meurtres à Besançon

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meurtres à Besançon - Page 2 Empty meurtre de Virginie Raymond

Message par Kassandra88 Dim 15 Déc 2019 - 10:17

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L'heure du crime se situerait entre 14h30 et 16 heures.

Les enquêteurs aimeraient retrouver:
*une 4L rouge ( témoignage d'un passant) dont les passagers, « deux jeunes gens de 25 ans aux cheveux courts et bruns, l'un avec des boutons d'acné, inconnus du quartier », auraient demandé le chemin pour rejoindre le 134, rue de Belfort à Besançon. Soit l'adresse de la famille de Virginie et de plusieurs dizaines de résidents du même immeuble. 350 véhicules de ce type sont recensés dans la région. Leurs propriétaires interrogés, sans succès.
*un photographe amateur qui accostait des jeunes filles dans les rues de la ville pour leur proposer un shooting. Cet individu âgé entre 20 et 30 ans à l'époque des faits est présenté comme « un témoin important ».
* toutes les femmes nées entre 1964 et 1976 qui, sur Besançon et alors qu'elles étaient encore adolescentes, ont pu être accostées dans la rue par un homme les sollicitant pour être prises en photo »
*trois hommes Certains d'entre eux auraient effectué le trajet Besançon Dijon en train avec Virginie le vendredi 9 octobre 1987 et ont été aperçus avec elle dans le quartier de la gare à Dijon. L'un porte ce jour-là un pantalon en cuir « très moulant ». Jusqu'à présent, ce trio n'a toujours pas été identifié.

La police sollicite les souvenirs des habitants de l'immeuble où résidait la famille Raymond dans l'espoir de recueillir un élément nouveau. Enfin, toute personne qui aurait aperçu Virginie Raymond en octobre 1987 à Dijon est invitée à se faire connaître.

Si j'ai bien compris, selon cet article, l'homme au pantalon moulant ne serait pas celui qui a des boutons d'acné. scratch




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Message par meygem Dim 15 Déc 2019 - 14:20

Kassandra88 a écrit:
Si j'ai bien compris, selon cet article, l'homme au pantalon moulant ne serait pas celui qui a des boutons d'acné. scratch


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]  Passage extrait de l'article de l'Est Républicain 27 nov. 2019


Par ailleurs, trois hommes sont encore recherchés aujourd'hui. C'est le deuxième volet de l'appel à témoins. Certains d'entre eux auraient effectué le trajet Besançon Dijon en train avec Virginie le vendredi 9 octobre 1987 et ont été aperçus avec elle dans le quartier de la gare à Dijon. L'un porte ce jour-là un pantalon en cuir « très moulant ». Jusqu'à présent, ce trio n'a toujours pas été identifié. Par quelle magie pourrait-il l'être trois décennies plus tard ? Le Parisien Le 15 décembre 2019 


Elle aurait pris le train à Dijon, le 9 octobre en compagnie de trois garçons dont celui qui porte un pantalon moulant.
Les deux passagers de la 4L pourraient être les deux jeunes croisés par le père de Virginie le jour de son meurtre le 20 octobre. On ne peut donc en déduire que le garçon qui a de l'acné n'est pas celui qui porte un pantalon moulant. On n'en sait rien, en fait.



Autrement, concernant l'autre affaire de meurtre: 
[...]La même question hante la famille de Corinne Bigler.  Le 8 février 1992, cette jeune femme de 21 ans est retrouvée morte, dans un petit appartement du quartier Velotte, à la sortie de Besançon. La jeune femme est retrouvée noyée dans sa baignoire. Elle porte des traces de coups au visage, frappée visiblement par une bouteille
21 ans en 1992, ça lui fait 16 ans en 1987. C'est à dire, le même âge que Virginie. Se connaissaient-elles ?
Tuées toutes les deux de façon violente et elles n'ont pas subi de violence à caractère sexuel.


Chez Virginie, on retrouve une bouteille de mousseux mais un seul verre. Le père de Virginie a eu l'impression que sa fille le poussait dehors, attendait-elle de la visite ? 
Soit le visiteur a apporté la bouteille et le seul verre signifie peut-être que Virginie ne buvait pas d'alcool, soit elle en a bu et le visiteur a emporté son verre (empreintes digitales?) soit Virginie avait préparé une bouteille de mousseux pour son visiteur (mais bon, le mousseux se boit frais, il aurait fallu qu'elle le mette au frigo et ses parents l'auraient interrogée sur la raison pour laquelle il y avait du mousseux au frais). A-t-on retrouvé de l' ADN sur la/les bouteilles/ le verre ?

Un autre meurtre de femme à Besançon. Une femme médecin, Françoise Bourque, "assassinée" d'après l'article, le 06/12/1986. Je ne trouve pas d'info sur cette affaire (je n'ai pas longtemps cherché mais quand-même).
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Message par Kassandra88 Dim 15 Déc 2019 - 15:39

meygem a écrit:

Elle aurait pris le train à Dijon, le 9 octobre en compagnie de trois garçons dont celui qui porte un pantalon moulant.
Les deux passagers de la 4L pourraient être les deux jeunes croisés par le père de Virginie le jour de son meurtre le 20 octobre. On ne peut donc en déduire que le garçon qui a de l'acné n'est pas celui qui porte un pantalon moulant. On n'en sait rien, en fait.



Effectivement. A moins que d'avoir affaire à deux garçons portant chacun un pantalon moulant.
Dans l'émission de Pradel, on précise que le père de Virginie a croisé les deux hommes vers 13H40, ce qui raccourcit encore le laps de temps pour faire Paris/Besançon. (plus de 4H en voiture selon google maps). Moi, j'exclus le G


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Message par kersauson Lun 16 Déc 2019 - 14:12

il ne faut toutefois pas l'écarter totalement car si google maps marque 4 heures de trajet c'est à vitesse maxi de 130 km/h. A l'époque il n'y avait que des radars "barbecue", rares, que les gendarmes ne réglaient pas a moins de 150/155. Et y en avait un paquet qui roulaient tres tres largement au dessus de cette vitesse

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Message par Kassandra88 Jeu 19 Déc 2019 - 18:43

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Message par Kassandra88 Sam 2 Mai 2020 - 17:33

2020

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source: dans les yeux d'Olivier 1h23'18"

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Message par Kassandra88 Sam 2 Mai 2020 - 17:41

Article de 2017

Meurtre de Corinne Bigler : « deux ou trois suspects potentiels »
Qui a tué cette étudiante ? La police travaille à nouveau sur ce meurtre commis à Besançon qui, un quart de siècle plus tard, n’a toujours pas été élucidé. Avocat du frère de la victime depuis peu, Jérôme Pichoff évoque ce dossier hors normes.

Le frère de Corinne Bigler, retrouvée étranglée dans sa baignoire, le 8 février 1992, sans qu’aucun suspect ne soit jamais mis en examen, s'est porté partie civile.



« Tout est mis en œuvre aujourd’hui pour démasquer le meurtrier de Corinne Bigler »

Le parquet de Besançon espérait, en rouvrant l’enquête, que l’exploitation ADN des scellés puisse déverrouiller la situation. Qu’en pensez-vous ?

« Je suis tenu par le secret de l’instruction, mais je suis loin de penser que c’est l’ADN qui sera la clé de la résolution. Dès lors que les scellés ont été retrouvés (N.D.L.R. : car ils avaient été un temps égarés), je comprends la logique d’essayer. C’est très bien. Pour moi, le volet le plus intéressant reste quand même ces investigations menées en marge de l’ADN. »

Bruno Bigler, le frère de la victime, semble penser que le tueur connaissait sa petite sœur. Partagez-vous cette intuition ?

« Je suis tout à fait d’accord, ça correspond au profil du dossier. Il y a des gens qui ont été suspectés dans cette affaire, c’est peut-être par là qu’il faut creuser. Soit c’est un crime de rôdeur et ce sera compliqué de l’identifier, mais je n’y crois pas trop. Soit on a déjà le nom du meurtrier dans les actes d’enquête. C’est en tout cas comme ça que je sens les choses. »

Comment jugez-vous l’état d’esprit de votre client ?

« Déterminé. C’est le mot qui convient. Il porte ce dossier seul pour que ça ne soit pas oublié, c’est louable. Rester dans l’inconnu depuis vingt-cinq ans, pour lui, c’est ce qu’il y a de plus dur… »

Êtes-vous confiant ?

« Si cette affaire ne ‘‘sort’’ pas en 2018, c’est qu’il n’y a plus rien à faire. En tout cas, tout est mis en œuvre aujourd’hui pour démasquer le meurtrier de Corinne Bigler. »

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Message par Kassandra88 Sam 2 Mai 2020 - 17:44


« Si cette affaire ne ‘‘sort’’ pas en 2018, c’est qu’il n’y a plus rien à faire.


Nous sommes en 2020 et le frère de Corinne n'est pas défaitiste. Espérons.
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Message par Manneke Mar 26 Mai 2020 - 23:42

kersauson a écrit:il ne faut toutefois pas l'écarter totalement car si google maps marque 4 heures de trajet c'est à vitesse maxi de 130 km/h. A l'époque il n'y avait que des radars "barbecue", rares, que les gendarmes ne réglaient pas a moins de 150/155. Et y en avait un paquet qui roulaient tres tres largement au dessus de cette vitesse

et en train 3h aujourd'hui mais à l'époque ? car si c'est le même jeune homme, ils s'étaient probablement déjà croisé en gare de Dijon, donc un habitué du train. Il a d'ailleurs pu se faire réceptionner à la gare par un ami en 4L rouge.

Manneke


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Message par Kassandra88 Ven 18 Nov 2022 - 8:38

2022
Virginie? Corinne? Leurs dossiers vont-ils être transmis au pôle cold cases? Plus d'infos depuis 2019 Sad
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Message par Cyclope Mar 22 Aoû 2023 - 12:51

2023

Malheureusement le gros de l'article est payant. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
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Message par Manor Mar 22 Aoû 2023 - 16:12

Excellents articles. Beaucoup d'informations, je plonge dedans depuis une semaine.

Elles s’appelaient Maryse, Yvonne, Lisa, Andrea, Françoise, Corinne et Virginie. Elles avaient entre 14 et 33 ans. Elles ont été tuées dans un périmètre d’une quinzaine de kilomètres autour de Besançon entre 1974 et 1992. Trois d’entre elles ont succombé à des tirs par arme à feu. Pour les quatre autres, elles ont été étranglées ou poignardées. Quel est le point commun entre ces affaires ? Est-il possible de faire un lien ? Certaines ont-elles été tuées par le même homme ? Retour sur ces « cold cases » qui, aujourd’hui encore, habitent les enquêteurs qui ont travaillé jour et nuit sur ces affaires.

Maryse Viret
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Il est 10 h ce 14 septembre 1974. Un promeneur longe les bords du Doubs au niveau du parking Saint-Paul. Son regard est attiré par une masse flottante, dans l’eau. Il contacte les pompiers qui se rendent sur les lieux. Les secours extraient de la rivière le corps d’une adolescente nu, et lardé de coups de couteau. Les policiers l’identifient rapidement : il s’agit de Maryse Viret, âgé de 14 ans. La veille, elle est sortie de sa classe de 5e au CES de Chailluz.

Des témoins l’ont vu au magasin Suma de Saint-Claude avant qu’on ne perde sa trace. Elle n’est jamais rentrée au domicile de sa grand-mère, rue de Vesoul. Le lendemain, ses habits sont découverts dans un paquet, à hauteur du barrage de la Malate. Il contient notamment un chemisier blanc à gros pois rouges, le tout déchiré et ensanglantée. La jeune femme a été tuée avant d’être dénudée. L’autopsie révélera qu’elle a été frappée de 22 coups de couteau dans le dos. La piste du pédophile Joël Cardon a été étudiée. Entendu dans le cadre de cette affaire, il n’a jamais reconnu son implication.

Yvonne et Lisa Crosby
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Le 12 septembre 1979, en fin d’après-midi, un homme se rend au bois de la Chaille (Roulans) pour y cueillir des champignons. Sur le parking qui longe la D683, il aperçoit le corps d’une femme. Il comprend rapidement qu’elle est morte et prévient les gendarmes. Les militaires effectuent des constatations sur les lieux et découvrent le cadavre d’une petite fille, en bordure de forêt. Yvonne Crosby et sa fille Lisa ont été tuées d’une balle de 7,65 mm dans la tête.

La première a probablement été abattue par surprise, à bout portant. La seconde a tenté de s’enfuir avant d’être touchée par un tir. Elle s’est effondrée face contre terre. Le meurtrier a pris le soin de fouiller dans leurs affaires avant d’en jeter une partie dans des poubelles, à proximité des lieux. L’implication du pédophile Joël Cardon a été envisagée. Comme dans l’affaire Viret, le pédophile Joël Cardon a été entendu. Il a nié toute participation à ce double meurtre.

Andréa Kowe
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Un promeneur accompagné de son chien a fait la sordide découverte, ce 9 août 1982. Alors qu’il se trouve route de la Malate à Montfaucon, l’homme aperçoit une chevelure blonde dans le fossé. Il prévient immédiatement les gendarmes. Ces derniers exhument le corps sans vie d’Andréa Kowe, une auto-stoppeuse allemande de 20 ans, lardé de plaies par arme blanche. Elle est habillée et a probablement été tuée la veille.

Le médecin légiste dénombre une vingtaine de coups de couteau dont trois mortels, au niveau de la poitrine. La jeune femme venait de passer un séjour dans le Sud, comme le précise son carnet de bord. Sa trace se perd le jour de sa mort, à midi, où une caissière l’a formellement reconnue sur planche photographique. Elle a probablement tenté ensuite de poursuivre sa route à bord d’un véhicule. Plusieurs pistes ont été étudiées, encore récemment. Elles n’ont pas permis d’identifier le meurtrier.

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Le gel de la scène de crime n’existait pas. Témoins, journalistes et élus se trouvaient sur les lieux du crime, comme ici en 1982, sur l’homicide d’Andrea Kowe.  

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À l’époque, les policiers et gendarmes ne disposaient pas des mêmes moyens d’investigations.

Françoise Bourque
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Le 6 décembre en fin de soirée, les parents du docteur Françoise Bourque se rendent à son cabinet. Depuis la fin d’après-midi, elle ne répond plus à son téléphone. Elle devait pourtant aller chercher ses jumeaux âgés de sept mois, à Thise. En ouvrant la porte, ils découvrent leur fille étendue au sol. Elle gît dans une mare de sang. L’autopsie révélera qu’elle a été touchée par trois balles de calibre 22 long rifle. Dans le cabinet, les policiers ne relèveront aucun désordre particulier.

Le tireur lui a tiré dessus alors qu’il se trouvait tout près d’elle. Personne n’a vu l’homme s’introduire dans le porche, situé au numéro 83 de la rue Battant, à Besançon.

Virginie Raymond
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Ce dossier fait partie des deux énigmes judiciaires confiées à des juges d’instructions spécialisés dans les « cold cases » à Nanterre. Le 20 octobre 1987, Madame Raymond, secrétaire au rectorat est de retour dans son appartement rue de Belfort. En arrivant dans sa cuisine, elle découvre le corps sans vie de sa fille. Les policiers et le SAMU interviennent immédiatement dans le logement. Pour l’adolescente âgée de 16 ans, il est trop tard, elle est déjà morte.

L’autopsie révèle qu’elle a subi 14 coups de couteau. L’enquête va se concentrer sur le milieu des vendangeurs : Virginie Raymond venait de participer à la récolte à Nuits-Saint-Georges. La piste n’aboutira pas.

Corinne Bigler
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Le 8 février 1992, le petit ami de Corinne Bigler se rend dans son appartement, rue du pont de Velotte. Elle devait venir le chercher à la gare mais depuis de longues minutes, son téléphone sonne dans le vide. En arrivant sur le palier, il découvre que la porte de son habitation est entrebâillée. Dans la salle de bains, il trouve la jeune femme de 21 ans immergée dans sa baignoire, nue. Elle est morte. Les constatations révèlent que son meurtrier l’a frappée avec une bouteille avant de l’étrangler.

Son corps est recroquevillé dans vingt centimètres d’eau. Un marginal sera placé en garde à vue. Les policiers s’apercevront rapidement que l’homme n’a rien à voir avec les faits. Tout comme l’affaire Raymond, l’instruction a récemment été transmise à Nanterre, au pôle spécialisé dans les « cold cases   ».

Pas de viol et trois auto-stoppeuses
D’après les articles de presse, aucune de ces sept victimes n’a été violée. Trois ont été tuées par balles, trois ont été poignardées et une seule a été étranglée. « Ce n’est pas parce que le mode opératoire est différent qu’il ne s’agit pas du même homme pour une partie de ces dossiers », tranche un ancien enquêteur.

Yvonne et Lisa Crosby se déplaçaient en stop. Tout comme Andrea Kowe. À cette époque, les gendarmes évoquent la piste d’un tueur itinérant. Le 9 septembre 1982, un article de L’Est Républicain titre « Les énigmes du triangle noir du stop ». Le journaliste fait le lien entre ces trois meurtres, et la disparition d’une jeune femme retrouvée dans un bois du Jura. Aucun suspect ne sera interpellé.

Des scellés conservés dans de mauvaises conditions
Enquêteur à la PJ durant 32 ans, Jacques Morel dit “Poussin” a travaillé sur une partie de ces dossiers. Ce flic à l’ancienne, au flair, à l’instinct, est encore marqué par ces meurtres irrésolus. « J’y pense souvent. Ils me hantent encore. Je me dis toujours qu’il y a un ou plusieurs meurtriers qui se baladent dehors. Et pour une famille de victime, c’est insupportable. » À l’époque de cette funeste série, les techniques d’investigations n’étaient pas comparables aux moyens déployés à l’heure actuelle. « La police scientifique n’était pas au même niveau. Nous n’avions pas de téléphonie, de vidéosurveillance et d’ADN. Si les scellés avaient été conservés dans de bonnes conditions, ces crimes pourraient peut-être être résolus aujourd’hui. Il y aurait fallu les garder dans des locaux sécuriser et climatisés. Malheureusement, pour une partie, ça n’est pas le cas. »

Les proches de Maryse, Yvonne, Lisa, Andrea, Françoise Corinne et Virginie ne savent toujours pas qui et pourquoi, elles ont été tuées. Combien de meurtriers ont agi durant cette période ? Quel est le mobile de ces homicides ? Autant de questions, qui aujourd’hui encore, demeurent sans réponse.

Article sur Yvonne et Lisa Corsby:

« Le double meurtre de Roulans » en 1979 : un crime toujours énigmatique
Le 12 septembre 1979, Yvonne et sa fille Lisa Crosby ont été abattues en bordure de forêt, sur la commune de Roulans. Elles ont reçu toutes les deux une balle de 7,65 mm en pleine tête. Les investigations ont mené les enquêteurs sur plusieurs pistes : un tueur professionnel, un déséquilibré ou encore un règlement de compte. Aucune n’a abouti. Plus de 40 ans après les faits, retour sur ce crime, pour le quatrième épisode de notre série consacrée aux grandes affaires criminelles du Doubs.

Il fait chaud en cette fin d’été 79. Sur les transistors, la chanson Born to be alive du Français Patrick Hernandez tourne en boucle et truste la première place du Top 50. De l’autre côté de la Manche, Margaret Thatcher vient de devenir Première ministre.

La dernière année des seventies marque la fin de l’insouciance, d’un vent de liberté. Une période choisie par Yvonne Crosby pour faire le tour de l’Europe en compagnie de sa fille. Au matin du 12 septembre, cette Australienne de 23 ans et sa petite sont retrouvées mortes en bordure de forêt à Roulans, abattues d’une balle dans la tête. Plus de 40 ans après les faits, ce double meurtre reste une énigme. Retour sur ce sordide fait divers, que la presse avait surnommé « le crime des parkings ».

La macabre découverte
Il est un peu plus de 16 h ce mercredi 12 septembre. Un cueilleur de champignons et sa famille se rendent au bois de la Chaille, à proximité du village de Roulans. Les enfants descendent du véhicule et se dirigent vers les grands arbres, le long de la départementale. L’attention du père de famille est portée vers une tâche au bord d’un sentier

En s’approchant, il aperçoit une femme, étendue au sol. Elle semble morte, un impact est visible sur son crâne. Il éloigne sa progéniture et prévient immédiatement les gendarmes. À leur arrivée, les militaires quadrillent la zone. À une quinzaine de mètres, ils découvrent le corps sans vie d’une petite fille. Elle aussi semble avoir été tuée d’une balle en pleine tête.

Dans une poubelle, à deux pas de la scène de crime, les enquêteurs découvrent des papiers bancaires et un carnet de bord rédigé en anglais. La première victime s’appelle Yvonne-Stella Crosby, elle a 23 ans. Elle est Australienne et avait quitté le pays en juillet, en compagnie de sa fille Lisa, âgée de 6 ans. Morte, elle aussi.

Deux balles et un mobile inconnu
Les constatations menées sur les lieux permettent de retrouver des douilles de calibre 7,65 mm. Les gendarmes comprennent rapidement le scénario de cette funeste journée. La mère de famille a été exécutée par surprise, à bout portant, alors qu’elle préparait le pique-nique.

Sa petite a tenté de prendre la fuite en direction de la forêt. Le tueur n’a pas pris la peine de la poursuivre. Il a ajusté son pistolet et ouvert le feu. Les deux étuis retrouvés à quelques centimètres l’un de l’autre sont le signe d’une habileté particulière au maniement des armes. « Après quoi l’assassin est redescendu près de la voiture garée sur le parking voisin, a cherché dans les affaires de ses deux victimes, a jeté à la poubelle les éléments qui ne l’intéressaient pas. Il a disparu en emportant le reste. »

Pas d'agressions sexuelles
Quel est le mobile de ce double meurtre ? Le vol ? « Les victimes étaient pauvres. Pouvaient-elles transporter un objet qui intéressait le meurtrier ? », s’interroge L’Est Républicain, en 1979. La suppression d’une personne gênante ? Un contrat ? Un règlement de compte ? L’ensemble des pistes ont été exploitées. Aucune ne permettra d’identifier un suspect. L’appartenance à une secte asiatique n’a rien donné.

Les deux autopsies menées dans les jours qui ont suivi ont permis d’écarter la piste sexuelle. Les portes se sont refermées, une à une.

Des suspicions, mais aucun suspect
Yvonne Crosby et sa petite avaient quitté l’Australie en juillet 1979. Elles avaient sillonné le continent sur les routes de Grèce, Yougoslavie, Italie et Suisse. Le matin de leur mort, elles ont quitté une auberge à Bâle (Suisse) avant de prendre la route en direction de la France. Leur chauffeur ne sera jamais identifié. « Elles ne parcourront que 130 km dans l’Hexagone, avant de s’effondrer sous les balles d’un tueur.

Des forestiers qui se trouvaient à proximité des lieux, racontent avoir entendu deux coups de feu. Mais aucun n’a vu une personne ou un véhicule, quitter la zone.

La piste du pédophile Joël Cardon a été exploitée, suite à son interpellation en 1985. L’homme habitait dans un village à proximité et connaissait bien les lieux. Il a été interrogé par les enquêteurs sur ce dossier. « Je pense qu’il allait parler. Mais un enquêteur est entré dans la pièce et il s’est refermé », se remémore un enquêteur de la police judiciaire.

Aujourd’hui encore, le meurtre d’Yvonne et de Stella Crosby reste une énigme. Les deux victimes ont été inhumées dans le petit cimetière de Roulans, à quelques kilomètres des lieux du drame.

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Yvonne Crosby a été abattue en forêt comme le montre ce cliché
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Sur le parking en arrière-plan les techniciens effectuent les constatations.
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Le meurtrier s'est débarrassé des affaires dans ces deux poubelles sur le parking où a eu lieu le double homicide
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Le procureur de la république et les gendarmes sur les lieux du drame
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La Une de l'Est Républicain le lendemain du double meurtre
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Aujourd'hui les lieux restent inchangés
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Le petit chemin qui conduit au parking est identique plus de quarante après

Le crime mystérieux du docteure Françoise Bourque, abattue dans son cabinet

Les années qui ont suivi le meurtre des Crosby ont été émaillées de crimes au mobile inconnu. Le cas du docteure Bourque en est illustration. En 1986, la jeune femme de 33 ans est découverte étendue dans son cabinet de la rue Battant à Besançon. Elle a succombé à trois balles de calibre 22 long rifle. Deux ont été tirées dans la tête, à bout portant. Les investigations menées par les enquêteurs n’ont jamais permis d’identifier le meurtrier.

Le samedi 6 décembre, Françoise Bourque doit récupérer ses deux enfants chez ses parents, après la fermeture de son cabinet. La soirée avance et personne ne se présente dans la maison familiale. Inquiets, ces derniers tentent à plusieurs reprises de la contacter, en vain. Aux alentours de 23 h, ils décident de se rendre sur son lieu de travail, au 83 rue Battant. À l’intérieur des locaux, ils découvrent la mère de famille, gisant dans une mare de sang.

La victime a été ciblée par trois munitions
Les forces de l’ordre sont appelées sur les lieux du crime. Ils comprennent rapidement que la victime a été ciblée par trois munitions, dont deux mortelles au niveau de la tête. L’autopsie révèle qu’elle a été tuée à bout portant par une arme de petit calibre. En revanche, elle n’a pas été violée. Acte d’un déséquilibre ? Différend ancien ou professionnel ? De nombreuses pistes vont être étudiées par les enquêteurs. La docteure ne recevait que sur rendez-vous et aucun désordre n’a été remarqué dans l’appartement. « Tout porterait donc à croire que Mme Françoise Bourque connaissait cette personne ou n’avait, en tout cas, aucune raison de s’en méfier », écrit le journaliste Jean-Pierre Mulot, dans les colonnes de L’Est Républicain, le surlendemain du drame.

La victime a laissé derrière elle des jumeaux, âgés de sept mois, à l’époque des faits. Les années sont passées sans qu’aucun suspect ne soit traduit devant la justice. Aujourd’hui encore, ce crime reste non élucidé.

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Le meurtre s'est déroulé le 6 décembre 1986 dans le cabinet du docteure Bourque au 83 rue Battant


Article sur Joël Cardon:

Les articles de L’Est Républicain datés de 1987 laissent apparaître « l’ignominie, le sadisme et l’inhumanité » de ce dossier. Derrière ces mots se cache un visage. Celui de Joël Cardon, âgé de 31 ans au moment de son interpellation.

Durant cinq années, il a sillonné les routes bisontines à la recherche de fillettes. Le parquet a recensé 19 victimes, toutes très jeunes au moment des faits. “Le monstre de Besançon” a tenté de tuer deux d’entre elles. Par miracle, les petites filles ont réussi à s’en sortir. Au printemps 85, Cardon est interpellé puis condamné en janvier 1987 à la réclusion criminelle à perpétuité.

Une enfant laissée pour morte à Thise
Cette affreuse série débute le 19 juin 1980. Ce jour-là, l’homme qui officie à la régie Renault du boulevard Kennedy est en chasse. À quelques jours du début de l’été, il parvient à kidnapper une fillette et la viole. Par crainte que son témoignage permette son identification, Cardon va la « bourrer de coups de poing » avant de la jeter sur la décharge municipale de Thise. Conscient qu’elle vit encore, il saisit un tesson de bouteille pour l’égorger puis lui enfonce un mouchoir dans sa gorge. L’horreur absolue. « Quittant ce corps qu’il croyait mort, le déséquilibré a “gratifié” sa victime d’un dernier coup de pied », rapporte le rédacteur à l’époque des faits.

Il pousse sa victime dans le Doubs
Les mois se succèdent et Cardon poursuit son affreuse quête. Jusqu’à ce 4 juin 1982, où l’homme enlève une nouvelle fillette. Après l’avoir violée, le sadique lui demande si elle sait nager. La petite réalise le danger. Elle ment et lui répond “non”. Le violeur la jette dans la rivière sur le pont d’Ougney-Douvot et reprend sa route. Elle parvient à regagner la rive. « Son état était tel que la malheureuse a dû recevoir des soins pendant un an. »

Chaque année, de nouveaux noms viennent s’ajouter à cette liste déjà trop longue. Policiers et gendarmes sont sur les dents : à l’époque, sans ADN ni bornage téléphonique, le dossier est mince. Seul un coup de chance pourrait faire basculer l’enquête.

« Un pédophile qui ne reconnaît d’autre loi que la sienne »
Ce coup de pouce va arriver en avril 1985. Alors qu’il vient d’agresser une jeune victime dans le quartier de Planoise, Joël Cardon est pris en chasse par les policiers. Il parvient à prendre la fuite mais est interpellé le lundi suivant, sur son lieu de travail. 19 agressions lui sont reprochées.

Les psychologues et les psychiatres qui l’ont examiné dressent le portrait d’un « pervers pratiquement incurable ». « C’est un sadique et un pédophile qui ne reconnaît d’autre loi que la sienne. Il éprouvait un plaisir trouble à voir la peur se développer chez les enfants qui étaient en face de lui. Il n’exprime aucun remords authentique et ne ressent pas de culpabilité profonde. Quand il émet des regrets, c’est davantage par rapport à sa propre situation et aux conséquences que cette affaire ne manquera pas d’avoir pour lui que par l’intérêt pour ses victimes. »

Abusé par un adulte
Sur le plan personnel, Cardon a été élevé par sa grand-mère, une femme très pieuse. Son père était professeur dans l’enseignement technique à Dole et Thionville et n’était présent que les week-ends et lors des vacances. Sa mère, lingère, s’est montrée souvent absente.

Comment expliquer la naissance de cette pathologie ? Le trentenaire a expliqué avoir été abusé tout un été par un adulte, alors qu’il n’était qu’un enfant. L’amateur de musique est passé sous les radars. Il a appartenu à l’Harmonie des Chaprais et servait comme bénévole dans la fanfare de Chalezeule. Il a même eu un enfant avec une certaine Thérèse. Un bébé qu’il n’a jamais reconnu, à la demande de cette dernière.

Décédé en 2022
En janvier 1987, lors de son procès devant la cour d’assises du Doubs, Cardon adresse une lettre au président Grivot. Dans ce texte, il affirme : « Un violeur est un violeur et le sera toujours. J’ai peur de recommencer mes actes dès que je serai libéré. Un homme comme moi, il faut le soigner ou le pendre. Il faut me mettre dans un hôpital, mon cas relève plus de la science que de la justice. » Dans les derniers instants du procès, l’accusé va tenter un ultime pied de nez et lance aux juges : « Je me suis renseigné, quand on prend perpétuité, on ne fait en réalité que dix-sept ans de détention ! »

Joël Cardon en fera trente. En septembre 2015, le violeur, âgé de 60 ans, retrouve la liberté sous des conditions particulières. Il est décédé à Caen, le 29 novembre 2022.

Les actes et les sévices imposés par Joël Cardon sont restés dans les mémoires des témoins au procès. En 1987, Jean-Pierre Tenoux, grand reporter à L’Est Républicain, a suivi ces longues journées d’assises durant lesquelles le président Grivot est revenu sur chacune des agressions.

« L’audience avait effectivement été éprouvante, se remémore le journaliste. À la fois parce que c’était un vrai sadique, mais aussi par le nombre élevé de victimes recensées. Aussi parce que les faits avaient été décrits crûment, sans ménagement. Ce qui m’avait frappé, c’est qu’à l’image de nombreux autres accusés d’alors, la seule période où ils s’étaient sentis mieux dans leur vie était, à les entendre, celle de leur service militaire. Non par amour de la patrie, mais parce qu’ils y étaient encadrés dans un système strict, et non laissés à eux-mêmes. »

« Un bonhomme aux pulsions pédophiles, bestiales »
Est-ce qu’une affaire de cette ampleur pourrait se reproduire aujourd’hui ?

« Je pense qu’aujourd’hui, il ne pourrait plus sévir aussi longtemps. À l’époque, les techniques d’investigation étaient beaucoup moins pointues. Il n’y avait ni caméras ni téléphonie mobile de masse, les recherches ADN en matière judiciaire en étaient à leurs balbutiements, rappelle Jean-Pierre Tenoux. La chance avait finalement été du côté des enquêteurs, mais ce qui l’avait surtout protégé, c’était le fait de ne pas être connu des services de police, de ne pas avoir posé de problème à son dernier employeur et d’être un criminel solitaire, replié sur lui et capable de mener en apparence une existence banale. Cardon était un bonhomme fruste, aux pulsions pédophiles, bestiales, mais en même temps assez malin pour agir sans être remarqué. »

"Le cold case du Grand Désert" : en 2000, le corps de Frédéric Rapin était retrouvé brûlé sur la colline de Bregille

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Le 23 mars 2000, Frédéric Rapin est découvert par un promeneur dans la clairière du Grand Désert, à Bregille. Son crâne présente des enfoncements et son corps a été partiellement brûlé. Une longue et minutieuse enquête orchestrée par la police judiciaire de Besançon va débuter ce jour-là. Plus de 23 ans après les faits, son meurtre reste toujours une énigme. Retour sur ce meurtre irrésolu, le premier d’une série de quatre épisodes consacrés à quelques grandes affaires.

La longue clairière se situe sur les hauteurs de Besançon, à Bregille. Balayé par les vents, aucun arbre n’a trouvé refuge sur ce sol calcaire. De hautes herbes et quelques bosquets couvrent les lieux. Le 23 mars 2000, c’est en bordure d’un chemin de randonnée sillonnant cette végétation, qu’un homme a découvert le corps sans vie de Frédéric Rapin, âgé de 46 ans. Le cadavre présente des brûlures et des plaies au niveau de la tête. Plus de 20 ans après les faits, malgré les nombreuses investigations, son meurtre demeure non élucidé. Il a fait l’objet d’un classement « auteur inconnu » par le parquet de Besançon en 2016, dans l’attente d’un nouveau rebondissement. Retour sur l’enquête.

Des traces de couteau dans le cou
Il est un peu moins de 9 h ce jeudi, quand un promeneur appelle la police. Il vient de découvrir un corps sans vie. Il gît sur le ventre au milieu de cette zone isolée. Une large mare de sang s’est formée autour de sa silhouette. Les services de police convoient sur les lieux et « gèlent » la zone. À proximité de la scène de crime, des effets de la victime sont découverts : un blouson, un sac contenant ses papiers d’identité et son argent. Son crâne présente deux enfoncements pouvant correspondre à des coups portés à l’aide d’une pierre. Son corps a été en partie carbonisé.

Une autopsie est menée dans les jours qui suivent. Elle permet de mettre en évidence des marques portées à l’aide d’une pointe de couteau ou d’un stylet dans le cou. Elles sont au nombre de huit. « Comme si son assassinat avait été mis en scène, comme s’il avait été la victime d’un sinistre rituel », relate L’Est Républicain, le 25 mars. Ces légères lacérations peuvent également être un moyen pour le ou les auteurs, de s’assurer que Frédéric Rapin avait perdu connaissance après les coups portés sur la tête. Les recherches poussées du médecin légiste révéleront également la présence d’infimes traces d’hydrocarbure dans ses poumons : signe que le quadragénaire respirait encore au moment où le feu a été allumé.

Un dernier verre place du Huit-Septembre
Dès lors les fonctionnaires de la police judiciaire vont se poser de nombreuses questions. Frédéric Rapin a-t-il été la cible d’un tueur froid dans le cadre d’un règlement de comptes ? D’une mauvaise rencontre ? D’une histoire d’amour ? Les enquêteurs vont retracer l’emploi du temps de cet employé de La Poste. À la sortie du travail, il a d’abord joué au tiercé dans un bar proche du square Saint-Amour. Puis il s’est dirigé dans un établissement de la rue Bersot, avant de boire un verre quartier Granvelle et de finir sa soirée sur un comptoir de la place du Huit-Septembre. Un débit qu’il a quitté à sa fermeture. C’est ensuite que tout devient flou : comment et avec qui s’est-il retrouvé au sommet de Bregille ? Personne ne l’a vu monter dans un véhicule et Frédéric Rapin n’avait pas de voiture.

Un classement « auteur inconnu »
L’enquête de personnalité va permettre de dresser un portrait de la victime. L’homme avait un temps habité et travaillé en région parisienne. Victime d’une dépression, il avait rejoint sa mère et intégré en 1997 une place dans un service de comptabilité du courrier international de la Poste. Celui que ses proches surnommaient « Fred » était homosexuel et avait confié être « inconsolable suite à une ancienne liaison amoureuse ». Il avait l’habitude de fréquenter les abords du Grand Désert, un lieu connu pour être un carrefour de rencontres nocturnes. Dans son parcours, les limiers de la PJ n’ont rien trouvé pouvant expliquer cette funeste issue.

De nombreuses pistes vont être étudiées. Comme celle d’un serial killer de personnes homosexuelles. Ou d’une rivalité amoureuse. Elles n’aboutiront pas. Après neuf ans d’enquête, l’information judiciaire aboutira à un classement « auteur inconnu ». Le dossier sera rouvert à deux reprises, sans succès. Aujourd’hui encore, le meurtre de Frédéric, Rapin commis dans la nuit du 22 au 23 mars, reste pour l’heure, non élucidé.

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Message par Kassandra88 Mar 22 Aoû 2023 - 17:23

merci Cyclope et Manor.
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Message par Tristanduvar Mar 22 Aoû 2023 - 17:34

Manor a écrit:Des scellés conservés dans de mauvaises conditions
Enquêteur à la PJ durant 32 ans, Jacques Morel dit “Poussin” a travaillé sur une partie de ces dossiers. Ce flic à l’ancienne, au flair, à l’instinct, est encore marqué par ces meurtres irrésolus. « J’y pense souvent. Ils me hantent encore. Je me dis toujours qu’il y a un ou plusieurs meurtriers qui se baladent dehors. Et pour une famille de victime, c’est insupportable. » À l’époque de cette funeste série, les techniques d’investigations n’étaient pas comparables aux moyens déployés à l’heure actuelle. « La police scientifique n’était pas au même niveau. Nous n’avions pas de téléphonie, de vidéosurveillance et d’ADN. Si les scellés avaient été conservés dans de bonnes conditions, ces crimes pourraient peut-être être résolus aujourd’hui. Il y aurait fallu les garder dans des locaux sécuriser et climatisés. Malheureusement, pour une partie, ça n’est pas le cas. »
Quand je lis des choses comme ça, j'ai la mort à chaque fois.

Avec les techniques scientifiques modernes d'aujourd'hui, et la possibilité dans certains cas de figure de mettre des empreintes partielles d'ADN dans le FNAEG, il est hautement probable qu'ils puissent sortir un ou des noms.

Dans l'affaire Jacques Maire par exemple, après analyse ils ont réussi à sortir un/son ADN sur le jean 27 ans après la commission des faits car il a été conservé dans de bonnes conditions.
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Message par Cyclope Mer 23 Aoû 2023 - 1:41

Merci Manor !
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Message par Cyclope Mer 23 Aoû 2023 - 7:13

Je ne connaissais pas Joël Cardon. Vu les deux tentatives de meurtres avérées de ce pédophile je me dis qu'il y a sans doute des affaires non résolues dont il est l'auteur. Je trouve le mode opératoire proche de celui constaté dans plusieurs des affaires des disparus de l'Isère. Je me demande si les enquêteurs ont cherché à relier les affaires antérieures à 1985 au parcours de Cardon.
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Message par Manor Jeu 14 Déc 2023 - 8:35

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Besançon. Cold case : 32 ans après, un appel à témoins pour élucider l'affaire Raymond

Tous les voisins de la famille Raymond invités à se faire connaître

Les autorités aimeraient également renouer contact avec l’ensemble des personnes qui, en 1987, habitaient le 134, le 134 A et le 134 B, rue de Belfort, à Besançon, ainsi que leurs voisins du 8, rue Schweitzer.
Le dernier point concerne Dijon. Le 9 octobre 1987 - soit onze jours avant d’être tuée - Virginie avait pris le train en douce pour Dijon, où elle a été reconnue par un témoin place Darcy. Elle était alors en compagnie de trois jeunes garçons. Ceux-ci ne sont pas soupçonnés d’être impliqués dans son meurtre, mais sont également recherchés par les enquêteurs. Toute personne susceptible d’avoir aperçu Virginie Raymond courant octobre 1987 à Dijon est invitée à les contacter.
Les parents de Virginie Raymond, Marie-Françoise et Patrick, espèrent que l'appel à témoins portera ses fruits.
Nouvelles stratégies d’investigation
Virginie avait 16 ans et la vie devant elle, quand la mort l’a happée. L'adolescente venait de quitter l’école avec un rêve en tête : devenir photographe. Lancée sur cette voie, a-t-elle fait une mauvaise rencontre ? Les interrogations restent nombreuses, mais l’espoir de résoudre ce crime sordide demeure.
Les fins limiers de la PJ ont repris le dossier de A à Z, en s’appuyant sur des techniques d’investigation et des moyens scientifiques du XXIe siècle. Ils ont tout décortiqué, tout analysé, pour ouvrir de nouvelles portes. Les scellés ont été exhumés des sous-sols du palais de justice. De nombreuses personnes ont été réentendues. Même les enquêteurs de l’époque, aujourd’hui en retraite, ont été mis à contribution. Avec une seule volonté, commune à tous et imperméable au temps qui passe : rendre justice à Virginie Raymond.

Pour contacter la police : 03.81.21.11.80 ou 03.80.44.58.70 (24 heures sur 24).

20 octobre 1987 : début d'une enquête compliquée
Il était 16 h, ce mardi 20 octobre 1987, quand Marie-Françoise a découvert sa fille Virginie baignant dans son sang, allongée sur le sol de leur cuisine. Son père Patrick, qui partait travailler, avait laissé l’adolescente à 13 h 30, en train de repasser du linge. L’autopsie dénombrera quatorze coups de couteau. Aucune trace d’effraction, ni stigmates d’agression sexuelle n’ont été constatés. Pour les policiers, une évidence : Virginie connaissait son meurtrier.

De nombreuses pistes ont été exploitées par l’enquête, placée sous l'égide d'une juge d'instruction. Celle des vendanges en Bourgogne, où Virginie avait travaillé peu de temps auparavant. Celle d’une 4L rouge suspecte, vue dans les parages. Celle d’un cousin introuvable. Plusieurs gardes à vue ont été menées, en vain.

Les parents de Virginie ont une devise : « Toujours lutter ». C’est ce qu’ils firent en écrivant au président de la République, en 1990, en participant à l’émission « Témoin n°1 » de Jacques Pradel, en 1993, ou en lançant une campagne d’affichage pour susciter des témoignages, prime de 100 000 francs à la clé. Faute d’éléments nouveaux, le dossier a été clos en 1997 puis 2007, mais n'a jamais été prescrit. Avant d’être rouvert en 2011.

L'affaire Bigler, l'autre cold case irrésolu de Besançon

Sa soeur, Corinne Bigler, a été retrouvée étranglée et nue dans sa baignoire, une bouteille de verre brisée au sol... Depuis ce 8 février 1992, Bruno ne cesse d'espérer "la vérité" sur ce meurtre resté mystérieux, également commis à Besançon. Comme pour l'affaire Raymond, l'enquête a été récemment rouverte.

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Message par Tristanduvar Ven 15 Déc 2023 - 5:04

D'après le quotidien local, L'est Républicain de 2021 (je n'arrive plus à remettre la main dessus), les enquêteurs ont sous le coude un ADN inconnu qui ne match personne au FNAEG.

À mettre au crédit des enquêteurs  : dans cette affaire vieille de trois décennies, les scellés ont été conservés et sont en excellent état, c'est rarissime.

J'ai plusieurs interrogations à propos de l'ADN inconnu :
A-t-il eu des recherches via la parentèle ?
A-t-il une comparaison avec les bases des 194 pays membres d’Interpol ?
A-t-il eu une coopération avec le FBI, qui disposent de quantité de bases de données génétiques, alimentées par des particuliers, en quête de recherches généalogiques ou de précisions sur leurs origines ethniques ?
A-t-il eu une tentative de dresser un portrait-robot génétique ?
Tristanduvar
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