l'affaire du Zodiac

Kassandra88 a écrit:

Tristan a écrit:Un polytechnicien français pense avoir résolu l’énigme du « Zodiac Killer »
En déchiffrant ses deux derniers cryptogrammes, Fayçal Ziraoui assure avoir démasqué le tueur en série qui, dans les années 1960, terrorisa la Californie.
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Fort ... très fort  ...

Nous allons donc savoir si la personne évoquée par BlueJane était la bonne.

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De l'eau est passée sous les ponts depuis, il est sûrement mort. Enfin bref... mieux vaut tard que jamais.

Le tueur du Zodiac dans l'émission Affaires sensibles :

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Le film sur Netflix sur le tueur du Zodiac

À prendre avec toutes les pincettes nécessaires, un article de TMZ du jour indique que le Zodiac aurait été identifié.
Malheureusement, il serait mort en 2018 : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Gorloge a écrit:À prendre avec toutes les pincettes nécessaires, un article de TMZ du jour indique que le Zodiac aurait été identifié.
Malheureusement, il serait mort en 2018 : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

il semblerait  https://www.midilibre.fr/2021/10/06/cold-case-zodiac-leffroyable-tueur-en-serie-americain-enfin-identifie-selon-une-equipe-denqueteurs-9835349.php

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Le Zodiac… encore un ex militaire ! Décidément…

L’affaire du tueur du Zodiaque enfin résolue ? Une nouvelle théorie mais toujours autant de mystère
Un groupe de détectives indépendants américain assure avoir démasqué le « Zodiac killer », ce tueur en série qui a sévi en Californie dans les années 1960-1970. Selon eux, il s’agirait d’un homme décédé en 2018, une nouvelle théorie a déjà du plomb dans l’aile... Décryptage d’une affaire de décryptage.
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C’est le genre d’annonce qui fait l’effet d’une éruption volcanique sur les réseaux sociaux. Le nom du « Zodiac Killer » enfin révélé ! L’une des plus célèbres affaires criminelles résolue près de 50 ans après les meurtres, voilà de quoi nourrir la chronique, et pas seulement de la communauté de fans de ce célèbre fait divers, qui s’évertue depuis des années à décrypter les messages de ce tueur en série dont l’histoire a été portée au cinéma en 2007 par David Fincher. Où en est-on réellement ? Retour sur ce nouveau développement d’une affaire qui fascine la planète.
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Mercredi, en fin d’après midi aux États-Unis, « Breaking News », sur tous les sites d’informations américains : « Le Zodiac Killer identifié ». La nouvelle fait donc l’effet d’une bombe. Une équipe de spécialistes qui enquête sur des affaires non résolues affirme en effet avoir identifié le tueur du Zodiaque en VF, l’un des meurtriers en série les plus prolifiques des États-Unis. Il s’est attribué 37 victimes - même si seules cinq personnes sont officiellement reconnues comme ses victimes à ce jour - et a terrorisé la région de San Francisco à la fin des années 1960, avec une série de meurtres hyperviolents, ponctués d’énigmes insolubles.
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Pour pimenter le tout, ce dernier a été jusqu’à jouer avec les médias locaux en les alimentant dès les débuts de l’affaire avec des indices sous formes de d’énigmes, surfant sur la passion du public pour les faits divers. À l’époque, il a distribué à la presse entre juillet 1969 et avril 1970 une série de quatre messages combinant symboles et lettres de l’alphabet. Un premier cryptogramme, long de 408 caractères, dans lequel le tueur déclarait qu’il prenait plaisir à tuer, avait pu être décrypté peu après son envoi. Restait alors trois messages à déchiffrer, dont l’un, selon le tueur, permettrait de dévoiler son nom. Une manière de nourrir les journalistes mais aussi de devenir un obscur objet du désir pour tous les cryptographes et autres détectives amateurs.
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Gary Francis Poste, le nouveau suspect
Retour au présent. Les auteurs de ce coup : Les « Case Breakers », une équipe de plus de 40 anciens enquêteurs des forces de l’ordre, journalistes et officiers de renseignement militaire, se sont déjà attaqués à d’autres mystères tels que la disparition de l’ancien patron du syndicat des routiers américains Jimmy Hoffa et d’autres « cold cases » célèbres outre-Atlantique.
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Les « Case Breakers » sont donc certains que le « Zodiac Killer » est un certain Gary Francis Poste. Leurs années d’enquête ont permis au groupe de détectives de découvrir de nouvelles preuves médico-légales et des photos de la chambre noire de leur coupable. Une image montre des cicatrices sur le front de Poste qui correspondent à des cicatrices sur un portrait-robot des 60′s du « Zodiac », a déclaré l’équipe dans son communiqué d’annonce.
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Car l’enquête de ces spécialistes des affaires criminelles non résolues est aussi fondée sur les messages sibyllins du serial killer. Le déchiffrage des lettres envoyées par le Zodiac aux médias aurait aussi révélé qu’il était le tueur tant recherché, a déclaré Jen Bucholtz, une ancienne agente de contre-espionnage de l’armée qui travaille sur des affaires classées. Dans une note, les lettres du nom complet de Poste ont été enlevées pour révéler un autre message, a-t-elle affirmé à Fox News.
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« Il faut connaître le nom complet de Gary pour pouvoir déchiffrer ces anagrammes », poursuit Mme Bucholtz. « Je ne pense pas qu’il y ait eu d’autres moyens de le découvrir » sans cette clé de décryptage, assure encore la détective privée à la ville.
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Les « Case Breakers » pensent également que Poste a aussi tué Cheri Jo Bates le 31 octobre 1966 à Riverside, en Californie, à des centaines de kilomètres au sud de la région de San Francisco et deux ans avant le premier meurtre attribué au « Zodiac ». Jo Bates, 18 ans, avait été retrouvée morte dans une ruelle du campus du Riverside City College après que son père a appelé la police pour signaler sa disparition.
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Selon l’équipe, une série de coïncidences relient Gary Francis Poste à ce crime : le présumé tueur en série, vétéran de l’armée de l’air, a ainsi passé ce jour-là des examens médicaux pour un incident lié à une arme à feu dans un hôpital situé à 15 minutes du lieu du meurtre de Bates. Troublant en effet. Une montre-bracelet portant des éclaboussures de peinture a été recueillie sur le lieu du meurtre et elle aurait été portée par le tueur. Après l’armée, le potentiel tueur du Zodiaque a été peintre en bâtiment pendant plus de quatre décennies, a encore souligné l’équipe. En outre, les détectives ont trouvé une empreinte de talon d’une botte qui correspond au même style et à la même taille que celles trouvées sur d’autres scènes de crime du Zodiac. Autant d’éléments probants pour ces fins limiers de l’investigation. Le hic c’est que ce « suspect » est décédé en 2018.
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Un « non-événement » ?
Le pavé dans la mare lancé par les « Case Breakers », s’il a bien été accueilli médiatiquement, a par contre reçu un accueil beaucoup plus circonspect des autorités locales et fédérales. « Y a-t-il une chance que Poste ait tué Cheri Jo Bates ? Non », a déclaré au San Francisco Chronicle Ryan Railsback, officier de police de Riverside dont dépend l’enquête sur la mort de la jeune fille. « Si vous lisez ce qu’ils ont publié, ce ne sont que des preuves circonstancielles. Il n’y a pas grand-chose », a même objecté le policier. Même son de cloche du côté du FBI, qui a seulement déclaré au même média que « l’affaire du tueur du Zodiaque restait ouverte ». Pour la police locale de San Francisco et le FBI, les « preuves » avancées par les « Case Breakers » ne sont pas concluantes.
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Un avis partagé par Faycal Ziraoui, qui évoque un « non-événement ». Ce Franco-Marocain a eu un écho mondial en février dernier, en affirmant lui aussi avoir découvert quelle était l’identité du « Zodiac ». Ce polytechnicien, explique être parvenu à le décrypter dans deux des trois messages aux médias US codés, nommés Z13 et Z32. La plupart des amateurs du Zodiaque considèrent ces derniers impossibles à résoudre, leur séquence étant trop courte pour déterminer la clé de chiffrement.
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Mais le brillant consultant serait, lui, arrivé à une conclusion en utilisant la même clé de décryptage que les agents du FBI lorsqu’ils avaient résolu le deuxième message, un code de 340 caractères, en décembre 2020. Résultat : c’est le nom de Lawrence Kayr - proche de celui de Lawrence Kane, figurant sur la liste des suspects du FBI - qui serait le « vrai » tueur du Zodiaque !
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« Les experts en cryptographie indépendants confirment que ma résolution est plausible. Cela a été vérifié par le New York Times. Depuis la publication en une du NYT de ma théorie, le FBI n’a pas réfuté mes travaux (ce qu’il a fait en quelques heures pour les « Case Breakers »). Enfin, mes derniers échanges avec les autorités locales confirment un intérêt » de leur part, confie au Parisien ce jeudi cet ingénieur en mathématiques appliquées. Mais l’histoire serait trop belle si, là aussi, un problème ne subsistait pas. Lawrence Kane est mort en 2010. Ce nouvel épisode accrédite finalement une autre possibilité : que ces « indices » laissés par le « Zodiac » ne sont qu’un immense jeu conçu pour ne pas avoir de fin et alimenter éternellement le mythe du serial Killer. « C’est une hypothèse qui me semble crédible en effet », en convient même Faycal Ziraoui. Affaire à suivre serait-on tenté de dire…
L’affaire du tueur du Zodiaque enfin résolue ? Une nouvelle théorie mais toujours autant de mystère.
Par Ronan Tésorière.

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La police de San Francisco a fait circuler ce composite du tueur "Zodiac" de la Bay Area. À gauche, un dessin de témoins du meurtre d'un chauffeur de taxi à San Francisco. Une équipe qui examine les cas non résolus a déclaré avoir identifié le Zodiac Killer. 

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Un croquis du Zodiac Killer est comparé à Gary Poste, en particulier des cicatrices sur le front dans les deux images.  (Avec l'aimable autorisation de The Case Breakers)

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Les Case Breakers citent une note de service du FBI de 1975 selon laquelle Cheri Jo Bates était la sixième victime du Zodiac.  (Avec l'aimable autorisation de The Case Breakers)

Article du Parisien.

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Ne vendons pas la peau de l'ours, beaucoup trop de fausses pistes sur "that infamous case", un fleuron de l'histoire criminelle US au même titre que Le Dahlia Noir et bien d'autres.
Ce qui est intéressant, en tout cas, est d'apprendre que ce groupe de chercheurs a un minimum de recul et de CV, dans leur démarche.

Pas comme ces psychofans en manque de leur quart d'heure de célébrité qui, sous couvert d'enquêter, vont souvent déraper.
Exemple caricatural: l'affaire "D.B.Cooper" (le légendaire pirate de l'air qui a sauté d'un boeing en pleine nuit orageuse, en costard, imper, mocassins...et une rançon de 200 000 dollars, il y a juste 50 ans).
Evaporé, corps jamais retrouvé, ni butin, ni parachute, juste qques liasses de billets moisis sur une berge, qques années plus tard...
Et depuis 1/2 siècle, des hordes de pékins jouent les limiers, se croyant + fortiches que le FBI, et en arrivent à harceler et pourrir la vie de "suspects prometteurs" se révélant, en fin de compte, innocents.

La Zodiac a-t-il laissé son ADN sur une des scènes de crimes ?

Les "case breakers" disent qu'ils ont demandé une comparaison ADN au FBI et qu'ils ont essuyé un refus car les preuves apportées ont été jugées peu significatives. Suite à quoi ils ont décidé de médiatiser leur trouvaille.

L'ADN provient des enveloppes et timbres des nombreux courriers envoyés à l'époque par le Zodiac, pas d'une scène de crime à ma connaissance.

David Oranchak a publié une vidéo suite aux dernières infos, il y démontre que la méthode des anagrammes à priori utilisée par les "case breakers" est loin d'être probante :

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La quête sans fin des chevaliers du « Zodiac »
Par Samuel Blumenfeld /Le Monde ab. 16/04/2022.

RÉCITPour ces milliers d’anonymes, il n’y a qu’un Graal : trouver l’identité du Zodiac, ce tueur en série qui sema la terreur dans la région de San Francisco au tournant des années 1970. Ce mois-ci, un Français sort un livre-enquête dont l’hypothèse agite cette drôle de communauté.

Fayçal Ziraoui est un homme épanoui. Son plaisir dans la vie : élargir le champ de ses connaissances. Lorsque cet ingénieur et consultant de 39 ans, polytechnicien et diplômé d’HEC estime avoir suffisamment creusé un sujet, il passe à un autre. Guidé par sa curiosité, il a autrefois appris à créer des logiciels de réalité virtuelle ou à réparer des montres anciennes. Après s’être consacré à la pâtisserie, il a aussi travaillé à un projet d’application pour les chauffeurs de VTC qui requiert une intelligence artificielle.
Il y a peu, il réfléchissait aux rapports entre activité physique et diététique. La pratique intensive d’un sport de compétition lui est apparue comme la solution pour perdre du poids, après être monté jusqu’à 100 kilos. L’idée était de hisser son corps à la hauteur de son intellect. Une mission accomplie après sa participation à plusieurs compétitions de triathlon où il enchaînait 2 kilomètres de natation, 9 kilomètres à vélo puis 20 kilomètres de course à pied.

En décembre 2020, Fayçal Ziraoui fait une découverte. Elle tient en un nom : Lawrence Kane. A beaucoup, ce patronyme ne dit rien. Mais il parle à coup sûr aux 50 000 chercheurs amateurs ou professionnels, détectives, policiers, mathématiciens, journalistes, informaticiens, ingénieurs établis aux Etats-Unis, mais aussi en Asie et en Amérique du Sud, qui passent l’essentiel de leur temps à tenter de débusquer l’identité de celui qui s’est baptisé le « tueur du Zodiac », et auquel le cinéaste David Fincher a consacré un film en 2007.

Lawrence Kane, mort en 2010, fait partie de la longue liste de plus de 2 000 suspects accolés depuis plus d’un demi-siècle au visage anonyme de ce tueur en série. Prononcer son nom, c’est ajouter du sel sur une plaie toujours vive et soulever des polémiques sans fin au sein d’une communauté dans laquelle chacun défend avec obstination et férocité son coupable désigné. Car on n’entre pas dans le monde du « Zodiac » comme dans un fast-food : bien souvent, on y consacre sa vie, et c’est le temps passé à cette enquête qui fera de vous un membre plus ou moins crédible de ce club informel.

Deux cryptogrammes enfin déchiffrés.

Le « Zodiac » a sévi onze mois en Californie du Nord entre décembre 1968 et novembre 1969. Le tueur revendiquait ses crimes dans des courriers rédigés dans une écriture cryptée, combinant symboles et lettres de l’alphabet. Des messages indéchiffrables qu’il envoie jusqu’en 1974 aux forces de l’ordre et à la presse locale, et notamment au San Francisco Chronicle. Chaque courrier commençait par la même phrase : « Le “Zodiac” vous parle » et se terminait par sa signature : la mire de visée d’un fusil de précision, symbole qu’il avait aussi gravé avec la pointe d’un couteau sur la portière de la voiture d’une de ses victimes.

Fayçal Ziraoui a attrapé le virus sur le tard, après la lecture d’un article de L’Obs. Son titre – « Cinquante ans après, le message du Zodiac killer enfin décrypté » –, avait d’abord intrigué le lecteur. Son contenu l’avait ensuite littéralement happé. David Oranchak, un informaticien américain installé en Virginie, affirmait avoir déchiffré, avec l’aide d’un mathématicien australien et d’un programmeur belge, l’un des quatre messages cryptés du « Zodiac » envoyés à la presse locale.
C’était, pour David Oranchak, le résultat de quinze ans de recherche. Tout en assurant vouloir réserver l’essentiel de ses conclusions au Federal Bureau of Investigation (FBI) et à la National Security Agency (NSA), l’informaticien avait quand même révélé le contenu d’un des messages : « J’espère que vous vous amusez beaucoup à essayer de me rattraper. Je n’ai pas peur de la chambre à gaz, elle m’enverra plus rapidement au paradis, où j’aurai assez d’esclaves à ma disposition. »

Deux cryptogrammes étaient cependant jugés indéchiffrables en raison du faible nombre de caractères : celui connu sous le sigle de Z32, qui était joint à une lettre de juin 1970 dans laquelle le tueur menaçait de faire sauter un bus scolaire, et celui de Z13, censé révéler l’identité du tueur. Il a fallu une quinzaine de jours à Fayçal Ziraoui pour les décrypter. Ses conclusions se trouvent désormais consignées dans son premier livre, L’Affaire du Zodiac (édité par Robert Laffont et en librairie le 14 avril), où il détaille son enquête.

« Je suis raisonnablement persuadé que c’est Kane », nous affirme le consultant métamorphosé en enquêteur. Puis, fort de cette affirmation, il s’empare de son livre et lit la première phrase de son deuxième chapitre : « 0,1 %, c’est la mince frontière entre la certitude et le doute. Le doute, cette vaste étendue de possibilités où toutes les hypothèses se valent, où les théories les plus improbables s’épanouissent et se toisent. Le doute, cet infini terrain de jeu pour des milliers d’enquêteurs amateurs ou professionnels – et que mes découvertes viennent peut-être de réduire à une infime probabilité. » Quand il repose son verre d’eau minérale, Fayçal Ziraoui précise sa pensée : « Le 0,1 % m’interdit de penser que j’ai résolu l’affaire du Zodiac. » Mais cet interstice ouvre un abîme : celui qui sépare une affaire résolue d’une affaire qui ne l’est pas, laissant planer un
mystère que, depuis des décennies, une myriade de chercheurs cherche à percer, au péril de leur propre santé mentale.

Une ombre traumatisante

Si on replace les crimes du « Zodiac » dans le contexte des années 1960 et 1970, le nombre de ses victimes reste relativement modeste – le tueur en a revendiqué 37, mais les enquêteurs lui en attribuent formellement 5. La « famille Manson » a tué 7 personnes. Ted Bundy en a assassiné 34. Les meurtres de « Zebra », commis par un groupe de quatre tueurs en série extrémistes musulmans noirs à San Francisco, se chiffrent à 14. Mais le « Zodiac » reste un animal d’une autre espèce. Son rayon d’action s’étendait bien au-delà du simple homicide, car il exerçait une menace à la fois concrète et psychologique en assurant prendre un plaisir particulier à tuer, car « l’homme est le gibier le plus dangereux ».
Il maîtrisait l’art de faire peur, promettant par exemple de se livrer à 12 meurtres le week-end suivant si l’une de ses lettres codées n’était pas publiée en première page d’un quotidien. Le San Francisco Examiner s’était résolu à publier sa lettre en page 4 de son édition. Pendant des mois, du fait des menaces du tueur, les bus scolaires de la Californie du Nord furent escortés par des policiers et parfois surveillés par un hélicoptère.

Parmi les enfants se trouvait un certain David Fincher, qui réalisera le film le plus marquant consacré au tueur en série. Lorsque le jeune garçon rentrait chez lui et demandait à son père, journaliste au magazine Life, pourquoi le car était encadré par les forces de l’ordre, ce dernier répondait, distrait : « Ce n’est rien mon garçon. Il semblerait qu’un tueur armé d’un fusil à pompe cherche à descendre des gamins. » Comme nous l’expliquait le réalisateur en 2011 : « Le “Zodiac” a bouleversé pour toujours le visage de la Californie et des Etats-Unis. J’avais été au contact du mal, et j’ai su que jamais je ne pourrais m’en remettre. »

Lorsqu’il s’agit de fréquenter le club des détectives amateurs – non affiliés à la police, donc – lancés à la poursuite du « Zodiac », il faut débuter par Robert Graysmith, l’homme par lequel tout a commencé. Sans lui, la recherche de l’identité du tueur en série n’aurait jamais atteint cette notoriété. Graysmith était le caricaturiste du San Francisco Chronicle. Lorsque le « Zodiac » commet ses premiers meurtres, fin 1968, le dessinateur est dans l’ombre de Paul Avery, le reporter chargé de suivre l’affaire pour le quotidien, qui ne passera pas loin de sombrer dans la folie, après avoir reçu à son domicile des lettres de menaces du tueur – il ne sortira un temps qu’armé.

Lorsque l’intérêt pour le « Zodiac » commence à s’estomper, Graysmith reprend le flambeau. « Dans les années 1970, vous pouviez lire en “une” du San Francisco Chronicle : “Quelqu’un se préoccupe-t-il encore du ‘Zodiac’ ?” En fait, cette enquête qui avait tant fasciné la Californie n’intéressait plus personne quelques années plus tard », rappelle le dessinateur, lors d’un entretien par Zoom.

L’obsession d’une vie

Pour mener à bien son enquête, dont les détails sont consignés dans deux best-sellers, Zodiac, publié en 1985 aux Etats-Unis, puis Zodiac Unmasked en 2002 (traduit en français par les Éditions du Rocher en 2007), celui qui deviendra le personnage principal du film de Fincher, incarné à l’écran par Jake Gyllenhaal, a accumulé plus d’une tonne de documents et interviewé plus d’un millier de personnes. « Aujourd’hui encore, je vis entre ces papiers. J’étouffe, je peux être enseveli à chaque instant par les boîtes de documents », reconnaît-il. Pour Robert Graysmith, il n’y a aucun doute : le « Zodiac » est un certain Arthur Leigh Allen.
En plus d’un demi-siècle, c’est d’ailleurs le seul homme que les enquêteurs de la police de San Francisco ont désigné comme véritable suspect. Condamné pour violences sur des enfants, Arthur Leigh Allen, résident de Vallejo, habitait au centre du périmètre d’action du « Zodiac ». Il possédait des bottes identiques à celles portées par le tueur, et il avait expliqué lors d’un interrogatoire qu’une de ses nouvelles préférées était Le Plus Dangereux des jeux, de Richard Connell, justement mentionnée par le tueur en série dans l’un de ses courriers.

Une des survivantes du « Zodiac » avait, des années plus tard, désigné une photo d’Arthur Leigh Allen comme la personne qui lui avait tiré dessus. Mais celui-ci est mort d’une crise cardiaque en 1992, sans que les autorités aient auparavant réussi à accumuler suffisamment de preuves pour l’inculper. Surtout, les analyses ADN effectuées sur les objets abandonnés par le « Zodiac » – des cordes en plastique pour attacher ses victimes, notamment – ne correspondent pas à celles d’Allen. Un élément de preuve, a priori irréfutable, mais que tous les spécialistes ont toujours pondéré, soulignant le soin extrême apporté par le tueur pour ne pas laisser apparaître la moindre empreinte ou goutte de sang sur les scènes de crime.

Pendant un temps, Graysmith déclare en avoir ­terminé avec le « Zodiac ». Mais la publication, en août 2021, aux Etats-Unis, de son troisième livre sur le meurtrier, Shooting Zodiac, est bien le signe que le dessinateur n’en a pas tout à fait fini avec la question. Dans l’ouvrage, Graysmith raconte sa collaboration avec David Fincher et l’initiative du réalisateur d’engager, à ses propres frais, plusieurs détectives privés afin de tirer ses conclusions sur le tueur avant de se lancer dans la production du film.

« Le “Zodiac” a eu des répercussions désastreuses sur ma vie, reconnaît Graysmith. Il m’a coûté un divorce. Je suis un obsessionnel. Si vous me parlez un peu trop de chewing-gum, je suis capable de passer le reste de ma vie à écrire des livres sur les chewing-gums. Un jour, David Fincher m’a demandé ce que je faisais de mes journées. Je lui ai répondu : “Je me balade la journée, je profite de la vie et puis, vers 2 heures du matin, je zone devant la maison de mon suspect préféré.” »

Une fascination pour un assassin intelligent

Tom Voigt est atteint du même syndrome. A la fin des années 1990, à l’âge de 52 ans, il a fondé le site Zodiackiller.com, devenu le point de convergence d’une communauté de chercheurs venus confronter leurs hypothèses. Cet ingénieur informaticien, qui travaille depuis son domicile de Portland, dans l’Oregon, a obtenu des résultats au-delà de ses espérances. Dix millions de visiteurs se rendent sur son site chaque mois, avec des pointes à 37 millions quand le film de David Fincher est sorti, lui permettant d’assurer son indépendance financière et de se consacrer à plein temps au tueur en série.

Depuis, pas un seul documentaire, pas la moindre émission de télévision ou enquête journalistique ne s’effectue sans consulter Tom Voigt. Il faut dire que l’outil de travail mis au point par ce dernier s’est avéré si professionnel que David Fincher a fait de l’ingénieur informaticien un consultant pour son film.
L’obsession de Tom Voigt pour le « Zodiac » – « moins une bête sauvage qu’un assassin inhabituellement intelligent, ce qui le rend si fascinant », précise-t-il – puise ses racines dans son enfance. Le fondateur de Zodiackiller.com vivait dans le sud de la Californie à l’époque où sévissait le tueur, son père était journaliste pour un quotidien local. Pour autant qu’il se souvienne, Tom Voigt a grandi devant une télévision allumée jour et nuit, au rythme des forfaits commis par le tueur. « Je vis en permanence avec un nuage noir au-dessus de la tête », reconnaît-il.

Son obsession est une pathologie qu’il a appris à gérer. La fréquentation des familles des victimes du « Zodiac » l’a par ailleurs placé dans la position délicate de celui capable de trouver une réponse à presque toutes leurs questions. Depuis, il essaie tant bien que mal de se ménager des moments pour ne pas se laisser dévorer par cette enquête sans fin.

Après plus de vingt ans, Tom Voigt a fini par désigner son « Zodiac » : en la personne de Richard Joseph Gaikowski, un journaliste qui gravitait dans la presse alternative hippie au moment des meurtres, interné plus tard dans un hôpital psychiatrique et devenu, avant sa mort, en 2004,manageur d’un groupe de musique punk et militant en faveur de la légalisation de la marijuana. Tom Voigt disposait depuis longtemps d’un enregistrement audio de Richard Gaikowski. Il a fini par le soumettre à une dénommée Nancy Slover, dont il est parvenu à retrouver la trace.

Cette dernière a une place singulière dans cette histoire : jeune secrétaire de la police de Vallejo, elle avait parlé au « Zodiac » en juillet 1969 lorsque le tueur s’était signalé auprès de la police. Après avoir entendu l’enregistrement, Nancy Slover a été formelle : la voix de cet ancien journaliste est bien celle du meurtrier. Pour autant, le nuage noir au-dessus de la tête de Tom Voigt n’est pas près de s’estomper. Comme l’affirme ce dernier, d’évidence poursuivi par ses démons : « Vous savez, le “Zodiac” pourrait tout à fait être encore vivant. Il peut se trouver au coin de la rue ou à votre table au café. »

Une affaire qui tourne au business

D’autres hypothèses ont depuis tenté de tirer leur épingle du jeu. Mike Rodelli, biologiste de formation, a passé vingt ans à traquer le « Zodiac », consignant ses recherches dans un livre publié en 2017, The Hunt for Zodiac. Il balaie l’hypothèse Arthur Leigh Allen d’un revers de la main. Selon lui, le « Zodiac » serait Kjell Qvale, un homme d’affaires décédé en 2013, autrefois établi à San Francisco, et importateur de voitures de luxe.

Plus récemment, en novembre 2021, les case breakers, un pool d’enquêteurs composé de plus de quarante anciens policiers, militaires, scientifiques et universitaires spécialisés dans les grandes affaires non élucidées, ont carrément prétendu avoir résolu l’énigme, rencontrant alors un écho considérable auprès de la presse et de la télévision américaines.

L’apparent sérieux de l’enquête contraste avec le profil, pour le moins étonnant, du coupable proposé. Il s’agirait d’un certain Gary Francis Poste, un peintre en bâtiment qui avait à sa disposition une dizaine d’enfants orphelins transformés en esclaves sexuels. Le FBI et la police de San Francisco ont immédiatement réfuté cette thèse. Interrogé par nos soins, Tom Colbert, qui coordonne les case breakers, a posé comme préalable de figurer en couverture de M Le magazine du Monde avant de répondre à la moindre question. Signe que le « Zodiac » est devenu un vrai business.

C’est peu de dire que Fayçal Ziraoui a été froidement accueilli par toute la communauté. Un Français ne peut s’immiscer dans cette histoire américaine sans passer pour un intrus, a fortiori dans un univers où chacun défend son pré carré. Une fois le coupable présumé débusqué s’ouvre pour chacun un long chemin où il faut défendre sa trouvaille. En ce qui le concerne, l’auteur de L’Affaire du Zodiac estime en avoir fini avec son investigation. Son livre signe ses adieux à cette scène.


Ce qui en fait sans doute le premier chercheur àCe qui en fait sans doute le premier chercheur à s’être intéressé de manière circonstancielle au tueur se retirant du jeu après avoir trouvé ce qu’il estime être la conclusion de l’affaire. Fayçal Ziraoui ne deviendra pas fou. Il ne revendique pas la névrose des obsédés du « Zodiac ». Or, se soumettre à cette pathologie, c’est aussi, aux yeux des confrères, un gage de crédibilité. Le signe que vous êtes véritablement entré dans les ordres.

Bataille de suspects et d’egos

Lorsqu’il envoie un courriel à David Oranchak, l’informaticien américain, pour lui faire part de ses découvertes, Fayçal Ziraoui ne reçoit aucune réponse. Quand on l’interroge sur la publication du livre du consultant, David Oranchak répond aujourd’hui de manière nette : « L’hypothèse de M. Ziraoui n’est pas valide. Pour moi, c’est non. » Que le consultant français ait possiblement résolu le fameux code Z13, en faisant ressortir un nom : Lawrence Kaye, proche à une lettre près du Lawrence Kane identifié en 2010 par le FBI comme l’un des suspects possibles, ne modifie en rien la position d’Oranchak. Fayçal Ziraoui ne serait pas sérieux.
Tom Voigt se révèle plus assertif : « Ziraoui est une arnaque. Cela fait des décennies que le nom de Lawrence Kane a été trouvé dans ces messages cryptés. Tout cela est parfaitement documenté. Par ailleurs, Lawrence Kane avait un très fort accent new-yorkais que ceux qui ont entendu le “Zodiac” n’ont jamais identifié. »

Pourtant, l’hypothèse développée dans le livre de Fayçal Ziraoui possède une indéniable cohérence. Le 11 octobre 1969, à San Francisco, un chauffeur de taxi, Paul Stine, avait chargé un client à l’angle des rues Mason et Geary. Le taxi avait été retrouvé un pâté de maisons plus loin, son chauffeur abattu d’une balle dans la tête. Son assassin était le « Zodiac » et avait été aperçu par trois adolescents. La police avait malheureusement donné le signalement d’un homme noir, si bien que le véritable assassin, contrôlé pourtant par deux policiers, sans que ses papiers lui aient été demandés, avait été laissé libre.

Lawrence Kane, un délinquant arrêté à plusieurs reprises par la police pour voyeurisme, habitait à cette époque dans le Theater District de San Francisco, à quelques minutes du croisement entre Geary et Mason. Comme le dit aujourd’hui Fayçal Ziraoui : « Le véritable complice du “Zodiac”, c’est l’ego. Personne ne veut accepter que ce soit l’autre qui trouve. »

Samuel Blumenfeld