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Joseph Doucé le pasteur gay

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Joseph Doucé le pasteur gay Empty Joseph Doucé le pasteur gay

Message par Kassandra88 Ven 21 Juil 2023 - 9:25

La forêt de Rambouillet couve le secret depuis 33 ans : qui a tué Joseph Doucé, le pasteur gay fiché ?

SÉRIE (3/5). Le 19 juillet 1990, ce religieux, qui défendait les minorités sexuelles, a quitté son domicile parisien avec trois prétendus policiers. Son cadavre a été retrouvé trois mois plus tard à Bullion, dans la vallée de Chevreuse. Troisième volet de notre plongée dans les « Crimes au cœur de l’été » en Île-de-France.

Le mystère du pasteur Doucé, ou comment un fait divers est devenu une affaire d’État. Le 17 octobre 1990, Johannes, retraité, arpente un sous-bois à Bullion, au cœur de la forêt de Rambouillet (Yvelines). C’est la saison des champignons. Arrivé au lieu-dit Le Gué-d’Aulnes, avec son panier, le promeneur se fige.

« Devant moi, il y avait ce cadavre dénudé, couché sur le ventre, la tête penchée sur le côté gauche », raconte-t-il au Parisien dans son édition du 25 octobre 1990. Johannes file chercher le cantonnier. Ils frappent chez le maire et préviennent les gendarmes. La compagnie de Rambouillet investit le sous-bois, rejointe par la section de recherche (SR) de Versailles.

« Alors, ce singe, vous en êtes où ? »
Ce jour-là, Jacques Morel, qui dirige à l’époque cette unité de gendarmerie spécialisée dans les affaires judiciaires, est appelé par le parquet de Versailles en fin d’après-midi. « On m’explique que le cadavre momifié de ce qui pourrait être un singe d’1,60 m vient d’être découvert par un cueilleur de champignons. Un singe ? Depuis quelque temps, on avait pris l’habitude de croiser des kangourous échappés de la réserve zoologique d’Émancé. Mais un singe… »

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Le patron de la SR, qui doit s’absenter trois jours, envoie sur place un chef d’équipe et ses hommes. À son retour, il interroge son collègue : « Alors, ce singe, vous en êtes où ? » Le squelette a en fait quatre couronnes en or dans la bouche, des cheveux et une barbe poivre et sel… « Là, je tilte, commente Jacques Morel. Cette description correspond à une fiche de recherche qui circule depuis juillet. On compare les informations : elles peuvent coller. »

Il organisait des unions symboliques pour les couples de même sexe
La fiche de diffusion concerne Joseph Doucé, un pasteur de 45 ans dont la disparition a été signalée trois mois plus tôt. Né en Belgique, converti au protestantisme baptiste, cet homme défendait les minorités sexuelles. Il offrait aussi une oreille bienveillante aux pédophiles, pour lesquels il animait des cercles de discussion le dimanche.

En 1976, à Paris, il avait fondé le Centre du Christ libérateur. Dans ce local du XVIIe arrondissement de Paris, bien avant le mariage pour tous, et alors qu’il était lui-même en couple avec un homme, Joseph Doucé organisait des « bénédictions d’amour », unions symboliques pour les couples de même sexe.

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« À l’époque, il y avait peu d’associations pour parler des questions de genre et de sexe. Le soutien du pasteur m’a été précieux lors de ma transition, explique Tom Reucher, qui anime aujourd’hui un site Internet sur la transidentité. Un an après sa mort, j’ai participé à une marche blanche en sa mémoire : c’est quelqu’un qui a compté. Pour moi, il est mort parce qu’il était en avance sur son temps. »

Il était surveillé par les renseignements généraux
En 1990, ce pasteur déchu des Églises protestantes de France était étroitement surveillé par une section secrète des renseignements généraux (RG), le Groupe d’enquêtes réservées (GER). On le soupçonnait de participer à un réseau pédophile. La librairie qu’il venait d’ouvrir, Autres Cultures, était dans le viseur de l’inspecteur Jean-Marc Dufourg et de ses trois collègues chargés de faire remonter des informations sur ce pasteur iconoclaste, formé à la psychologie et à la sexologie sur les bancs de la faculté protestante d’Amsterdam (Pays-Bas).

À l’institut médico-légal de Garches (Hauts-de-Seine), où le corps retrouvé en forêt a été transporté pour autopsie, le médecin légiste est perplexe : le squelette n’a pas de larynx. L’organe sera retrouvé en forêt, piégé dans la glaise, intact. Le légiste rend son rapport : le larynx n’étant pas brisé, la piste de l’étranglement est écartée. Il n’y a pas non plus d’impact de balle, ni de blessure à l’arme blanche. L’autopsie conclut à une probable crise cardiaque.

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Quelques heures après l’identification du cadavre de Bullion, le petit village de la vallée de Chevreuse est en ébullition. Et le cueilleur de champignons assailli par les demandes d’interviews. « Il me disait : Monsieur le maire, j’ai les télés, les radios… Je fais quoi ? », se souvient l’ancien maire, Jean-Claude Van-Hauwe, qui a conservé toutes les coupures de presse de l’époque.

Joseph Doucé en savait-il trop ?
Qui en voulait à Joseph Doucé ? Depuis trois mois, sa disparition s’affichait à la une de tous les quotidiens. Elle venait jeter la lumière sur les pratiques controversées des RG et traînait derrière elle un parfum de scandale. Le 19 juillet 1990, trois hommes s’étaient présentés au domicile du pasteur, rue Clairaut, à Paris (XVIIe). Selon son conjoint, Guy Bondar, ils avaient brandi une carte de police. Le pasteur, invité à les suivre, n’est jamais revenu.

Suspect numéro un dans l’affaire, l’inspecteur des RG Jean-Marc Dufourg, dont les méthodes d’investigation étaient critiquées, a été révoqué, mais son implication n’a jamais été prouvée. En mai 1991, dans les colonnes du Parisien et devant les caméras de TF 1, il a fait cette déclaration choc : « Ce sont des proches du pouvoir qui ont supprimé Joseph Doucé. » Le pasteur en savait-il trop ? Représentait-il un danger pour des personnalités prétendument impliquées dans des réseaux pédophiles ?

Une autre hypothèse est privilégiée trente-trois ans plus tard, celle d’une « pression » exercée sur le pasteur avec, au bout, un interrogatoire qui aurait dérapé. Selon cette version, on l’aurait activement cuisiné pour qu’il « balance » des noms. Ce qu’il aurait refusé de faire.

Le mystère qui entoure la mort de Joseph Doucé plane toujours aujourd’hui à Bullion. C’est dans le petit cimetière du village qu’il a été inhumé en 1992, à la demande de son compagnon de l’époque.

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Kassandra88
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