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Affaires non élucidées II

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Message par Tristanduvar Lun 26 Fév - 22:52

Demain à paraître dans Le Parisien, un papier sur la disparition de John Berthe, onze ans, disparu le 3 novembre 1982 à Théoule-sur-Mer (Alpes-Maritimes 06.)

L'heure du crime de demain sera consacrée à cette affaire.
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Message par Ju57ine Mar 27 Fév - 8:14

Le voilà
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Message par audoigt Mar 27 Fév - 13:29

Meurtre de Sébastien Megraud
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Quand on écoute ce podcast, on se demande bien ce que fait la justice et pourquoi les enquêteurs ont été aussi légers !

audoigt


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Message par Kassandra88 Jeu 7 Mar - 14:32

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Affaires non élucidées II - Page 15 Empty Virginie Denis

Message par Kassandra88 Sam 16 Mar - 0:43

10 ans après le meurtre de Virginie Denis, son père attend toujours des réponses.

Virginie Denis a été tuée à l'âge de 27 ans, le 7 février 2014 à Anderlues. Alors qu'elle se rendait à son stage d'infirmière, elle a reçu 32 coups de couteau.
Malgré une trace d'ADN retrouvée sur l'arme du crime, l'auteur des faits n'a pas encore été identifié. 10 ans après les faits, où en est l'enquête ?

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Message par Kassandra88 Sam 23 Mar - 15:32

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Message par Kassandra88 Lun 25 Mar - 15:14

Belgique: Une analyse ADN est en cours pour identifier le crâne humain retrouvé au parc Duden à Forest
-Aucun autre reste humain n’a été retrouvé.
-Des sources proches de l’enquête rapportent que ce crâne pourrait être lié à une affaire d’homicide datant d’il y a dix ans.

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Message par Tristanduvar Lun 25 Mar - 23:22

Demain à paraître dans le Parisien, un papier sur un cold case barbare dont il n'y a rien sur la toile.
J'ai envoyé un message à l'heure du crime pour qu'il fasse une émission là-dessus, croisons les doigts.
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Message par Kassandra88 Mar 26 Mar - 8:47

218309ŦTristanduvar a écrit:Demain à paraître dans le Parisien, un papier sur un cold case barbare dont il n'y a rien sur la toile.
J'ai envoyé un message à l'heure du crime pour qu'il fasse une émission là-dessus, croisons les doigts.
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Cold case : Nathalie Espagnet, le crime oublié du bassin d’Arcachon
Nathalie Espagnet allait donner naissance à son deuxième enfant lorsque son corps a été découvert dans un fossé près du bassin d’Arcachon (Gironde). Trente ans plus tard, ce crime reste non élucidé, entre fausses pistes et pistes négligées.

Mélanie avait 2 ans et demi quand Nathalie, sa mère, a été tuée. Elle en a presque 33 aujourd’hui. Brune et menue, comme sa maman, la trentenaire a grandi avec le fantôme de celle-ci, dont elle ne garde que de très vagues souvenirs et quelques photos jaunies par le temps.

Sa mère avait-elle un secret ? Une relation cachée ? A-t-elle été tuée par un inconnu ? un proche ? un amant ? Trente ans plus tard, le mystère autour de ce meurtre demeure entier malgré des centaines d’auditions, plusieurs gardes à vue, des écoutes téléphoniques, un appel à témoins lancé en septembre 1995 dans l’émission de TF 1 « Témoin numéro 1 » et enfin, en 2002, une analyse criminelle AnaCrim (une technique de traitement des informations judiciaires). « Trente ans de questions dont certains doivent avoir les réponses », confie Mélanie, des coupures de presse de l’époque étalées devant elle.

Retrouvée nue, portant des traces de coup et de strangulation
C’est dans la maison familiale de La Teste-de-Buch (Gironde), une station balnéaire jouxtant Arcachon, que Mélanie nous a reçus, entourée de ses proches, notamment de celle qu’elle considère comme sa véritable grand-mère, Christine, la seconde épouse de son grand-père, qui l’a en partie élevée. À La Teste, ce dernier, François, était boucher. Il est décédé en 2005, à 69 ans, malade de ne pas savoir, moins de deux ans après le non-lieu prononcé par le 3e juge d’instruction du dossier. « Ce meurtre l’a usé, confie Christine. Mais je continue à penser qu’un jour la vérité sur le décès de ma belle-fille sera établie. »

Pourtant, l’affaire est bel et bien classée depuis plus de vingt ans déjà, et même prescrite, aujourd’hui. Un cold case dont Mélanie a récemment récupéré le dossier d’instruction auprès de la cour d’appel de Bordeaux. Elle n’a pas encore osé le feuilleter, par peur d’y découvrir de « vilaines images », nous confie-t-elle avec son accent chantant du Sud-Ouest. Nous avons pu le consulter pour elle.

C’est dans la nuit du 12 au 13 mars 1994 que Nathalie Espagnet, enceinte de huit mois et demi, disparaît. La jeune femme, sans emploi, vit avec sa fille. Son corps est découvert par un agent forestier douze jours plus tard, le 26 mars, totalement dénudé dans un fossé, sur la commune de Salles (Gironde), à une trentaine de kilomètres de La Teste-de-Buch.

Christophe, ex-compagnon et suspect numéro un
Il faudra deux jours pour que la tante de la victime identifie le corps de sa nièce. La jeune femme porte une trace de coup à l’arrière de la tête et des marques de strangulation. Sa mort pourrait remonter au soir même de sa disparition, selon le rapport d’autopsie.

La dernière personne a avoir vu Nathalie vivante, c’est Christophe, le père de Mélanie. L’enquête s’oriente vite sur cet homme au caractère renfermé. « Le couple était dans une situation de concubinage instable et conflictuel et dans un environnement familial mouvementé », indique un rapport de synthèse des gendarmes. Christophe et Nathalie étaient même séparés depuis quelques mois, bien que l’enfant qu’elle porte soit de lui. L’analyse ADN effectué sur le fœtus a confirmé sa paternité.

Christophe est le dernier à avoir vu Nathalie. C’était le vendredi 12 mars à 18 heures après s’être disputé avec elle, reconnaît-il. L’alerte n’a été donnée que le dimanche. Lorsque les policiers ont forcé la porte de l’appartement arcachonnais de Nathalie, il était vide, et en grand désordre. L’enquête a montré que Nathalie avait l’intention de déménager dans une maison à Cadillac. Seule ou avec quelqu’un ? La jeune femme connaissait des problèmes d’argent, mais réglait toujours son loyer, en espèces…

Les gendarmes de la section de recherches de Bordeaux ont minutieusement reconstitué l’emploi du temps de la victime, le jour de sa disparition. Celle-ci aurait pris le train le matin depuis Arcachon jusqu’à La Teste, serait passée à la banque, puis aurait déjeuné au snack d’un supermarché avant d’acheter sur la zone industrielle de la layette pour son futur bébé. Ses emplettes terminées, elle serait rentrée chez elle en taxi, comme l’attestent des témoins. Un taxi dont on n’a jamais retrouvé la trace, malgré une recherche systématique de tous les chauffeurs de la région.

Le beau-père ostréiculteur à son tour accusé… par sa propre femme
Christophe a longtemps été le principal suspect, mais, placé en garde à vue, sa culpabilité n’a jamais pu être établie, malgré les incertitudes de son emploi du temps et de celui de la victime. L’homme n’est pas connu pour être violent et tout le monde s’accorde à dire que s’il avait été à l’origine de la mort de son ex, il aurait depuis longtemps « craqué ».

Plus tard, les soupçons se sont portés sur les proches de Christophe, notamment son propre père, un ostréiculteur, connu, lui, pour être impulsif. Il jugeait Nathalie volage et d’un niveau social pas assez élevé pour leurs fils unique. Les soupçons des enquêteurs à son encontre ont largement été alimentés par sa propre femme, Nadine, laquelle a été entendue plusieurs fois par les gendarmes.

Dépressive et autrice de plusieurs tentatives de suicide, la belle-mère de Nathalie affirmait connaître le meurtrier, laissant entendre qu’elle pouvait avoir été témoin oculaire des faits ou avoir reçu des confidences de l’auteur. Mais un expert a conclu qu’il s’agissait d’allégations purement subjectives au regard de son dossier psychiatrique chargé. Nadine sera finalement retrouvée noyée dans sa baignoire en 2005. L’enquête conclura à un suicide.

En 2000, la piste venue de prison
Le plus troublant dans ce dossier sont sans doute des courriers adressés en 2000 par un détenu à la famille Espagnet mais aussi au juge d’instruction de l’époque. Condamné à vingt ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son père, ce détenu, originaire également de La Teste, désigne dans ses missives un cousin de son ex-femme comme étant le meurtrier de Nathalie. Un suspect qu’il accuse également du meurtre de son père, crime qu’il avait pourtant lui-même reconnu et pour lequel il avait été condamné.

Cette piste est très vite écartée par les enquêteurs malgré une demande de révision du détenu devant la cour de justice. Pour autant, les enquêteurs n’ont jamais cherché à savoir pourquoi cet homme, jugé violent et dangereux par son entourage, avait pris la pris la plume pour dénoncer des années plus tard le meurtre de Nathalie. Connaissait-il la victime ? Avait-il un lien avec celle-ci, sachant que Nathalie avait un secret, selon les enquêteurs, qu’ils n’ont pas réussi à découvrir ?

« Le parquet avait requis des investigations supplémentaires, en vue de confondre le meurtrier, qui appartient sans doute au cercle restreint des proches, se souvient Régis Barquey, l’ancien avocat de la famille, aujourd’hui à la retraite. Mais le magistrat instructeur a estimé devoir clôturer le dossier, considérant que toutes les investigations avaient été menées. Pourtant, 32 numéros de téléphone figurant sur les agendas de Nathalie n’ont pas été exploités… »

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Message par Manor Mar 26 Mar - 11:38

218309ŦTristanduvar a écrit:
J'ai envoyé un message à l'heure du crime pour qu'il fasse une émission là-dessus, croisons les doigts.
Tu imagines bien que l'équipe de l'HDC est au courant de la sortie de ce papier.
Parfois il faut laisser reposer les choses pour que les parties civiles aient le courage de s'exprimer.
En tout cas j'avais pas tous ces détails, très bon article.

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Message par ruth Mar 26 Mar - 11:42

Malheureusement, l'affaire est prescrite.
Ça n'aboutira à rien.

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" Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile
est une volupté de fin gourmet." -   
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Message par Tristanduvar Mar 26 Mar - 13:46

Bonjour.

Mettre une prescription dans des affaires aussi sordides, c'est l'idée du siècle. Qui plus est, 32 numéros de téléphone figurant sur les agendas de Nathalie n’ont pas été exploités.
Une enquête rondement menée.

Avec des scellés bien conservés/pas détruits comme dans l'affaire de la petite martyre de l'A10, et grâce aux progrès de la science forensique, il est toujours envisageable de résoudre un cold case même des décennies après.

Fort heureusement, de nos jours, les enquêteurs ont une méthodologie en matière de cold cases en plus d'avoir des logiciels puissants comme ANACRIM et le SALVAC.

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« À aucun moment, vous n’avez envisagé que cette viande dans le frigo... soit votre mère ? »
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Message par Manor Mar 26 Mar - 17:16

Les affaires prescrites sont admissibles au PCSNE. Pour établir une sérialité notamment.
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Même si pour celle-ci c'est certain que ça ne sera pas dans un futur proche tant que le pôle n'aura pas de nouvelles recrues.

Concernant le partage de données et de logiciels je suis pas aussi optimiste, comme c'est écrit dans cet article de Valdiguié :
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"En 2006, quand l’État a créé l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP), la volonté politique était de faire travailler les deux forces ensemble. Il était prévu que le numéro un de l’OCRVP soit un policier, et son adjoint un gendarme. Dans les faits, l’OCRVP est aujourd’hui quasi exclusivement composé de policiers… et le poste d’adjoint n’est plus occupé par un gendarme depuis belle lurette. En 2013, le rattachement de la gendarmerie au ministère de l’Intérieur n’y a rien changé. La gendarmerie a aujourd’hui sa propre structure, Diane (Division des affaires non élucidées), chargée des affaires de disparus au sein du pôle judiciaire. Entre les uns et les autres, pas franchement de collaboration. De son côté, l’OCRVP a mis au point sa propre base de données, Phénix, et la gendarmerie son propre outil, Caddis. Autre exemple, selon une source policière : les gendarmes n’ont jamais vraiment partagé, via le logiciel Salvac (Système d’analyse des liens de la violence associée aux crimes), les informations concernant Nordahl Lelandais.

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Message par Fleur_genealogiste Mer 27 Mar - 17:10

218389ŦManor a écrit:
218309ŦTristanduvar a écrit:
J'ai envoyé un message à l'heure du crime pour qu'il fasse une émission là-dessus, croisons les doigts.
Tu imagines bien que l'équipe de l'HDC est au courant de la sortie de ce papier.
Parfois il faut laisser reposer les choses pour que les parties civiles aient le courage de s'exprimer.
En tout cas j'avais pas tous ces détails, très bon article.

Bonjour,

Et vous, il faudrait que vous appreniez le respect Kevin. Tristan n'a pas été agressif, il me semble. Vous avez un ego surdimensionné. Vous n'êtes pas le meilleur va falloir l'admettre.
Je me canalise face à ce mépris, car Kassandra le souhaite, mais les gens qui se croient au-dessus des lois ça me pousse aux haricots.

Je prierai Kassandra de rester neutre.

Bien cordialement,
Fleur

Fleur_genealogiste


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Message par Manor Mer 27 Mar - 18:15

Ah non aucun égo mais le Parisien est en étroite collaboration avec RTL de façon générale donc c'était plutôt une manière d'être positif et de dire que parfois c'est pas du ressort de la rédaction si une affaire n'est pas traitée (manque d'intervenants, interdiction du parquet etc.)
Justement j'ai la même assiduité et les mêmes souhaits que Tristan : que les affaires soient médiatisées, donc je le rejoins sur plein de choses.
Chacun voit la prétention là où il l'entend : je ne rate pas un message sur le forum, je me renseigne, du coup je me trouve plutôt en soif d'apprendre.
Après peut-être que mon ton n'est pas adéquat mais j'essaye d'être succint.
Quant au procès d'intention concernant le fait d'être le meilleur je laisse ça aux amateurs de prises de bec que je lis chaque jour je suis pas ici pour débattre mais relayer.

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Message par Sourisverte Dim 31 Mar - 10:26


Sans-abris, criminels, personnes âgées... sur la trace des «morts sous X»
Par Pierre Terraz. Mis à jour le 27/02/2024 à 10:48


ENQUÊTE - Des milliers de personnes meurent sans avoir été identifiées chaque année en France. Associations et collectifs dénoncent des abus dans le traitement de ces défunts.

Cet article est lauréat du prix européen jeunes Reporters d'Espoirs 2024 , dont le Figaro est partenaire.
[…]

Réduire les anonymes
Des solutions existent pourtant, ailleurs en Europe, pour tenter de mieux identifier les défunts. En Belgique, notamment, la police fédérale diffuse sur internet les photos des corps retrouvés accompagnées d'informations sur les personnes : taille, poids, effets personnels retrouvés sur le cadavre, tatouages ou autres signes distinctifs… Aucun site de ce genre n'existe du côté de la police française, ni de la gendarmerie, qui sont largement en retard sur le sujet. Les autorités françaises recommandent placidement aux proches de disparus de « mener l'enquête par [leurs] propres moyens » et de « s'aider des réseaux sociaux ».
Très peu utilisée en Hexagone, aussi, une technique permet pourtant de faciliter la reconnaissance des défunts inconnus. Il s'agit de l'identification dite « odontologique », ou dentaire, qui repose sur le caractère atypique de chaque dentition. Dent cassée, couronne, plombage, implant ? Ces petites interventions sont propres à chacun. En Belgique et en Suède, les dentistes conservent systématiquement ces informations sur leurs patients. En Belgique, lorsqu'une personne disparaît, son dossier médical est récupéré afin d'être croisé avec les données d'un fichier central sur les corps non identifiés. Cela permet aux autorités de réduire considérablement le nombre de morts anonymes dans le pays : jusqu'à moins de dix certaines années. En France, ces données sont aussi sauvegardées… mais uniquement chez le praticien, ce qui empêche les autorités de les consulter lors de leurs recherches.
[…]
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Message par Kassandra88 Lun 1 Avr - 8:57

219570ŦSourisverte a écrit:
Sans-abris, criminels, personnes âgées... sur la trace des «morts sous X»
Par Pierre Terraz. Mis à jour le 27/02/2024 à 10:48


.......
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voir aussi la rubrique consacrée à cette problématique:
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Message par Ju57ine Mar 2 Avr - 1:56

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Marie-Hélène Audoye, Patrizia Panfili, Tiphaine Véron... Trois femmes, parmi tant d'autres, dont la disparition reste inexplicable. Trois affaires non élucidées pour lesquelles leurs proches se battent corps et âme.

Le 27 juillet 2018, l'avion qui emmène Tiphaine Véron, 36 ans, vers son grand voyage au Japon se pose enfin à l'aéroport de Tokyo. Cette assistante de vie scolaire, originaire de Poitiers, adore ce pays où elle est déjà venue cinq ans auparavant. À l'époque, elle avait exploré la capitale de fond en comble ; cette fois, elle a prévu de parcourir les routes, campagnes et villes japonaises pendant trois semaines en solo. Elle a même commencé à apprendre la langue, en notant des phrases pratiques dans son carnet. Ce périple, elle en a beaucoup parlé à sa mère, ses frères et sœurs, et compte partager avec eux ses découvertes dans un groupe WhatsApp.

Après une nuit à Tokyo, la jeune Française monte dans un Shinkansen, les trains à haute vitesse locaux, et arrive à Nikkō, petit village au cœur de la montagne verdoyante, à 150 kilomètres au nord de Tokyo. Elle envoie aussitôt à ses proches des photos du pont Shinkyō, célèbre structure en bois rouge que l'on voit partout dans les guides touristiques, porte d'entrée du parc national aux temples et sanctuaires classés au Patrimoine mondial de l'humanité. Après trente minutes de marche, vers 16 heures, elle se présente à l'accueil du Turtle Inn, un petit hôtel aux murs couleur corail, et échange quelques mots avec la propriétaire dans un mélange d'anglais et de japonais avant de traîner sa valise jusqu'au bout du couloir, dans la chambre March. Tiphaine se couche tôt.

Le lendemain, dimanche 29 juillet, elle a prévu de visiter les temples environnants, chefs-d'œuvre architecturaux du pays. Ce matin- là, elle enfile un tee-shirt blanc, un pantalon marron, des baskets, et prend son petit-déjeuner dans la salle commune vers 8 h 30. Ensuite, Tiphaine Véron se volatilise. Le voyage initiatique d'une jeune femme timide, préparé dans la joie et l'impatience, devient alors «l'affaire Tiphaine Véron.»

Tiphaine Véron, un silence assourdissant
Plus de cinq ans et demi plus tard, le mystère reste entier, impénétrable, abyssal. Une attente torturante. Chaque jour, les possibles théories sur cette disparition s'additionnent cruellement. Une noyade dans le fleuve ? Une disparition volontaire ? Une agression qui a mal tourné ? Une attaque d'ours ? Une mauvaise chute lors d'une randonnée ? Un serial killer ?… La liste des hypothèses est longue comme un jour sans nuit. Est-ce un kidnapping ? Un meurtre ? Pourquoi ? Comment ? Aucune des questions que se posent les membres de la famille Véron ne trouve de réponse.

Damien Véron, 43 ans, a reçu un dernier message de sa sœur, le 28 juillet, à 16 h 33 heure locale, sur WhatsApp. «L'hôtel est mignon. Nikkō est entouré de montagnes, ville plutôt traditionnelle», lui écrivait-elle. D'abord, le silence n'est qu'un message laissé sans réponse. Tiphaine doit bien s'amuser, elle leur écrira plus tard, pense-t-il. Au fur et à mesure des heures, puis des jours, ce silence devient assourdissant. Il se transforme en une présence fantomatique qui prend bientôt toute la place : l'angoisse. Damien, sa sœur, son frère et leur mère envoient tous des messages à Tiphaine. En vain. Le 1er août, Damien Véron reçoit un mot sur Messenger de l'ambassade de France au Japon. «C'était le message qu'on redoutait. Ils me disaient : “On essaie de joindre vos parents, votre sœur Tiphaine n'a pas donné signe de vie depuis le 29 juillet”.» Leur vie bascule irrémédiablement.

Ensuite, tout s'enchaîne : les trois enfants Véron s'envolent pour le Japon le 6 août. Quand ils atterrissent, la police japonaise leur désigne un fleuve d'un geste vague et leur annonce que leur sœur a dû tomber là… Ajoutant : «Son corps réapparaîtra sûrement à la surface bientôt.» On leur rend ses effets personnels (valise, passeport, plan de voyage) et… c'est tout. Fin de l'histoire. «C'était d'une violence inouïe, on était vraiment sonnés, réagit Damien Véron. À force de persuasion, de pression de notre part, la police japonaise a fini par faire une petite battue, dix jours après, sans conviction. Et puis un jour, on nous a demandé : “Comment votre sœur réagirait si on essayait de la kidnapper ? » La famille Véron comprend alors que la piste criminelle doit être envisagée. D'autres affaires mystérieuses refont surface, sur des meurtres inexpliqués dans la région, et de potentiels suspects aux alentours. Pourtant, les investigations restent au point mort.

Face à l'inertie des autorités nippones, la famille décide d'enquêter. Ils multiplient les voyages au Japon pour mener des missions de recherches, font appel à des secouristes privés, remuent ciel et terre pour découvrir la vérité. Ils parviennent à sensibiliser Google et Free à leur cause, qui leur donnent accès aux données du téléphone et de l'application Google Maps de Tiphaine, leur permettant de retracer ses dernières recherches et son itinéraire. Ces données révèlent qu'à 11 h 30, ce matin du 29 juillet, Tiphaine était encore connectée à internet dans l'hôtel. L'information interpelle car elle contredit le témoignage de l'hôtelier (le dernier à avoir vu Tiphaine en vie au petit-déjeuner), qui assure avoir vu la jeune Française partir vers 10 heures… Le gérant entre dans la liste des suspects. On évoque aussi la piste d'un faux guide ou celle d'un enlèvement via la porte de secours, située à côté de la chambre de Tiphaine…

De grandes éclaboussures de sang sont découvertes sur les murs de sa chambre d'hôtel, détectées grâce à l'utilisation du luminol. Mais aucun prélèvement ne sera jamais effectué. La valise et son contenu, non plus, n'ont jamais été analysés. Dès le début, les Véron contestent cette enquête japonaise qui semble ne jamais démarrer. «On ne saisissait pas les différences culturelles. On a compris plus tard qu'au Japon, on ne cherche pas vraiment les disparus car beaucoup d'entre eux s'en vont volontairement (ils seraient 100.000 jōhatsu, des “évaporés volontaires”, NDLR). Quand on se plaignait auprès des autorités japonaises, ils se braquaient car personne ne critique la police», raconte Damien. Depuis, les Véron se sont entourés de spécialistes et se démènent pour faire la lumière sur la disparition de Tiphaine.

Le combat d'une fratrie
Le sentiment d'impuissance est peut-être le pire ennemi des familles de disparus. Damien Véron tente de le combattre depuis toutes ces années en multipliant les interviews, les recherches, les recours, et les voyages sur place. À Poitiers, les murs de son appartement sont recouverts de cartes du Japon. «J'essaie de m'imprégner des lieux tout le temps, de me mettre dans la tête de quelqu'un qui aurait voulu se débarrasser d'elle.» Après sept voyages sur place depuis 2018, il connaît chaque centimètre de Nikkō. Bien que le stress et la fatigue commencent à peser sur sa santé, il ne se consacre plus à rien d'autre. Célibataire sans enfant, il est paysagiste… ou plutôt il l'était, jusqu'à sa démission fin 2023. «J'ai décidé d'arrêter pour me consacrer entièrement à l'association qu'on a créée pour la recherche de Tiphaine, Unis pour Tiphaine, et aussi à une nouvelle association, l'ATRED, pour aider les familles des Français disparus à l'étranger. Tant que toutes les preuves ne sont pas exploitées, que toutes les pistes ne sont pas fermées, le combat continue.» Sans cela, aucune paix de l'esprit n'est possible. L'absence se comble d'idées noires, l'espoir et le désespoir se disputent, le doute envahit tout. Obsédant.

Dès les premiers mois de la disparition de leur sœur, les Véron, sous l'impulsion de Sibylle, la petite sœur journaliste, se sont tournés vers les médias. Le 17 octobre 2018, Emmanuel Macron reçoit le premier ministre japonais Shinzō Abe. Dans la cour de l'Élysée, une voix s'élève : «Monsieur le président, je suis la sœur de Tiphaine Véron, disparue au Japon !» C'est celle de Sibylle, qui veut à tout prix que le président parle de Tiphaine à Shinzō Abe. Ce sera chose faite. «La médiatisation, c'est très important. L'exercice peut être dur, très éprouvant même, ce n'est pas toujours facile à vivre pour nous, mais c'est nécessaire», insiste Damien. Cinq ans après, pas un journaliste au Japon ou en France qui ne connaît l'affaire Tiphaine Véron. En 2022, Damien et Sibylle ont même écrit un livre, Tiphaine, où es-tu ? (Éd. Robert Laffont), retraçant leur enquête. «Malheureusement, la médiatisation est souvent l'une des seules solutions pour les familles», confirme Didier Seban, avocat spécialiste des cold cases, ces affaires non résolues.

«L'institution judiciaire a été gagnée par la culture du chiffre, et les dossiers de disparition particulièrement compliqués (car il n'y a pas de corps, pas de point de départ) sont les premiers à être abandonnés. Ce n'est que face à une forme d'indignation sociale que la justice peut, éventuellement, se remobiliser.» Didier Seban l'a vécu avec la disparition d'Estelle Mouzin, restée sans réponse pendant vingt ans, avant que Michel Fourniret n'avoue l'enlèvement et le meurtre de la fillette de 9 ans, en 2020. «Sans la forte médiatisation autour de ce mystère, on ne serait jamais arrivés au procès de Monique Olivier, ex-femme et complice du tueur en série, qui s'est tenu fin novembre», assure-t-il.


Patrizia Panfili, disparue dans la nuit

Sans les articles qui marquent le premier anniversaire de la disparition, puis le deuxième, le dixième, comme des cailloux sur un long chemin de calvaire, les affaires de disparition sont vite enterrées. Qui reste-t-il alors pour s'en souvenir, à part la famille ? Chez Gislena Panfili, une photo trône toujours sur sa table de nuit. C'est la première chose que l'octogénaire voit en se levant le matin et la dernière avant de dormir. C'est le visage de Patrizia, sa fille disparue en 2002. D'autres photos parsèment le salon. Patrizia petite-fille, adolescente, Patrizia avec le père de son fils, Patrizia jeune trentenaire. Puis le temps se fige. Aucune des photos de l'appartement de Charleville-Mézières ne la montrent après 31 ans. Après le 22 décembre 2002, c'est le trou noir.

Cette histoire, Gislena l'a racontée mille fois en vingt-et-un ans... Patrizia Panfili avait quitté Charleville-Mézières pour Bordeaux. La jeune trentenaire voulait changer de vie, se débarrasser de son addiction à la drogue et s'éloigner des fréquentations qui pouvaient la faire replonger. À Bordeaux, elle refaisait doucement sa vie, avait trouvé un petit appartement près de la gare, un travail et avait fait venir son fils de 13 ans. Le 21 décembre 2002, Patrizia avait appelé sa mère : «Elle était déprimée, alors j'ai décidé d'annuler le réveillon de Noël qu'on devait passer chez mon autre fille et j'ai réservé des billets pour Bordeaux pour le lendemain», raconte Gislena. Le dimanche après-midi, quand Gislena arrive, la porte de l'appartement de Patrizia est ouverte, l'intérieur en désordre. Sa fille introuvable. Gislena l'apprendra plus tard : elle a passé une partie de la nuit chez sa voisine, mais à 4 heures du matin s'est précipitée dehors, sans dire où elle allait. Elle n'est jamais revenue.

Le deuil impossible
L'autre fille de Gislena et son gendre la rejoignent à Bordeaux, ils vont déclarer la disparition au commissariat : c'est une fin de non-recevoir. «Ils leur ont dit : “Patrizia est majeure, elle fait ce qu'elle veut”…» Pourtant, le sac à main de la disparue est retrouvé près de la Garonne, ainsi qu'un sous-vêtement. La police accepte de draguer le fleuve, à la recherche d'un corps. Sans résultat. Gislena rentre à Charleville-Mézières, sans sa fille, envoie son petit-fils vivre avec son père à Lyon. Commence alors le reste de la vie de Gislena Panfili. Au cours des années qui suivent, tout le monde voudrait qu'elle accepte de faire son deuil. Impensable. La mère de la disparue va tout faire pour découvrir la vérité : engager un détective privé, se rapprocher d'une association, l'APEV (Aide aux parents d'enfants victimes), dont l'un des enquêteurs bénévoles va aussi enquêter pendant dix ans. Les deux hommes vont interroger la voisine de Patrizia, ses amis, collègues, son fils, pour tenter de reconstituer ses faits et gestes. Mais rien n'avance. L'apparition des réseaux sociaux fait naître de nouvelles pistes : «Un ami m'a dit qu'il avait vu un profil Facebook au nom de ma fille, au Canada. Je me suis dit que c'était possible, peut-être qu'elle avait déménagé pour refaire sa vie. Mais ce n'était pas elle.»

Les années passent et Gislena se sent abandonnée. «À l'époque, j'avais encore ma sœur, mes parents, mais ils ne m'ont pas proposé de m'aider... Au début, mon autre fille a cherché avec moi. Mais maintenant, elle ne veut plus en parler. Je ne veux pas qu'on se dispute, alors je n'en parle pas. J'ai déjà perdu une fille, je ne veux pas perdre l'autre…» Gislena a désormais 80 ans et toujours pas de réponse. Elle attend que le téléphone sonne. «Je rêve qu'elle appelle et me dise : “Maman, je suis vivante”.» Juste avant Noël, Gislena a fait une mauvaise chute. Cela lui arrive de plus en plus souvent. Sa fille voudrait qu'elle s'installe dans un Ehpad, mais elle ne veut pas en entendre parler : si Patrizia revenait, elle veut être là où elle pourrait la trouver facilement. Elle n'a pas changé de numéro de téléphone. L'été dernier, Gislena a voulu relancer l'enquête en confiant le dossier à l'association ARPD (Assistance et recherche de personnes disparues). Une nouvelle enquêtrice a recommencé les recherches, mais elle l'admet : il y a peu d'espoir, si longtemps après, de résoudre l'affaire.


Marie-Hélène Audoye, trente-trois ans d'absence

D'autres dossiers d'affaire non élucidées ont la chance d'atterrir sur le bureau le plus convoité de France. Celui de la juge Sabine Khéris, au pôle «cold case» du tribunal de Nanterre, créé en 2022. C'est le cas du dossier de la disparition de Marie-Hélène Audoye, un pavé de feuilles poussiéreuses vieilles de trente-trois ans. Le cas reste une énigme. Représentante en produits pharmaceutiques, Marie-Hélène Audoye, une charismatique brune aux yeux verts de 22 ans, quitte son appartement de Cagnes-sur-Mer pour entamer une tournée commerciale, le 21 mai 1991. À 11 heures, elle arrive à Monaco où elle a rendez-vous avec un pharmacien, mais celui-ci n'est pas disponible. La jeune femme va faire un tour sur le Rocher, mais à son retour le pharmacien n'est toujours pas rentré. Marie-Hélène lui laisse un mot : «Je repasserai la semaine prochaine. Bisous.» Puis vers 14 h 30, reprend le volant, direction Briançon, l'étape suivante de sa tournée. Là, quelque part sur une route de Côte d'Azur, à bord de sa Renault Supercinq blanche, Marie-Hélène se volatilise.

Il faut un ou deux jours pour que sa disparition attire l'attention : d'abord, son employeur s'inquiète et laisse un message à son petit ami, qui appelle alors Annie, la mère de Marie-Hélène, qui s'empresse à son tour d'appeler les amies de sa fille. Personne n'a de nouvelle. La fugue n'est pas une option pour ses proches : «Elle aimait la vie», assure sa mère. L'angoisse devient la compagne de vie d'Annie Audoye. «Avec mon mari, on a appelé tous les hôtels du coin au cas où elle aurait dormi quelque part, se souvient-elle. On a d'abord pensé à un accident de voiture. Avec nos proches et nos amis, on a fait tout ce qu'on pouvait : louer un hélicoptère pour repérer son véhicule, acheter un sonar pour sonder les eaux du canal, suivre une piste jusqu'à une boîte de nuit en Espagne où elle aurait été vue…» Mais la voiture et sa propriétaire demeurent introuvables.

Une autre jeune fille a disparu dans la région : s'agit-il d'un tueur en série ? Avant même que les gendarmes n'aient le temps de se pencher sur cette piste, l'autre jeune femme ressurgit. Une simple fugue. Une autre piste s'ouvre alors : une commerçante de Juan-les-Pins est persuadée d'avoir vu Marie-Hélène dans son magasin, deux mois après sa disparition. Un homme plus âgé lui aurait acheté une robe, l'appelant «Marie» ; la commerçante parle d'un éventuel proxénète. Les gendarmes remontent jusqu'au propriétaire de la carte bleue utilisée, c'est un riche citoyen suisse, propriétaire d'une villa sur la Côte d'Azur, déjà soupçonné d'avoir abusé de jeunes femmes dans d'autres affaires. Les enquêteurs croient toucher au but. Le 1er juin 1994, le suspect est arrêté et mis en examen. S'il reconnaît avoir acheté la robe, il nie connaître Marie-Hélène Audoye. Alors que les policiers s'accrochent à cette piste inespérée, tout s'effondre six mois plus tard. La véritable Marie refait surface : elle confirme s'être fait offrir une robe ce jour de juillet à Juan-les-Pins. Retour à la case départ.

À chaque nouvel appel, témoignage, indice…, l'espoir renaît. Il faut tout envisager, investiguer sans relâche. Les soupçons se tournent alors vers le petit ami de Marie-Hélène, Steven, sans alibi. Leur relation s'avère houleuse. Il est infidèle, Marie-Hélène le sait, ils se disputent souvent et n'en sont pas à leur première rupture. Le matin de sa disparition, Marie-Hélène a confié, à une amie au téléphone, son inquiétude de le laisser seul lors de sa tournée. «Et si elle était repassée chez elle ?», ne peut s'empêcher de se demander Annie. Ce soupçon en amène un autre : les gendarmes apprennent qu'une des maîtresses de Steven était très jalouse de Marie-Hélène, au point de la menacer et de crever ses pneus. Pourtant, cette femme, Évelyne, n'est entendue que cinq ans après la disparition. Avant de l'être encore en 2010, lors d'une confrontation avec Steven. Éprise de celui-ci, bien plus jeune qu'elle, elle haïssait Marie-Hélène. On dit aussi que cette propriétaire d'agence immobilière fréquentait la mafia locale. Pourrait-elle avoir commandité la disparition de sa rivale ? Les questions s'accumulent mais aucun élément probant ne ressort des interrogatoires des anciens amants.

Le calvaire et l'espoir d'une justice
Depuis 1991, tout un monde a passé et s'est évaporé. Le temps a-t-il effacé les derniers espoirs d'une piste viable ? À 79 ans aujourd'hui, Annie Audoye ressasse ces questions dans son appartement d'Antibes. Pendant des années, les appels anonymes se sont succédé aux offres, insistantes, des voyants et autres charlatans. «Ils appelaient chez nous sans cesse, et quand je leur disais que je n'y croyais pas, ils me disaient : “Mais vous ne voulez pas tout faire pour retrouver votre fille ?” C'était cruel.» En famille aussi, on lui a fait comprendre que cette histoire n'intéresse plus autant. Ce n'est qu'auprès d'autres proches de disparus qu'Annie Audoye se sent comprise. «Cette incertitude, cette vie de douleur en point d'interrogation, il n'y a que les autres familles qui la connaissent.» En 2013, l'affaire est classée. «C'était comme une deuxième disparition, souffle Annie entre les larmes. J'ai l'impression que ma vie est figée. Je n'attends qu'une seule chose : la vérité. Je n'ai même pas de haine, je veux juste retrouver son corps. Ce serait à la fois la plus terrible des nouvelles et une délivrance.»

Dix ans après la fermeture de l'enquête, la reprise du dossier par le pôle «cold case» de Nanterre apporte enfin un regain d'espoir. Le mari d'Annie est décédé il y a longtemps, sans savoir ce qui était arrivé à sa fille. Pour elle, et surtout pour ses deux autres enfants, la mère de famille espère une issue différente. «Je ne veux pas transmettre ce lourd héritage à mes enfants, et qu'eux doivent à leur tour chercher des réponses… J'ai essayé de les protéger mais la disparition a changé nos vies, elle a eu un impact terrible sur les trajectoires de chacun.» Maître Didier Seban, qui a travaillé notamment sur l'affaire des disparues de l'Yonne, a été témoin des répercussions de ce traumatisme qui se transmet de génération en génération. «C'est pire qu'un secret de famille. Les familles se demandent en permanence si l'auteur de leur malheur n'est pas quelqu'un qu'ils croisent tous les jours, ou si le disparu souffre toujours quelque part. Ils s'imaginent tout. Cette souffrance, ces questions, je les ai parfois vues abîmer des familles sur trois générations», dit-il.

Début 2023, alors que la justice s'apprêtait à déclarer un non-lieu tant redouté par la famille, le dossier de Tiphaine Véron a retrouvé celui de Marie-Hélène Audoye sur le bureau de la juge Khéris. Didier Seban connaît bien le pôle «cold case» du tribunal de Nanterre qui traite une vingtaine de ses dossiers de disparitions, dont il espère la résolution prochaine. «Ce pôle est la réponse qu'il faut pour ces affaires, chaque juge gère environ une trentaine de dossiers, contre une centaine pour un juge normal. Ce sont des magistrats aguerris, habitués de ces affaires, et qui ont la possibilité de taper du poing sur la table auprès des services d'enquête si l'affaire a été mal traitée», dit-il.

L'avocate Corinne Herrmann, dont onze dossiers sont traités par le pôle, a repris l'affaire Tiphaine Véron. Elle connaît bien la juge Sabine Khéris, qui envisage d'effectuer cette année un voyage au Japon, sur les traces de Tiphaine Véron. «Nous travaillons actuellement à instaurer une relation avec les autorités policières, judiciaires et diplomatiques au Japon pour pouvoir continuer l'enquête là-bas, mais nous avançons aussi en France», raconte Corinne Herrmann. «Nous allons analyser les vêtements et la valise, ce qui n'a jamais été fait. Nous demandons également l'exploitation d'autres données téléphoniques…», liste-t-elle. L'avocate et la famille Véron échangent régulièrement : «Le pôle facilite l'échange, les magistrats ont pu parler longuement à la famille. Humainement, il faut créer une sorte de symbiose. Je pense que les proches détiennent souvent une partie de la vérité. Il faut les écouter», ajoute-t-elle.

Les familles, elles, composent comme elles peuvent avec les hauts et les bas émotionnels. Chacun vit cette absence très présente à sa façon. Si l'enquête est le sujet principal de conversation entre Sybille et Damien, Stanislas Véron, le troisième frère, a préféré prendre un peu de recul. «Cela nous oblige à parler d'autre chose quand on est tous ensemble, note Damien. Chacun gère à sa façon. Ma mère éprouve encore beaucoup de culpabilité, elle nous dit souvent : “Pourquoi on ne l'a pas accompagnée dans ce voyage ? Pourquoi est-ce que je l'ai poussée à y aller ?”. Ce qui tue, c'est de ne pas savoir.» L'après ? Damien Véron a du mal à l'envisager. «On essaie de se préparer, on en parle. On sait que ce sera très difficile», confie-t-il. À quoi ressemblera la vie, quand il n'y aura plus rien à faire pour découvrir la vérité et qu'il faudra accepter que le mystère perdure ? Et même : que fera-t-il, quand il saura ce qui est arrivé à sa sœur ? Damien le sait : sa vie ne sera plus jamais comme elle était avant la disparition de Tiphaine. «Je serai imprégné de ça toute ma vie, alors je pense que je me consacrerai à aider les autres familles qui traversent la même épreuve que nous.» Pour transcender l'inacceptable.

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Ju57ine


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Message par Tristanduvar Jeu 4 Avr - 13:04

218389ŦManor a écrit:
218309ŦTristanduvar a écrit:
J'ai envoyé un message à l'heure du crime pour qu'il fasse une émission là-dessus, croisons les doigts.
Tu imagines bien que l'équipe de l'HDC est au courant de la sortie de ce papier.
Parfois il faut laisser reposer les choses pour que les parties civiles aient le courage de s'exprimer.
En tout cas j'avais pas tous ces détails, très bon article.
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Au printemps 1994, Nathalie Espagnet, enceinte de 8 mois, est retrouvée morte près du bassin d'Arcachon. Sa famille se bat depuis 30 ans pour obtenir la vérité. A 14h30 sur @RTLFrance.
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Tristanduvar


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Message par Manor Jeu 4 Avr - 14:43

Tu vois t'as des réponses à tes attentes Smile
C'est la chronologie des médias, il faut pas tout médiatiser d'un coup sinon ça a moins d'impact.
C'est une très bonne chose que la belle-mère et la fille de la victime aient pu s'exprimer.
J'éditerai lorsque l'article et le podcast seront en ligne.
Edit : les voilà : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

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Message par Kassandra88 Sam 6 Avr - 11:59

Une randonneuse a découvert ce jeudi 4 avril des ossements dans la calanque de Sugiton. Elle a signalé la découverte aux forces de l'ordre qui se sont rendues sur place.

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Affaires non élucidées II - Page 15 Empty le double meurtre du stand de tir près de Brest

Message par Pondyness Lun 8 Avr - 21:47

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Double meurtre du stand de tir près de Brest : de nouvelles fouilles en cours
La brigade nautique de Lézardrieux s’affaire, depuis ce lundi 8 avril 2024, aux abords de l’étang de la Villeneuve, entre Brest et Guilers (Finistère). Une arme, une carabine de marque Marlin, ayant servi au double meurtre du stand de tir, en 1996, est recherchée.
Pondyness
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Message par Manor Lun 8 Avr - 22:25

La brigade nautique de Lézardrieux s’affaire, depuis ce lundi 8 avril 2024, aux abords de l’étang de la Villeneuve, entre Brest et Guilers (Finistère). Une arme, une carabine de marque Marlin, ayant servi au double meurtre du stand de tir, en 1996, est recherchée.

Depuis ce lundi 8 avril 2024, cinq plongeurs et un surveillant de surface de la brigade nautique de Lézardrieux sondent l’étang de la Villeneuve, entre Brest et Guilers (Finistère). Ils sont à la recherche d’une arme qui aurait pu servir à un double meurtre, qui s’est produit il y a 27 ans. C’est ce qu’indique la brigade nautique, confirmant une information du quotidien Le Télégramme . Ces fouilles devraient durer jusqu’à vendredi.

Le 13 octobre 1996, au matin, François Picard, 52 ans, est abattu de trois balles, deux au thorax et une dans la nuque, alors qu’il s’apprête à ouvrir le centre de tir de la Villeneuve, à Brest. Pol Creton, 32 ans, un adhérent arrivé au même moment, connaît un sort identique.

Ces deux hommes ne se connaissent pas. Rien ne les relie, si ce n’est ce loisir commun. Leur vie est fouillée. Celle de Pol Creton, technicien supérieur au centre Océanopolis, ne retient pas l’attention des enquêteurs. Le métier de François Picard, en revanche, constitue un temps un possible mobile.

Lire aussi : Un nouveau regard sur le double meurtre du stand de tir de Brest

Un colonel en charge de la surveillance radiologique de la rade
Pharmacien chimiste en chef de la préfecture maritime, ce colonel est notamment en charge de la surveillance radiologique de la rade. Là même où est basée une partie de la force de dissuasion de la France, les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, à l’île Longue.

Ce quinquagénaire, au franc-parler, aurait-il découvert des choses compromettantes pour l’État français ? Son ordinateur a justement disparu, comme le souligne Bertrand Labat, avocat des familles. Mais selon ce dernier, la piste « d’un barbouze missionné pour tuer François Picard ne tient pas », pour la bonne raison que le moniteur n’était pas censé, ce jour-là, ouvrir le stand de tir. « Il venait de croiser à la boulangerie une personne lui ayant demandé de le faire à sa place. »

Une autre piste
Reste une autre piste, la plus plausible pour l’avocat. Elle plonge les enquêteurs dans le milieu du trafic de stupéfiants de l’époque. Le bois de Keroual, tout proche, est alors « une plaque tournante de la drogue ». Et les conflits entre groupes rivaux se règlent à coups d’arme à feu. Les trois pistolets dérobés à François Picard constitueraient alors un mobile crédible. « On pourrait imaginer un vol qui a mal tourné. »

L’absence d’empreintes, et donc l’utilisation de gants, ainsi que la grande entaille dans le grillage d’enceinte de ce terrain militaire, permettant une fuite rapide, laissent penser que l’action a été préparée. Mais il émane aussi de ce double crime une impression de précipitation, « car une des armes dérobées a été perdue en chemin, non loin du stand de tir ».

Des témoignages
L’enquête n’a pour le moment pas permis de comprendre pourquoi les portefeuilles des victimes ont été découverts quelques jours après les faits, dans une poubelle de la gare de Landerneau. Ni comment l’un des chargeurs des pistolets volés a pu réapparaître, intact, quelques années plus tard, dans une casse de Guilers.

Certains témoignages, notamment celui d’une femme assurant avoir vu débarquer chez elle, le jour du crime, deux hommes, les vêtements en sang, égratignés comme s’ils étaient passés à travers un grillage, restent à l’esprit des enquêteurs. Mais rien de suffisamment solide ne leur a permis de prouver l’une ou l’autre thèse.

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