4 enfants perdus dans la jungle colombienne

par Casta Sam 10 Juin - 9:37

Colombie : les quatre enfants perdus dans la jungle depuis 40 jours ont été retrouvés vivants
Par Le Figaro avec AFP

Âgés de 13 ans, 9 ans, 4 ans et un an, ils avaient déjà survécu au crash de leur avion, le 1er mai. Ils ont été hélitreuillés dans la nuit et viennent tout juste d'arriver à Bogota.

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par Casta Sam 10 Juin - 10:16

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Après plus de quarante jours perdus, les enfants sont apparus avec des signes de malnutrition mais sans blessures ni problèmes de santé graves. Comment ont-ils fait ?

Par : Maria F. Fitzgerald

Après plus de 40 jours, lors d'une action de recherche conjointe entre les peuples indigènes et l'armée, les quatre enfants ont été retrouvés vivants. Malgré des signes de malnutrition, les enfants ont réussi à survivre sans blessures ni problèmes de santé graves.

Mais les dangers n'étaient pas rares. Au milieu d'arbres pouvant atteindre 45 mètres de haut, de félins, de serpents et d'insectes aux poisons mortels, les quatre enfants qui ont survécu au crash d'un petit avion à Guaviare ont dû relever de grands défis.

"C'est une jungle vierge, épaisse et dangereuse, c'est la forêt sauvage comme nous l'appelons", explique John Moreno, un chef indigène Guanano de Vaupés : "Pour cette raison, ils ont dû recourir aux connaissances qu'ils ont apprises dans la communauté , le savoir ancestral pour survivre. Nous n'avons jamais douté qu'ils réussissent à rester en vie grâce à leur savoir ».

La clé de tout, disent-ils, est la grand-mère, Fátima : « Ils sont élevés par la grand-mère, qui connaît bien la réserve indigène d'Araracuara. Les connaissances traditionnelles qui leur ont été enseignées sont ce qui les a fait survivre », explique Moreno.

Sandra Vilardy, vice-ministre chargée des politiques environnementales et de la normalisation, affirme qu'il s'agit de l'une des jungles les plus denses et les plus vierges du pays. Pour la même raison: "En plus de faire face à d'éventuelles blessures dues à la chute de l'avion et aux conditions très limitées qu'offre la jungle en termes de nourriture, il existe des risques associés aux félins, serpents, araignées, scorpions, terrain instable et dangereux . Sans aucun doute, ici, ce qui leur a permis de survivre après 40 jours, ce sont les messages de leur propre communauté, et bien sûr, les connaissances qui leur ont été données auparavant.

Ceci est confirmé par Moreno, pour qui la protection spirituelle des personnes âgées a eu un impact sur ce qui ne peut être considéré que comme un miracle : "Les guérisons pour ces enfants que leurs grands-parents traditionnellement savants ont faites signifiaient qu'ils ne subissaient pas de dangers".

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par Casta Sam 10 Juin - 10:25

"Miracle, miracle, miracle, miracle" était la phrase que les officiers en uniforme criaient à la radio pour laisser entendre que pour chaque "miracle" qu'ils disaient, un mineur était retrouvé vivant.

Et ce n'est pas pour rien. Dans cet écosystème inhospitalier, les chances de survie étaient minimes.

Le premier rapport médical de l'infirmière de terrain a trouvé les mineurs déshydratés, avec des piqûres d'insectes et des blessures diverses, notamment aux pieds, car ils ont passé 40 jours pieds nus dans la jungle. Pour continuer à marcher, ils ont improvisé des bandages pour pouvoir marcher et survivre.

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par Casta Sam 10 Juin - 10:47

Le 21 mai 2023

La jungle n'est pas facile ! Près d'une centaine d'indigènes se joignent à la recherche de 4 enfants disparus à Guaviare

"La jungle n'est pas facile, tout le monde ne peut pas vivre dans la jungle"
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Près d'une centaine d'indigènes qui connaissent bien la jungle vont combiner leurs connaissances et aider à la recherche des quatre jeunes frères qui ont été perdus pendant 21 jours après un accident d'avion dans le sud de la Colombie, où trois adultes sont également morts.

Tôt dimanche, un premier groupe de 10 indigènes Nukak, les premiers habitants de la jungle où l'avion Cessna 206 s'est écrasé le 1er mai, est parti en accompagnant les forces militaires alors qu'il était en route depuis la réserve indigène d'Araracuara et de San Jose del Guaviaré.

Mais jusqu'à 85 indigènes devraient se joindre "qui ont de l'expérience dans la jungle, dans la recherche des personnes perdues, dans leur sauvetage", a expliqué à EFE la directrice de l'Unité des victimes, Patricia Tobón, à San José. Dimanche. del Guaviare, d'où la recherche est dirigée et un rituel a été effectué avant que les groupes ne montent à bord de l'hélicoptère.

"La jungle n'est pas facile, tout le monde ne peut pas vivre dans la jungle, mais les peuples autochtones ont des connaissances et cela peut aider à rendre l'opération de sauvetage beaucoup plus efficace", a déclaré Tobón, qui a expliqué qu'en ce moment, ils sont les meilleurs pour aider à suivre le indices qui ont été trouvés sur le sort des quatre enfants.

Lesly Mukutuy, 11 ans; Soleiny Mukutuy, 9 ans ; Tien Noriel Ronoque Mukutuy, 4 ans, et le bébé de 11 mois Cristin Neruman Ranoque sont perdus depuis le 1er mai dans cette vaste jungle vierge et les équipes de secours ont intensifié les efforts de recherche depuis mardi dernier avec les corps des trois adultes qui voyageaient avec eux : leur mère, Magdalena Mukutuy ; le chef indigène Hermán Mendoza et le pilote de l'avion, Hernando Murcia.

De cette manière, les missions indigènes accompagneront les 150 membres de la force publique, qui continuent de progresser avec la technologie par voie aérienne et terrestre, mais où les peuples indigènes apportent leurs connaissances ancestrales du territoire et des traditions spirituelles et peuvent également servir de médiateurs avec les communautés non contactées. dans cette vaste jungle

« C'est un territoire où il y a des peuples autochtones isolés. C'est la zone de conservation de Chiribiquete, qui est une jungle qui est encore une jungle vierge », a expliqué Tobón, qui n'exclut pas que les enfants aient précisément atteint l'une de ces communautés Nukak éloignées.

Cela renforce l'opération baptisée l' "Opération Espoir" qui vise à "localiser les quatre mineurs dans les plus brefs délais", selon les Forces Militaires, qui ne veulent pas s'arrêter tant qu'elles n'auront pas localisé les mineurs.

L'avion Cessna 206 s'est écrasé au milieu d'une partie luxuriante de la jungle vierge de Caquetá, alors qu'il faisait la route d'Araracuara et de San José del Guaviare, et c'était le premier vol que la famille, venant d'une communauté indigène Uitoto, avait pris et Ils allaient rendre visite au père de deux des enfants.

L'AVION N'A PAS ÉTÉ TRAFIQUÉ

L'Aéronautique civile (Aerocivil), qui coordonne les missions de recherche avec les Forces armées, a également signalé que trois enquêteurs se sont déjà rendus dans la zone de l'accident.

L'avion, de la compagnie aérienne privée Avianline Charter's, avait déjà subi un accident par le passé, alors qu'il servait d'avion sanitaire.

"Il est clair que l'avion n'a pas été trafiqué", a déclaré le directeur d'Aerocivil, Sergio París, aux médias de San José del Guaviare, qui estime que le pilote, décédé dans l'accident, "a réalisé une opération parfaite d'atterrissage dans des arbres ".

"L'avion n'a pas été trafiqué et c'est une certitude qui sera donnée au fur et à mesure de l'avancement de l'enquête", a déclaré París.

Irène Escudero

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par Kassandra88 Sam 10 Juin - 16:50

Bonjour Casta.

Merci pour le relai.
Une affaire de disparition qui se termine bien, c'est si rare.

par Casta Sam 10 Juin - 18:13

Bonsoir Kassandra

Oui. Je ne serais pas du tout surpris si un cinéaste, Spielberg ou un autre, y trouvait un sujet pour un prochain film.

par Sortcière Sam 10 Juin - 18:25

Personne n'a rien lâché, ni les gosses, ni les indigènes de leur communauté, ni les autorités. C'est ça qui est fabuleux ...
Ils recherchent toujours un de leurs chiens qui a disparu et dont ils ont relevé des traces près de traces des enfants semble t-il.

par Casta Sam 10 Juin - 20:50

Enfants retrouvés dans la jungle colombienne : qui est Wilson, le chien renifleur dont le sort inquiète les Colombiens ?
Par Jeanne Sénéchal

"Depuis leur disparition, 200 personnes, dont 100 militaires et une dizaine de chiens renifleurs, tentaient de remonter leurs traces. Et malheureusement, l'un des chiens s'est égaré au cours des recherches. Le président Gustavo Petro a déclaré à la presse hier : «Ce qui n'a pas encore été retrouvé, c'est le chien, qui à un moment donné, était avec eux». «La recherche n'est pas terminée. Notre principe: on ne laisse personne derrière», a assuré sur son compte Twitter l'armée colombienne"

"Ce chien, surnommé Wilson, est un berger belge spécialement dressé pour signaler la présence de certaines matières ou de personnes.

Plusieurs personnalités colombiennes appellent le gouvernement à continuer les recherches pour le chien, comme Esmeralda Hernández, sénatrice. «Nous demandons instamment que sa recherche ne soit pas abandonnée et qu'il soit renvoyé sain et sauf chez lui. Le bonheur sera complet lorsque notre héros bien-aimé, Wilson, apparaîtra», a-t-elle écrit sur Twitter."

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par Casta Sam 10 Juin - 20:55

Dans le film "seul au monde", "Wilson", c'est aussi le nom que Tom Hanks à donné à la balle qui est son seul ami, sur l'île déserte sur laquelle il est coincé.

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par Casta Dim 11 Juin - 17:02

« Cette petite est merveilleuse »: les enfants perdus en Colombie ont survécu grâce à Lesly, l’aînée
Elle s’appelle Lesly, elle a 13 ans et elle émerveille la Colombie. C’est grâce à l’aînée de la fratrie que les quatre enfants retrouvés vendredi ont pu survivre à 40 jours d’errance dans la jungle.

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« C’est une jeune fille très forte »

« C’est grâce à […] son leadership que les trois autres ont pu survivre, avec ses soins, sa connaissance de la jungle », pense le ministre de la Défense. « Cette petite est merveilleuse, calme avec les infirmières. C’est une jeune fille très forte », confirme Astrid Caceres, la directrice de l’Institut du Bien-être familial (ICBF), administration en charge de la famille.

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par Sortcière Dim 11 Juin - 23:40

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par Casta Dim 11 Juin - 23:47

Merci Sortciere

C'est absolument inouï, cette histoire.

Je note aussi ceci :

"Selon les informations diffusées par les autorités, les enfants avaient pris l’avion avec leur mère pour fuir les menaces de la dissidence des FARC, qui rejette l’accord de paix historique signée en 2016 avec cette guérilla marxiste."

par Sortcière Lun 12 Juin - 0:04

Les enfants ont encore peu raconté les 40 jours passés dans la jungle. Tout juste ont-ils expliqué avoir été accompagnés un moment par un chien. Il pourrait s'agir de Wilson, le chien berger belge de détection de l'armée. C'est lui qui avait retrouvé les restes du petit avion après le crash. Il s'est égaré dans la jungle et les militaires le cherchent toujours.

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par Sortcière Lun 12 Juin - 0:33

Ces enfants sont beaucoup plus endurants et adaptés à la survie dans cet environnement que ne le seraient des enfants et même des adultes nés par chez nous bien sûr. Ils développent tous leurs instincts de survie quand nous mêmes les perdons.
Ils savent reconnaitre le moindre bruit, la moindre trace, le moindre danger et savent s'en protéger. Ils font corps avec la forêt et savent l'utiliser. A 13 ans la fille ainée réagit déjà comme une adulte de sa tribu. Rien à voir avec une ado de chez nous. Une sacrée guerrière tout de même !

par Casta Lun 12 Juin - 0:42

Il ne faut pas non plus perdre de vue que les populations autochtones de Colombie sont très pauvres.

Cet appel a l'aide du père des enfants retrouvés, Ranoque, en dit long :

"Alors qu'il craint pour sa vie et celle de ses enfants, Ranoque demande l'aide du gouvernement pour leur offrir une vie sûre : « J'ai besoin d'un logement décent. J'ai besoin d'assurer les études de mes enfants et j'ai besoin que ma vie et celle de mes enfants soient protégées."

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par Sortcière Lun 12 Juin - 0:55

J'espère que la médiatisation lui apportera au moins ça et plus de sécurité pour sa tribu parce que c'est vrai qu'il y a beaucoup de récup certainement dans cette affaire et d'indécence à afficher ces gosses ...

par Casta Lun 12 Juin - 10:38

Bonjour

Je trouve un peu étrange malgré tout cette histoire de Farc qui auraient menacé le père de ces enfants (selon ses dires).
Même Betancourt se demande comment ces enfants ont pu survivre aussi longtemps dans de telles conditions.

"C'est très très difficile de comprendre comment les enfants ont pu survivre". Ingrid Betancourt, ancienne otage des FARC, était invitée à réagir ce samedi sur BFMTV à la découverte d'enfants plus d'un mois après leur disparition dans la jungle amazonienne en Colombie."

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par Sortcière Lun 12 Juin - 10:39

« Ils sont restés près d’un cours d’eau. Ils remplissaient une petite bouteille de soda avec de l’eau », a détaillé M. Guerrero. « Il ne leur est jamais rien arrivé », pas une seule attaque d’animaux ou de blessure accidentelle. « Ils s’en sont très bien tirés ».

« J’ai parlé avec l’aînée seulement. Elle m’a raconté avoir écouté tous les messages des hélicoptères, disant qu’on était à leur recherche, le message de la grand-mère qui disait de ne pas bouger ou de ne pas avoir peur du chien Wilson à leur recherche. Ils ont écouté les messages mais ne savaient pas vers où aller dans cette zone très étendue, très difficile ».

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par Casta Lun 12 Juin - 10:52

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par Casta Mar 13 Juin - 9:45

"On n’abandonne pas un compagnon sur le terrain" : c’est pour honorer cette règle que l’armée ratisse la forêt pour retrouver Wilson, ce berger belge de 6 ans, qui a permis de retrouver les enfants. L'animal a rejoint les petits, avant de les laisser quelques jours plus tard. Lesly, la fille aînée, confirme que le chien était à leurs côtés. L’un des ses premiers dessins à l’hôpital était d'ailleurs en son honneur.

Héros national

Comme la jeune fille miraculée, les Colombiens se sont mobilisés sur les réseaux sociaux pour demander la poursuite des recherches. Des images du chien ont été diffusées avec une cape aux couleurs du drapeau colombien tel un super-héros de science-fiction.

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par Casta Mar 13 Juin - 21:06

Vidéo des enfants retrouvés.

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par Tristanduvar Mer 28 Juin - 23:56

Enfants miraculés en Colombie : « La vérité, c’est qu’ils se sont cachés », craignant un beau-père violent
EXCLUSIF. La grand-mère des quatre enfants qui ont survécu dans la jungle amazonienne pendant plus d’un mois parle au Parisien. Très proche d’eux, elle raconte, derrière l’aventure à peine croyable, les contours d’un véritable drame familial.

Derrière l’écran, les « Buenos dias » (bonjour) résonnent à l’unisson. Dans la chambre de l’hôpital de Bogota (Colombie), tout le monde est là : Narciso, le grand-père souriant ; Fatima, la grand-mère aux cheveux noirs et à la peau mate, maquillée avec soin ; son frère, finissant de se peigner… Le monde entier connaît maintenant leur visage. Et pour cause, quatre enfants indigènes de cette famille ont survécu, seuls, quarante jours dans la jungle amazonienne après le crash de leur avion.

Ce 1er mai, la mère Magdalena et Lesly, 13 ans, Soleiny, 9 ans, Tien Noriel, 5 ans, Cristin, 1 an, devaient rejoindre Ranoque, le père des deux derniers, à Bogota. Mais le petit Cessna s’écrase en plein vol. La mère meurt. Les enfants, eux, survivent. Militaires, indigènes, habitants… Durant plus d’un mois, le pays, parti à leur recherche, retient son souffle. Le 9 juin, la Colombie exulte : la fratrie, issue de la communauté des Chukiki, est retrouvée vivante et hospitalisée.

Leur grand-mère adorée Fatima, 55 ans, vit avec eux à Araracuara, un petit village à plus de 600 km au sud de Bogota, accessible uniquement par pirogue. Pour la première fois, elle a accepté de raconter leur histoire. Au fil des jours, le vernis du sauvetage miraculeux s’écaille, révélant un terrible drame familial.

Deux semaines après leur sauvetage, comment vont les enfants ?

FATIMA. Ils ont bien récupéré, sauf Cristin, le bébé. Ce qui me brise le cœur, c’est qu’elle a du mal à reprendre du poids et des forces. Même si elle n’est pas en danger, son état nous préoccupe. Pour l’instant, les quatre enfants restent hospitalisés à Bogota.

Se rendent-ils compte de ce qui leur est arrivé ?

C’est très compliqué. Ils sont toujours profondément choqués. Quand j’ai pu les retrouver et les prendre dans mes bras, ils m’ont dit qu’ils avaient très faim. Tien Noriel (5 ans) répétait qu’il avait peur. Il m’a tout de suite demandé : Où est ma mère ? J’ai répondu, maintenant, ta mère, c’est moi. Sa réaction a été terrible. Il hurlait : C’est faux ! Puis il s’est mis à pleurer. À ce moment-là, il est sorti du déni. Ce qui est aussi très dur pour eux, c’est qu’ils ont vu à la télévision les photos du crash de l’avion. Je m’inquiète surtout pour Lesly, la plus grande. Elle était déjà réservée mais depuis qu’elle est revenue de la forêt, elle ne dit presque plus rien.

Qu’avez-vous ressenti au moment des retrouvailles ?

Dans la chambre, je les ai serrés fort contre moi mais je tremblais et j’avais tellement de mal à respirer que les deux employés de l’Institut colombien de protection de la famille (l’équivalent de l’aide sociale à l’enfance en France) nous ont séparés pour m’emmener aux urgences. Je n’avais presque pas mangé depuis quarante jours.
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«Je m’inquiète surtout pour Lesly, la plus grande, confie Fatima (ici au côté de Narciso). Elle était déjà réservée mais depuis qu’elle est revenue de la forêt, elle ne dit presque plus rien.»

Vous aussi, vous avez donc été hospitalisée ?

(Elle ferme les yeux.) Oui, durant douze jours, dans une chambre voisine. Vous savez, on a vécu tant de douleurs… Le 1er mai, on m’annonce que l’avion s’est écrasé et qu’il n’y a probablement pas de survivant. À cet instant, je crois mourir. La fièvre monte, je ne tiens plus debout. Puis, le 15 mai, on m’apprend que l’appareil a été retrouvé, ma fille est bien morte mais aucune trace des enfants. Ils sont sûrement vivants ! Je reprends espoir. Le 5 juin, je récupère le cercueil de Magdalena que j’emporte à Araracuara, là où on habite. Le 9, les enfants sont retrouvés ! L’angoisse, la tristesse, l’attente… Tout a été insoutenable. Aujourd’hui, mes petits enfants sont en vie. C’est tout ce qui compte.

Comment ont-ils réussi à survivre dans une jungle aussi dangereuse ?

Grâce à Lesly. Quand elle a vu sa mère morte, la tête fendue, elle lui a arraché le bébé des bras. Puis elle s’est dirigée vers la carcasse de l’avion. À bord, elle a trouvé 5 kg de farine de manioc. Dans la forêt, elle cueillait des fruits juteux surnommés « mil pesos » qu’elle épluchait et qu’elle mâchait longuement pour en récupérer le jus. Elle le mélangeait ensuite à la farine précuite pour faire un biberon pour sa petite sœur d’un an. Elle est sa nounou depuis sa naissance. Les trois autres mangeaient la même chose : il s’agit d’une forme de soupe. La nuit, Lesly fabriquait des lits avec des feuilles de palmiers. Elle a été élevée comme une vraie indigène. Je lui ai donné exactement la même éducation qu’à Magdalena. Je lui répétais tout le temps qu’elle devait être comme sa mère. Elle est très forte et a l’habitude d’affronter les épreuves de la vie. Elle savait repérer les bons fruits, les décortiquer, les manger. On lui a enseigné la culture indigène et occidentale. Elle va à l’école, sait aussi bien lire, écrire et dessiner que cultiver la terre. C’est une bonne travailleuse. Avec sa maman, on lui a appris la liberté : cuisiner, préparer les biberons, bien se tenir, pour se faire respecter.

Un mystère demeure : les enfants ont été retrouvés seulement à 5 km du site de l’accident alors que 100 militaires ont quadrillé une zone de 323 km carrés des jours durant. Pourquoi ne les ont-ils pas croisés plus tôt ?

La vérité, c’est que les enfants se sont cachés. Lesly avait la trouille que Ranoque, son beau-père, la retrouve. C’est un homme extrêmement violent, il battait sa mère devant les enfants. Peu avant le crash, il s’est jeté sur Magdalena avec une machette et l’a blessée au cou. Il a aussi tenté d’abuser sexuellement de Lesly. Ces scènes l’ont traumatisée. Dans la forêt, les avions des militaires qui les cherchaient ont diffusé à l’aide d’un haut-parleur un message que j’avais enregistré. Je leur disais : ne bougez pas, restez tranquille. Mais Lesly a cru que c’était un piège tendu par son beau-père. Elle a dit à ses frères et sœurs, surtout ne répondez pas, restez cachés ! Sauf qu’au bout de 40 jours, elle était tellement à bout de forces qu’elle n’arrivait plus à porter sa petite sœur. Tous les enfants pleuraient de faim. À ce moment-là, les Murui, une communauté indigène, les cherchaient. Elle les a entendus. Lesly a dit à ses frères et sœurs : Sortons ! Tant pis, je vais mourir comme ma mère.

Pourtant, Magdalena et les enfants devaient le rejoindre à Bogota et s’installer avec lui là-bas…

Je lui ai dit mille fois quitte-le, n’y va pas, il va te découper en morceau ! Mais elle n’en a fait qu’à sa tête, elle était sous son emprise. Aujourd’hui, une longue bataille judiciaire commence. Nous demandons la garde exclusive des quatre enfants. Il faut les protéger !

Par Elsa Mari
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par Lisa Ven 30 Juin - 15:09

Merci Tristan pour tous les articles partagés.
C'est fou cette histoire, j'espère que les enfants, y compris les 2 derniers, seront confiés aux grands parents des 2 premiers .
J'espère aussi que le chien sera retrouvé :-(

par Casta Sam 15 Juil - 8:21

"Colombie : les enfants rescapés de la jungle quittent l'hôpital après un mois de soins
Les quatre enfants indigènes sauvés de la jungle amazonienne en Colombie sont sortis de l'hôpital jeudi soir après un mois de soins dans un hôpital militaire, a déclaré vendredi 14 juillet l'agence nationale de protection de l'enfance, qui aura temporairement la garde des enfants."

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par Kassandra88 Sam 12 Aoû - 10:33

Le père des enfants disparus 40 jours dans la jungle arrêté par les autorités colombiennes.
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4 enfants perdus dans la jungle colombienne

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