Re: Michel Fourniret 1

par Invité Mer 11 Mar 2020 - 16:30

Affaire Estelle Mouzin : la provocation sordide de Michel Fourniret lors de ses aveux
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Michel Fourniret confirme que le jour de l'enlèvement d'Estelle Mouzin il était bien parti "en chasse", pour repérer de potentielles nouvelles victimes.
"J'aimais bien les bords de Marne, il y avait de jolies maisons sur les berges et les petites filles qui sortaient de l'école.
Je les regardais...", lance-t-il à Sandrine Khéris. Il y a 17 ans, le 9 janvier 2003, Estelle Mouzin devient alors "un beau petit sujet sujet" repéré par Michel Fourniret, qui s'il repère ses victimes seul, garde toujours le contact avec son épouse, Monique Olivier. "Je suivais ces petites filles du regard jusqu'à leur maison. Beaucoup marchaient seules. C'était tentant", ajoute-t-il avant de dire de la petite fille alors âgée e 9 ans : "Oui, celle-là, c'est moi. J'ai bien joué..."
"Vous ne la retrouverez sans doute jamais"
Si ces aveux ne changeront pas grand chose au cas de Michel Fourniret qui encoure la réclusion à perpétuité,
Mal partie pour retrouver Estelle..

par Casta Mer 11 Mar 2020 - 20:55

A 21h05 sur W5, Enquêtes criminelles : Michel Fourniret et Estelle Mouzin

par Invité Jeu 12 Mar 2020 - 4:51

Affaire Mouzin : La 2e femme de Michel Fourniret sort du silence
Et son hypothèse Intrigue
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Pire : elle avance même que Michel Fourniret se serait désigné comme coupable pour "rester dans la lumière", à cause d'un concurrent qui a fait l'actualité ces trois dernières années.
Un concurrent de taille
"Dernièrement, il y a eu l’affaire Lelandais, c’est un obstacle pour Michel Fourniret car il n’est plus en première ligne donc il faut qu’il refasse parler de lui", déclare Nicole. "Il faut aussi qu’il garde quelques éléments pour resurgir à chaque instant". Nordahl Lelandais, qui a reconnu en février et mars 2018 les meurtres de Maëlys et du caporal Arthur Noyer est également soupçonné d'avoir commis d'autres crimes.

par Invité Jeu 12 Mar 2020 - 5:12

Chose qui est vraiment étrange, avec le nombre impressionnant ADN retrouvé dans la camionnette de Michel Fourniret aucun d'Estelle.. C'est possible vraiment de ne pas laisser de trace ADN, éléments pileux etc.. Ils ont sûrement retrouvé des ADN plus anciens.. Bizarre..

par Kassandra88 Jeu 12 Mar 2020 - 8:51

Pusher83 a écrit:Affaire Mouzin : La 2e femme de Michel Fourniret sort du silence
Et son hypothèse Intrigue
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Pire : elle avance même que Michel Fourniret se serait désigné comme coupable pour "rester dans la lumière", à cause d'un concurrent qui a fait l'actualité ces trois dernières années.
Un concurrent de taille
"Dernièrement, il y a eu l’affaire Lelandais, c’est un obstacle pour Michel Fourniret car il n’est plus en première ligne donc il faut qu’il refasse parler de lui", déclare Nicole. "Il faut aussi qu’il garde quelques éléments pour resurgir à chaque instant". Nordahl Lelandais, qui a reconnu en février et mars 2018 les meurtres de Maëlys et du caporal Arthur Noyer est également soupçonné d'avoir commis d'autres crimes.

Bonjour,
Michel Fourniret se serait désigné comme coupable pour "rester dans la lumière",
Sauf que cela fait deux ans que le nom de Lelandais occupe l'actualité et la reconnaissance de l'enlèvement d'Estelle n'a été que la conséquence des aveux de M.O.
Que Fourniret n'a pas attendu Lelandais pour avoir la photo d'Estelle en fond d'écran sur son ordi.
N'a pas attendu Lelandais pour contacter le père d'Estelle ....

Et pourquoi pas revendiquer la disparition de Marion? Pourquoi chercher à communiquer avec E.M et pas avec les parents de Marion par ex? ... et ceux d'entre enfants/adultes disparus bien sur.

par Kassandra88 Jeu 12 Mar 2020 - 8:52

Pusher83 a écrit:Chose qui est vraiment étrange, avec le nombre impressionnant ADN retrouvé dans la camionnette de Michel Fourniret aucun d'Estelle.. C'est possible vraiment de ne pas laisser de trace ADN, éléments pileux etc.. Ils ont sûrement retrouvé des ADN plus anciens.. Bizarre..

On n'a pas retrouvé non plus de traces de Mananya ni de Céline. C'est pourtant lui qui les a tuées. Il a eu plusieurs camionnettes.

par Invité Jeu 12 Mar 2020 - 22:09

Étonnant, mais tu as raison..

par Invité Jeu 12 Mar 2020 - 22:20

Kassandra,
Marion Wagon je pense pas que c'est lui, c'est qu'un avis personnel..
Mais c'est bien vrai Michel Fourniret il n'a jamais évoqué la disparition de Marion Wagon hhh..

par Kassandra88 Sam 14 Mar 2020 - 9:59

Qui est cette "jeunette" ramenée à Sart Custinne en 1997?

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Au cours du premier semestre de 1997, Monique Olivier reçoit un coup de fil de M.F disant qu’elle doit quitter le domicile avec Sélim. Il lui dit qu’il ramène une gamine. Sélim a 9 ans, l'âge où il peut tout comprendre. Elle verra Fourniret sortir du fourgon avec une gamine jeune.

Les Belges n’ont jamais pu identifier cette « jeunette » Est-elle Française? La justice Française ne l’a pas identifiée non plus.

Corinne Herrmann et Didier Seban ont peut-être retrouvé cette jeune femme. En 97, une jeune femme a été retrouvée morte à 30kms à peine de St Cyr les Colons, lieu où MF a séjourné quand il est sorti de prison. Elle est enterrée sous X au cimetière de Mont St Sulpice.
Pour identifier cette inconnue, il suffirait qu’on fasse un prélèvement ADN et qu’on le compare avec des personnes reprises sur une liste de personnes disparue.

Deux jeunes filles ont disparu en 1997. L’une d’elle est peut-être cette jeune fille.

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par Kassandra88 Sam 14 Mar 2020 - 16:43

Je vais compléter le tableau de cyclope.

Cyclope a écrit:Voici les éléments que nous donne Gérard Chemla sur la prétendue "période blanche", dans le premier chapitre du livre dirigé par Michel Fourniret

* 1993 : casse d'un bureau de la police de l'air et des frontières à Givet (France), ville frontalière distante de 25km de Sart-Custinne. En juillet 2003, un fusil à pompe et deux revolvers dérobés lors de ce casse seront retrouvés au domicile de Fourniret.

* Août 1993 : selon Monique Olivier, meurtre d'une jeune fille au pair d'environ 16 ans, "parlant en bon français, blonde et originaire de la région bruxelloise".

* 31 août 1993 : enlèvement de Tanja Groen, étudiante néerlandaise de 18 ans, après qu'elle ait quitté en vélo une fête organisée dans le centre de Maastricht. L'enquête est réouverte en 2004, les enquêteurs se penchant sur le cas Fourniret.

* le 18 décembre 1993 disparition de Lydie Logé, 29 ans à Saint-Christophe-le-Jajolet (Orne) . Fourniret MEE en novembre 2019

* 13 juillet 1994 : tentative d'enlèvement d'une infirmière sur un parking de Bruxelles. Fourniret est dérangé par l'intervention d'un gardien et s'enfuit en laissant tomber une arme de calibre .357, volée en 1993 à Givet. M. Olivier confirmera que Fourniret "voulait se faire une infirmière" ce jour là.

* 19 janvier 1995 : agression de Joelle Parfondry, toiletteuse pour chiens, dans son magasin de Jambes. Un homme cagoulé et armé fait irruption, l'entraîne dans les toilettes, l'oblige à se déshabiller et tente de la violer, avant de l'assommer et de partir avec le contenu de la caisse. En 2004, Monique Olivier mettra en cause son mari dans cette affaire.

* 9 août 1995 : en pleine affaire Dutroux, un membre de la Brigade de Surveillance et de Recherche belge intervient dans une réunion du BCR (Bureau Central de Recherche) et apporte cette information : "Affaire Brichet : couple avec camionette attire des gosses dont l'aboutissement est souvent le meurtre".

* 18 avril 1996 : la gendarmerie de Saint-Hubert doit intervenir dans le chapiteau du cirque Triumph car Fourniret se montre menaçante envers l'exploitante. Le mari de celle-ci se serait engagé à acheter une arme à Fourniret, mais aurait finalement refusé la transaction. La gendarmerie saisit l'arme qui est identifiée comme issue du casse de Givet (1993), mais ne fait pas le rapprochement avec la tentative d'enlèvement de 1994. Fourniret prétend avoir trouvé l'arme.

* Novembre 1996 : disparition de Marion Wagon à Agen.

* 1997 : le premiers fils de Fourniret, Nicolas, meurt broyé dans une machine à bois alors qu'il rend visite à son père.

* Début 1997. Fourniret ramène une jeunette à la maison. L’inconnue de Mt St Sulpice? (voir W9)

* 12 février 2000 : tentative d'enlèvement d'une adolescente de 14 ans à Gedinnes. Il la harcèle et tente de la faire monter dans son véhicule, mais elle parvient à s'échapper. Après l'arrestation de Fourniret, celui-ci sera reconnu par la victime et des vêtements semblable à ceux décris le jour de l'agression seront retrouvés à son domicile.

* 19 avril 2001 (après le meurtre de Céline Saison) : tentative d'enlèvement d'une jeune femme de 20 ans à Han-sur-Lesse (Belgique). La femme est importunée par un homme en fourgonnette blanche dont la description correspond à Fourniret. De plus elle relève une partie de la plaque d'immatriculation qui correspond effectivement à celle de la fourgonnette de Michel Fourniret.

Une période blanche bien remplie, donc.

par Kassandra88 Dim 15 Mar 2020 - 17:11

Merci à radio capitole:
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par Kassandra88 Lun 16 Mar 2020 - 18:13

O.P Santoro continue à croire en l'innocence de Fourniret pour la bonne et simple raison qu'il a juré devant son fils Sélim qu'il n'y était pour rien dans la disparition d'Estelle quand ils l'ont visité à la prison d'Ensisheim.
C'est vite oublier que Lelandais a juré la même chose à sa mère peu de temps après la disparition de Maëlys. Pour ce qui est du côté "secte", j'ai oublié ce qu'il racontait dans son livre.

Ce fut et cela restera le dernier contact entre Sélim et son père. D'après O.P.S, il n'a aucun contact avec sa mère.

par Kassandra88 Mer 18 Mar 2020 - 15:43

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Michel Fourniret a eu plusieurs enfants, mais un seul avec M.O

par Cyclope Ven 27 Mar 2020 - 15:29

Il y a la mort de son fils Nicolas en 1997, broyé accidentellement dans une machine à bois alors qu'il rendait visite à son père.

Je ne peux m'empêcher de la trouver suspecte. Je ne sais pas si des enquêteurs se sont penchés sur cette histoire.

par Invité Ven 27 Mar 2020 - 18:25

Fourniret il serait capable de l'avoir tué, et fait passer cela en accident.. Vu son profil psychologique, une mort de plus.. ou de moins...

par Kassandra88 Ven 27 Mar 2020 - 21:06

Pusher83 a écrit:Fourniret il serait capable de l'avoir tué, et fait passer cela en accident.. Vu son profil psychologique, une mort de plus.. ou de moins...

Non, Fourniret n'a pas tué son fils.
@Cyclope tu penses à quoi?

par Invité Ven 27 Mar 2020 - 21:59

Oui je sais bien, mais le mettre genre volontairement dans la broyeuse.. Volontairement un crime pour accident bête..

par Invité Ven 27 Mar 2020 - 22:20

Son autre enfant Marie-Hélène elle s'est suicidée en 2006..
Sûrement à cause de Fourniret indirectement..

par Kassandra88 Dim 26 Avr 2020 - 10:41

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Affaire Estelle Mouzin : «Qu’en ai-je fait… je ne sais pas», avoue Michel Fourniret
Certes, les aveux passés par l’Ogre des Ardennes dans l’affaire Estelle Mouzin sont flous et tordus, mais l’enquête révèle des déplacements troublants, avant et après la disparition de la fillette en janvier 2003. Plongée en exclusivité dans les interrogatoires de Michel Fourniret.

....
On n'en saura pas plus Crying or Very sad

par Kassandra88 Dim 26 Avr 2020 - 10:55

La photo du visage innocent d'Estelle Mouzin, éclairé d'un demi-sourire, est posée sur le bureau de la juge Khéris. Ce 5 mars, au tribunal judiciaire de Paris, la magistrate montre le cliché à un vieillard fluet aux cheveux blancs : le tueur en série Michel Fourniret. L'interrogatoire, auquel le Parisien - Aujourd'hui en France a eu accès, patine. « Le nom d'Estelle Mouzin, je l'ai entendu je ne sais pas combien de fois », livre alors l'Ogre des Ardennes, irrité.
L'entretien s'interrompt à 15h55. « Vous dites ne pas vous souvenir, mais je ne vous crois pas, s'agace à son tour la magistrate après une pause d'une heure. Vous ne voulez pas nous aider ? » « C'est un fardeau lourd à porter, embraye Fourniret, qui se décrit comme « un putain d'orgueilleux ». Mais ça n'empêche pas de reconnaître les faits… » Les mots sortent de la bouche du septuagénaire, mais se perdent dans un discours abscons. La juge exhibe à nouveau le portrait d'Estelle et insiste : « Quels faits reconnaissez-vous ? » Réponse inattendue de Fourniret : « D'avoir pris sa vie. » Stupeur.
Après 17 ans de mystère, l'homme vient de reconnaître pour la première fois le meurtre de la fillette de neuf ans. Tel est le résultat d'une plongée vertigineuse dans la mémoire d'un homme affaibli, entre moments de lucidité et oublis, réels ou feints. De premiers aveux, mais aussi un espoir de vérité, enfin, pour les proches d'Estelle.
Trois mois d'interrogatoires
Pour aboutir à ce dénouement, il a fallu pas moins de trois jours d'interrogatoires laborieux pour décortiquer l'emploi du temps de Michel Fourniret à l'époque des faits. Ce 9 janvier 2003, il est environ 18 heures lorsque Estelle Mouzin quitte ses camarades et s'évapore en rentrant de l'école à Guermantes, petite commune de Seine-et-Marne plongée sous la neige. Durant des semaines, les enquêteurs explorent de nombreuses pistes – familiale, voisinage, marginaux locaux - mais la petite reste introuvable.
Michel Fourniret, lui, vit à 250 km de là, à Sart-Custinne, dans les Ardennes belges. Paisible employé forestier qui enchaîne les missions, le vagabond du meurtre a pourtant déjà semé la mort au moins dix fois. Avec sa camionnette blanche Citroën C25, qu'il surnomme « Jojo », il se déplace régulièrement entre 2002 et 2003 en région parisienne pour travailler ou voir sa famille. « On faisait souvent le trajet des Ardennes à la région parisienne, se souvient Fourniret devant la juge, en montrant sur des cartes routières Rambouillet, Versailles, et la nationale 10. Je faisais des trajets quotidiens pour ma clientèle en tant qu'artisan. » Mais « Guermantes, ça ne me dit rien », assure-t-il. La petite commune de Seine-et-Marne se situe pourtant sur sa route. « La région parisienne, nous sommes pas copains. Ce n'est pas le genre de sorties que je raffole ».
Et pourtant, Michel Fourniret oublie qu'il a séjourné dans les années 1990 à Gournay-sur-Marne, à 12 km de Guermantes, avec son épouse Monique Olivier. Le couple était hébergé par un ancien codétenu. Fourniret a par ailleurs entretenu une correspondance avec une femme résidant dans cette même commune bordée par la Marne. Or, le tueur en série lui a curieusement envoyé une carte de vœux en début d'année 2003… après 12 ans sans lui donner de nouvelles !
N'est-ce pas parce que vous passez à proximité à cette période ? » tente la juge, qui cherche à déceler d'éventuels repérages avant le rapt d'Estelle. « Certainement que je n'avais pas de raison de ne pas lui envoyer quelque chose », élude Fourniret. « Vous ne vous souvenez pas être allée lui rendre visite avec un sapin bleu ? » insiste la magistrate, citant la déposition de l'amie. « Bon sang oui ! […] Je pense que nous y sommes allés à Gournay avec Monique en voiture, mais je n'ai plus l'image. »
Fourniret croisé quatre jours avant l'enlèvement
Les repérages ont toujours constitué un prélude aux crimes de Fourniret. Dans l'affaire Mouzin, les suspicions d'une présence en Seine-et-Marne sont étayées par plusieurs témoignages. Celui de Jean-Paul H, qui a fréquenté le tueur dans un bar des Ardennes dans les années 1990. Le 5 janvier 2003, l'homme a la conviction d'avoir croisé Fourniret sur une aire d'autoroute de Bussy-Saint-Georges. Celui-ci l'aurait salué d'un signe de tête et souri. Cela quatre jours avant la disparition d'Estelle et à 2,5 km de Guermantes… D'autant plus troublant que les relevés téléphoniques du domicile belge du tueur montrent qu'il n'a passé aucun appel vers la France entre le 28 décembre 2002 et le 6 janvier 2003. L'homme téléphone pourtant quasi quotidiennement à ses proches qui y vivent, comme son fils. « Doit-on déduire que vous étiez en France le 5 janvier 2003 ? » expose la juge. « Toutes les pistes sont bonnes à explorer », répond, énigmatique, Fourniret en se retranchant derrière sa mémoire prétendument défaillante.
L'ombre du tueur en série apparaît surtout derrière la probable tentative d'enlèvement d'une fillette à Guermantes, trois semaines avant la disparition d'Estelle dans le même secteur. Le 19 décembre 2002, Megan B. est abordée par un automobiliste au retour de l'école. « Ça à l'air lourd ce que tu portes, tu veux que je te ramène chez toi ? » lui lance l'inconnu qui circule à bord d'une camionnette. Elle refuse.
« Cette jeune fille a fait un portrait-robot qui vous ressemble, elle décrit un véhicule très similaire au vôtre et la technique pour l'aborder est aussi très similaire. Nous sommes appelés à penser que c'est vous. Qu'en pensez-vous ? », fait remarquer la juge Khéris à Fourniret lors de son audition. « Je ne détiens pas les moyens de vous dire si c'est moi ou pas moi, donc à partir de là […] vous pouvez considérer que c'est moi tout simplement, répond-il. »
Ce rapt avorté intéresse d'autant plus la justice que le propre frère de Michel Fourniret pense l'avoir reconnu sur le portrait-robot. Et qu'entre le 16 et 20 décembre 2002, le téléphone fixe du tueur n'émet là encore aucune activité. « Ça fait beaucoup d'éléments, certes », admet Fourniret en interrogatoire.
«Je reconnais là un être qui n'est plus là par ma faute»
La justice pense tenir un scénario : en voulant retenter d'enlever Megan B., préalablement ciblée, Michel Fourniret s'est trompé et a jeté son dévolu sur Estelle Mouzin. Les deux fillettes se ressemblent d'ailleurs à s'y méprendre. Lorsqu'on lui montre une photo des deux enfants jouant ensemble, le 4 mars dernier, Fourniret est subitement pris d'un trouble, semblant « choqué » et « absent ». « Tous les chemins mènent à vous, M. Fourniret. Qu'en pensez-vous ? » achève la juge Kheiris au deuxième jour d'interrogatoire.
Après avoir évoqué « un barrage sous [son] crâne », « une fuite », le tueur en série craque : « Je reconnais là un être qui n'est plus là par ma faute », dit-il en pointant du doigt un cliché d'Estelle en pull rouge. « L'enlèvement d'un être, c'est une boulette dont vous êtes pas fier », poursuit-il, avant de reconnaître explicitement « avoir pris sa vie ».
Faut-il croire sur parole cet homme manipulateur et volontiers confus dans ses déclarations? D'autant que Michel Fourniret a longtemps soufflé le chaud et le froid sur son implication dans l'affaire Mouzin. Allant jusqu'à demander en 2007 à ce que ce dossier soit joint à ses autres crimes ou écrire une lettre à Eric Mouzin « de père à père » dans laquelle il demande à lui parler « de vive voix » et conclut sur son innocence.
Mais les récentes confidences de son ex-épouse Monique Olivier, qui l'incrimine désormais, pourraient bien avoir joué un rôle de déclencheur dans son passage aux aveux. Celle-ci a reconnu être l'auteure de l'appel de 99 secondes passé au fils de Fourniret depuis les Ardennes belges le jour de la disparition d'Estelle. Or, ce coup de téléphone a longtemps servi d'alibi au tueur et égaré les enquêteurs sur d'autres pistes…
«Je peux apporter le modus operandi de l'enlèvement»
17 ans après, la seule manière de pouvoir vérifier l'implication de l'Ogre des Ardennes serait de retrouver le corps d'Estelle. Tel est le souhait ultime du père de la fillette. Si l'on en croit ses factures téléphoniques, Fourniret n'aurait pas quitté Sart-Custine avant 11h35 le 9 janvier 2003. Il serait donc arrivé à Guermantes dans l'après-midi.
« J'ai traversé l'agglomération motorisé et il y a eu un accostage idoine », explique le tueur avec une formule dont il a le secret. « Il faut qu'on tourne la page. Ce que je peux vous apporter, c'est le modus operandi de l'enlèvement, c'est tout, mais ça suffit. » Un mode opératoire « déjà expérimenté ailleurs », évacue-t-il. Comme avec ses autres victimes, Fourniret aurait donc prétexté une « demande de renseignements […] comme demander le nom d'une rue », pour faire monter Estelle dans sa camionnette.
« Ce qui s'est passé, c'est la redite à chaque fois. […] Vous savez très très bien ce que vous avez fait, vous avez fait une connerie qu'on ne crie pas sous (sic) les toits, mais vous vous dites Tu as fait le con, mec, casse-toi, casse-toi… » Qu'a-t-il fait d'Estelle et de son corps ? « Manifestement, je ne l'ai pas gardé avec moi. Qu'en ai-je fait, je ne sais pas… »
La piste de la maison de sa sœur
Les gendarmes de la section de recherches de Dijon, qui ont succédé à la police judiciaire sur ce dossier, disposent d'une piste : un ticket de caisse saisi en perquisition et daté du 11 janvier 2003, deux jours après la disparition d'Estelle. Il liste l'achat de quatre boîtes de pois cassés dans un supermarché de Villers-Semeuse (Ardennes). Enquêteurs et juge d'instruction se demandent si Fourniret n'aurait pas séquestré Estelle dans la maison de sa défunte sœur à Villes-sur-Lumes, commune située à trois kilomètres de là. Fourniret connaissait bien cette demeure qu'il souhaitait retaper.
« Cette maison étant vide, nous sommes amenés à penser que c'est là que vous avez emmené Estelle Mouzin », lui fait observer la juge lors de son interrogatoire de mars. « C'est tout à fait pertinent, glisse le tueur. Pas du tout improbable […]. Cela aurait pu servir à entreposer des personnes, mais je n'ai aucune souvenance que ça se soit produit. » A l'appui de cette thèse, la magistrate est intriguée par un fax envoyé par Fourniret à son frère le 12 janvier 2003 lui informant qu'il était de retour de l'étranger. Un voyage inventé. Fourniret a-t-il tenté de se constituer un alibi pour les jours suivant l'enlèvement d'Estelle ? Des fouilles devraient être organisées à Villes-sur-Lumes dans les prochains mois.
Autre lieu qui intéresse les enquêteurs : le château du Sautou, où les corps de deux victimes de Fourniret avaient été retrouvés en 2004. « Si on envisageait de vous ramener dans les Ardennes, cela pourrait-il vous aider à vous souvenir du lieu de dépôt du corps? » lui demande la juge Khéris en clôture de l'interrogatoire marathon. « S'il y a le moindre détail de petit relief qui puisse me mettre sur la piste, je cours tout de suite », promet Fourniret. Et de conclure, toujours aussi ésotérique : « Vous avez un corps sur les bras et vous devez vous en défaire sans être vu, et vite s'en débarrasser […] Vous ne savez pas quoi faire et vous faites n'importe quoi… »

par Invité Dim 26 Avr 2020 - 18:13

Incroyable qu'en -1 an, la juge Khéris fait avouer Fourniret.. Tellement de temps perdu.. Manque que le corps.. Si c'est vraiment lui.

par Kassandra88 Dim 26 Avr 2020 - 18:40

Pusher83 a écrit:Incroyable qu'en -1 an, la juge Khéris fait avouer Fourniret.. Tellement de temps perdu.. Manque que le corps.. Si c'est vraiment lui.

Il n'aurait jamais avoué si Olivier n'avait avoué avoir donné le coup de fil à son fils. Au départ, elle avait déclaré qu'elle travaillait ce soir là. Dans un second temps, elle avait reconnu le contraire... avant de confirmer les déclarations faites à sa co-détenue Serbe.

par Invité Dim 26 Avr 2020 - 18:50

« un fax envoyé par Fourniret à son frère le 12 janvier 2003 lui informant qu'il était de retour de l'étranger. Un voyage inventé.»
Pourquoi il a inventé un retour de l'étranger, comme par hasard au moment où E.M disparaît + il a été aperçu par un ami sur l'aire de repos non loin de Germantes + alibi bidon etc.. Etc.. Ça commence à faire beaucoup de petit hasard, et depuis son arrestation plus d'enlèvements du même genre..

par Invité Dim 26 Avr 2020 - 18:54

Avant de mourir de soulager sa conscience, et dire où se trouve le corps.. Pas certain qu'il a une conscience cette pourriture.

par Invité Ven 15 Mai 2020 - 19:51

Toujours pas le début des fouilles à Ville-sur-Lumes ? Ou bien, en Belgique ? Hhh..
Encore du temps à attendre pour le papa d'Estelle, terrible.

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