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Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris ... et les suivants 2

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Message par ruth Mar 11 Jan - 14:07

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Procès du 13 novembre : l'audience a repris.
Les experts ont conclu que S. Abselham était guéri et en état de comparaître, d'un point médical et sanitaire.

Précision importante :
"Au sujet du dernier test positif de Salah Abdeslam, les experts ont pris le soin d'ajouter que "la persistance d'une PCR positive plus de 10 jours après le début des symptômes (...) ne correspond pas à une excrétion de virus viable et n'est donc pas associée à une contagiosité".

------------------
Est entendu aujourd'hui  Mohammed Abrini, également impliqué dans l'attentat de l'aéroport de Bruxelles.

(Live-tweets du procès par Charlotte Piret/Sophie Parmentier, Hélène Sergent, Guillaume Auda, Aurélie Sarrot)

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Message par Lisetoct Mer 12 Jan - 9:44

SOCIÉTÉ
PROCÈS DES ATTENTATS DU 13-NOVEMBRE
Au procès du 13-Novembre, l’accusé Mohamed Abrini : « Vous allez mieux dormir si je vous dis que je condamne les attentats ? »
Le Belgo-Marocain, qui a accompagné les dix membres du commando dans la région parisienne la veille des attentats avant de partir en cavale, a ouvert la phase des interrogatoires sur le fond.
Par Pascale Robert-Diard  

 

   Salah Abdeslam va bien, son bulletin médical certifie que les dernières traces de positivité au Covid-19 ont disparu. D’ailleurs, il sourit sous son masque. Osama Krayem refuse toujours d’assister à l’audience. « Ce procès est une illusion, nous faisons tous semblant », avait-il expliqué dans une lettre lue jeudi 6 janvier par son avocate. La cour prend acte.

  L’accusation annonce qu’elle verse aux débats des « notes d’incident » transmises par les forces de sécurité. Il est notamment question d’insultes qu’aurait proférées dans le box Mohamed Abrini à l’encontre de l’avocate générale. La défense s’indigne de l’atteinte au secret des conversations. Le président, Jean-Louis Périès, maugrée : « Avançons un peu. » L’avocat belge de l’accusé, Me Stanislas Eskenazi, s’en tire par une pirouette : « Si je dis par exemple que la cour m’emmerde… Je prends là un terme présidentiel français… » Sourires et rires dans la salle.

   Il est 14 heures, mardi 11 janvier, et après deux semaines de suspension pendant les fêtes, une autre de faux départ pour raisons sanitaires, et une heure de mise en jambes, la cour d’assises de Paris entre enfin dans le « dur », les interrogatoires au fond des quatorze accusés présents jugés pour les attentats du 13 novembre 2015.

« Echec scolaire, échec sportif, échec et mat »

« Monsieur Abrini, si vous vous voulez bien vous lever… » Mohamed Abrini veut bien.
Du Belgo-Marocain de 37 ans, qui a grandi à Molenbeek dans un pavillon collé à celui de la famille Abdeslam et qui était surnommé « Brioche » ou « Brink’s » pour son passé de délinquant spécialisé dans les cambriolages, la cour connaît déjà la biographie. « Echec scolaire, échec sportif, échec et mat », avait-il résumé lors de son interrogatoire de personnalité, en novembre 2021.

Mais Mohamed Abrini est surtout l’un des principaux accusés du box. L’après-midi du 12 novembre 2015, il était avec Brahim et Salah Abdeslam dans l’une des trois voitures du commando – le « convoi de la mort », selon sa propre expression – qui a rejoint la région parisienne. Rentré dans la nuit du 12 au 13 novembre en taxi à Bruxelles, il se cache de planque en planque pendant quatre mois, avant de réapparaître, la tête coiffée d’un chapeau, sur la vidéosurveillance de l’aéroport bruxellois de Zaventem, le 22 mars 2016, à côté des deux kamikazes qui déclenchent leurs bombes, faisant seize morts. Pour une raison inconnue, Abrini abandonne la sienne sur un chariot. Il est arrêté en avril 2016.
Dans un procès terroriste, le « dur » commence par le rapport de l’accusé à la religion, « qui a été qualifié de radicalisation », énonce avec précaution le président. Réplique immédiate de Mohamed Abrini :
« Pour vous, c’est radical. Moi, je ne pense pas. Je suis pas radical.
– Quel est votre rapport à la charia ?
– La charia, c’est la loi divine. Elle est appliquée dans plein de pays du monde.
– Et pour vous ?
– La loi divine est au-dessus de la loi des hommes. Si j’étais libre aujourd’hui, je vivrais dans un pays qui applique la charia.
– Et le djihad ?
– Il fait partie de l’islam. Moi, je peux comprendre que des gens partent avec leur famille pour vivre ça.
– Ça, c’est la hijra [l’émigration en terre musulmane]. Je vous parle du djihad armé…
– C’était une guerre de conquêtes, il y a eu plein de choses bien. Mon petit frère [Souleymane, parti en janvier 2014 en Syrie et tué quatre mois plus tard], je suis fier de lui. Il a sacrifié sa vie pour aller aider des innocents contre un régime corrompu. »

La propagande de l’EI, « c’était comme Netflix aujourd’hui »


La mort de ce « petit frère », annoncée à Mohamed Abrini en septembre 2014, une semaine avant sa sortie de prison, l’aurait fait basculer. Celui qui s’apprêtait à se marier, buvait de l’alcool et pratiquait irrégulièrement l’islam se met à fréquenter assidûment la mosquée et à regarder les vidéos de propagande de l’organisation Etat islamique (EI) avec les frères Abdeslam.
« A l’époque, chaque jour il y avait une nouvelle vidéo qui sortait. C’était très cinématographique. C’était comme Netflix aujourd’hui.
– Et les “vidéos de décapitation ?”, lui demande le président.
– Pour vous, on dirait que y a que ça, les exactions, les décapitations. Mais y en avait plein d’autres, des vidéos ! Sur la construction d’écoles, de ponts… »
Un peu plus tard dans son interrogatoire, Mohamed Abrini observe :
« Les décapitations, ça se faisait aussi en France, monsieur le président.
– Ce n’était pas tout à fait à la même période… »
Lire aussi  Article réservé à nos abonnés « Voulons-nous plus de liberté ou plus de sécurité ? » : au procès du 13-Novembre, l’audition très politique de l’ancien patron de la DGSI
Durant ses quelques mois de liberté à l’automne 2014 – il est réincarcéré en décembre 2014 jusqu’en avril 2015 –, Mohamed Abrini rompt avec sa future épouse. En novembre, il lui annonce par SMS sa volonté d’aller combattre en Syrie. « J’ai des sœur qui se font violer, des petit frère et sœur qui se font massacrer, je m’enfuie vers le tout puissant et le prix à payer c’est y lesser sa vie pour un pardon de sa part », écrit-il, en lui enjoignant de lire « les histoires des prophette ».
Mohamed Abrini souffle dans le micro :
« Mon frère a été la cause de ma…
– … radicalisation ?, suggère le président.
– Non. De mon repentir.
Il poursuit :
– Je pense que l’islam, tel qu’il a été pratiqué et enseigné par le Prophète, n’est pas compatible avec la démocratie. Pour vous, un homme qui vit avec trois femmes, c’est chelou. Même sur le halal, vous arrivez à faire des polémiques. Moi, sur tout ce qui concerne la loi divine, je remets rien en question. »

Selon l’accusation, il envisageait de mourir en martyr
Mohamed Abrini est plus nébuleux quand la cour, puis les parties civiles, lui demandent ce qu’il pense des attentats. Il répond d’abord que c’est « attentats contre bombardements ». « Mais j’ai toujours dit que ça, je suis pas capable de le faire. Partir en Syrie pour défendre des innocents et revenir en France pour tuer des innocents, y a quelque chose dans le cerveau qui ne va pas. » Puis il les légitime de nouveau : « C’est une réponse à une violence, c’est tout ce que j’ai à dire. »
L’accusé se montre encore plus fuyant quand l’une des juges assesseures lui rappelle le « testament » adressé à sa mère et retrouvé dans son ordinateur, signe que, selon l’accusation, il envisageait bien de mourir en martyr. « Un copié-collé », assure-t-il péniblement, avant de s’offusquer que l’on aborde une pièce du dossier de l’attentat à l’aéroport de Bruxelles. « Cette main-là, elle a tué personne ! Ce cerveau-là, il n’a rien commandité ! »
Mais alors, insiste Me Mathieu Riberolles, l’avocat d’une des victimes des attentats, condamne-t-il les attentats ?
« C’est une question de BFM-TV ça. Condamner pour condamner, ça change quoi ? La vraie question, c’est : qu’est-ce qu’on fait pour qu’ils ne se reproduisent plus ? Vous allez mieux dormir le soir si je vous dis que je condamne ? »
L’interrogatoire de Mohamed Abrini se poursuit mercredi 12 janvier.

Lisetoct


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Message par ruth Jeu 13 Jan - 0:57



Les Enfants Paradis - Damien Saez
Montage vidéo The Shadowfax68

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Message par ruth Jeu 13 Jan - 13:55

L'accusé Osama Krayem avait déserté le procès depuis novembre.
Il avait été emmené de force à l'ouverture de janvier.

Aujourd'hui, c'est son interrogatoire sur le fond et
il fait valoir son droit au silence.
Une lettre précédemment lue par son avocat indique que cette attitude sera permanente.

ATTENTION  ! Contenu choquant
On l'avait vu précédemment sur une vidéo de l'EI : il assistait paisiblement à la mise à mort par le feu d'un soldat capturé. Le Jordanien se trouvait dans une cage. Le corps calciné était ensuite traîné par un pick-up.

(Live-tweets du procès par Charlotte Piret/Sophie Parmentier, Hélène Sergent, Guillaume Auda, Aurélie Sarrot)

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Message par Lisetoct Jeu 13 Jan - 15:15

Procès des attentats du 13-Novembre : Mohamed Abrini, un accusé en perdition
Au deuxième jour de son interrogatoire devant la cour d’assises de Paris, l’ami des frères Abdeslam s’est empêtré dans ses explications sur son voyage en Syrie et son rôle dans la période qui a précédé les attentats.
Par Pascale Robert-Diard


Au deuxième jour de son interrogatoire, Mohamed Abrini avait deux adversaires : le dossier d’instruction et lui-même. Il a buté contre la forteresse du premier et s’est cogné contre ses propres murs. L’accusé ne devait pourtant répondre, ce mercredi 12 janvier, que d’une très courte période de sa biographie, entre le début avril et la mi-août 2015. Quatre mois et demi, un voyage et beaucoup de questions embarrassantes.
Lorsqu’il quitte la prison belge de Forest, le 2 avril, Mohamed Abrini n’a qu’une idée en tête, rejoindre la Syrie. Le projet remonte à l’automne 2014, à l’annonce de la mort au combat de son petit frère Souleymane, qui s’était enrôlé dans les troupes de l’organisation Etat islamique (EI) sous les ordres d’Abdelhamid Abaaoud, le futur chef opérationnel des attentats du 13 novembre 2015.
« Mon petit frère a été la cause de mon repentir », avait-il expliqué, la veille, devant la cour d’assises. A l’occasion d’une première remise en liberté, en septembre 2014, le délinquant spécialisé dans les cambriolages et futur époux qui n’entretenait que des rapports épisodiques avec la religion avait basculé dans l’islam radical, se nourrissant de vidéos de propagande aux côtés de ses amis d’enfance, Brahim et Salah Abdeslam.

Réincarcéré de décembre 2014 à avril 2015, il ne lit « qu’un seul livre, le Coran ». En juin, il s’envole donc de Bruxelles vers Istanbul, muni de tous les contacts nécessaires pour gagner ensuite Rakka, la capitale de l’EI en Syrie. A partir de là, tout se complique.

Des coïncidences qui pèsent lourd

Sur la raison de ce voyage, Mohamed Abrini n’a cessé de répéter la même chose. « Je voulais aller me recueillir sur la tombe de mon petit frère. » Il a toujours eu, dit-il, « l’intention de revenir » et avait d’ailleurs son billet de retour en poche. Pendant les deux semaines de son séjour, il retrouve son ami de Molenbeek Abdelhamid Abaaoud et partage l’appartement d’un autre futur kamikaze, Najim Laachraoui, l’artificier des attentats de Paris, qui se fera exploser le 22 mars 2016, à l’aéroport de Bruxelles.
Avec le premier, assure-t-il, la discussion ne porte que « sur ce qu’il faisait, c’est-à-dire de l’aide humanitaire, des combats… Il [lui] a expliqué le parcours de [s]on petit frère, comment il a été tué ». Avec le second, il ne parle « de rien ». Mohamed Abrini accepte toutefois la mission que lui confie Abaaoud, rentrer à Bruxelles, via un détour par l’Angleterre pour récupérer une somme d’argent. « 3 000 livres [3 600 euros] », dit-il.
« Vous êtes sûr que c’était 3 000 ? Ça semble un peu dérisoire, relève le président.
– Oui, oui. il m’a dit que c’était une dette. »

La « dette » est suffisamment précieuse pour qu’Abaaoud finance son vol d’Istanbul à Londres, puis un séjour à l’hôtel de plusieurs jours à Birmingham et lui confie les numéros de très mystérieux et très méfiants interlocuteurs qu’il doit appeler avec des téléphones dédiés. Abrini s’acquitte de sa tâche, rend compte régulièrement à un numéro turc, le même qui sera retrouvé dans le téléphone de deux autres terroristes envoyés par Abaaoud pour commettre des attentats en Europe, Tyler Vilus et Reda Hame.
Ce voyage, cet entourage et ces coïncidences pèsent d’autant plus lourd sur ses épaules que les juges s’interrogent sur les raisons pour lesquelles il est allé de Birmingham à Manchester prendre des photos d’un stade et de la gare, l’enquête ayant révélé que l’EI envisageait alors de commettre des attentats en Angleterre.
« Dans ces affaires-là, on imagine tout, soupire l’accusé.
– C’est peut-être parce qu’on est le 13 juillet 2015 au stade de Manchester et que le 13 novembre 2015, il y aura un attentat au Stade de France, observe le président.
– Encore de la paranoïa ! »


« On veut me faire porter un costume bien trop grand »


La suite est tout aussi épineuse. Pour rentrer en Belgique, Mohamed Abrini prend un vol en pour l’aéroport de Roissy et demande à deux de ses amis – et coaccusés au procès du 13-Novembre – de venir le chercher en voiture… au centre de Paris et de le ramener à Bruxelles. Mohamed Abrini « ne sait plus » pourquoi il ne leur a pas donné directement rendez-vous à Roissy.
« Peut-être parce qu’ils n’ont pas trouvé le chemin…, tente-t-il de justifier.
– Oh ! C’est assez bien indiqué… »
Sur la raison de ce détour par la capitale, il a donné tant de motifs qu’il ne sait plus lequel avancer devant la cour et finit par dire que, là non plus, il ne « [s]e souvien[t] plus ».
« Elle est où la vérité, Monsieur ?, s’impatiente le président.
– Ah ! La vérité, j’en sais rien… »
Mohamed Abrini est son pire ennemi. Au procès, il ne cesse d’osciller. Il semble vouloir convaincre – « Ici, je vais prendre perpétuité, après j’ai un deuxième procès à Bruxelles [pour l’attentat du 22 mars 2016 à l’aéroport, où il a abandonné sa bombe], je vais encore prendre perpétuité. Qu’est-ce que j’aurais à cacher ? » – et s’empêtre dans ses mensonges à quelques minutes d’intervalle.

Il se montre tour à tour affable, conciliant avec le président, puis se cabre et refuse brusquement de répondre aux questions trop précises d’une juge assesseure, avant d’insulter une avocate de partie civile : « Tu as Alzheimer ou quoi ? » Il se lamente : « On veut me faire porter un costume bien trop grand », puis se rebiffe.
Pendant l’instruction, il a beaucoup parlé, balancé même plusieurs noms. A l’audience, il surjoue le caïd taiseux en faveur de ses voisins de box. En réalité, il semble ne savoir ni l’accusé qu’il doit être ni même l’homme qu’il est.
Quand vient enfin le tour des questions de sa défense, Mohamed Abrini est vidé. Ses deux avocats tentent de le hisser, lui tendent des perches, plutôt des poutres, qu’il ne parvient pas à saisir. « Vous avez compris, M. Abrini, que la réponse est dans la question ? », se désespère Me Marie Violleau. Un regard égaré lui répond.

Lisetoct


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Message par Lisetoct Ven 14 Jan - 11:01

Au procès des attentats du 13-Novembre, le professeur de maths et la « parcelle d’humanité » du terroriste
Osama Krayem, l’un des principaux accusés, a refusé de répondre aux questions lors de son interrogatoire. Un professeur belge à la retraite a raconté à la barre « l’humanité » de celui qu’il a eu pour élève en prison.
Par Soren Seelow



Osama Krayem n’a prononcé qu’un mot, jeudi 13 janvier : « Non ». Le président de la cour d’assise spéciale de Paris venait de lui demander s’il entendait répondre aux questions lors de cette audience consacrée à son premier interrogatoire sur les faits. Non, donc.
Son refus de s’exprimer n’est pas une surprise. Depuis le 25 novembre 2021, cinq accusés du procès des attentats du 13 novembre 2015 ont refusé de comparaître pour protester contre la décision des enquêteurs belges de déposer anonymement par visioconférence depuis Bruxelles. Tous avaient fini par réintégrer le box au fil des semaines, sauf un : Osama Krayem. S’il consent finalement à comparaître pour cet interrogatoire, c’est en tant que simple spectateur à son propre procès.
Une de ses avocates, Me Margaux Durand-Poincloux, avait lu une lettre de l’accusé, le 6 janvier, expliquant les raisons de ce silence : « Dans un premier temps, je souhaitais m’exprimer devant la cour et j’ai essayé de le faire quand ma personnalité a été abordée. Ensuite, j’ai vu comment se déroulaient les débats et j’ai perdu espoir. Je pense que personne n’est ici pour essayer de comprendre ce qu’il s’est passé et avoir des réponses. Je ressens que nous faisons tous semblant et que ce procès est une illusion. Je ne pense plus, aujourd’hui, que m’exprimer sur ce qu’on me reproche change quoi que ce soit à la décision de la cour. J’ai pris la décision de ne plus m’exprimer jusqu’à la fin des débats. »


« Je suis un soldat de Daech »

Le mutisme d’Osama Krayem est d’autant plus contrariant qu’il est l’un des principaux accusés de ce procès. Ce djihadiste suédois est accusé d’avoir projeté un attentat à l’aéroport Schiphol d’Amsterdam (Pays-Bas), le jour des attentats du 13 novembre 2015. Quatre mois plus tard, il avait renoncé à la dernière minute à déclencher sa bombe dans le métro bruxellois, ce qui lui vaudra d’être de nouveau jugé au procès des attentats de Bruxelles. Cet ancien combattant de l’organisation Etat islamique (EI) a par ailleurs été identifié sur une vidéo de propagande insoutenable montrant l’exécution d’un pilote jordanien brûlé vif dans une cage en Syrie, pour laquelle une enquête pour « crime de guerre » a été ouverte en Suède.
« Bon… très bien. Asseyez-vous, Monsieur Krayem », soupire le président. Les cheveux longs tombant sur ses épaules, le regard bas, Osama Krayem se rassoit. Le magistrat entame son interrogatoire à blanc par la lecture des déclarations faites par l’accusé durant l’instruction : « Je suis un soldat de Daech, j’adhère à sa philosophie de manière inconditionnelle » ; « La sanction pour celui qui se moque du prophète est la mort » ; « Si l’islam dit que ça se fait, alors je suis pour, si l’islam dit que ça ne se fait pas, alors je suis contre »… « On aurait aimé vous entendre sur ces questions », lance-t-il, de temps à autre, en direction du box.

« Je renonce à le considérer comme un barbare »


Une heure trente s’est écoulée. Le monologue de la cour est terminé. Un petit homme en Parka à capuche se présente à la barre. Pierre Jean S., 64 ans, est un professeur de mathématiques belge à la retraite. Il est le seul témoin cité par la défense à avoir accepté de déposer. Ni le frère ni la sœur d’Osama Krayem n’ont répondu à leur convocation. Après la litanie des lourdes charges pesant sur l’accusé, l’atmosphère de l’audience s’illumine tout à coup : Pierre Jean S. n’a rien de négatif à dire sur Osama Krayem.
Durant plus de quatre ans, ce bénévole a donné des cours de français et de mathématiques à l’accusé dans une prison en Belgique. Il a fait le calcul : 175 cours d’une heure et demie en tête à tête avec le terroriste. « Je me suis dit : “lui ou un autre, j’y vais.” Je renonce à le considérer comme un barbare, c’est le seul chemin tourné vers l’avenir. » Il commence ses cours de langue en s’appuyant sur un support simple, un album de Tintin, L’Oreille cassée, puis attaque avec le djihadiste la lecture du « Petit Prince, de Saint-Exupéry ».
Le professeur garde de son élève le souvenir d’un homme au tempérament « posé, constant », qui attachait une grande importance à la confiance et à la parole donnée. Il rapporte une confidence d’un employé de la prison à propos de ce détenu : « Abstraction faite des choses horribles qu’il a commises, Monsieur Krayem est quelqu’un qui a beaucoup d’humanité. » Un léger bourdonnement parcourt la salle.

« Je parle d’un espoir »

Sur les bancs des parties civiles, Me Gérard Chemla s’engouffre dans le paradoxe qui vient d’être énoncé : « Comment expliquez-vous le lien entre cette humanité et les faits qu’il a commis ? » Ce fil ténu, le professeur le trouve dans l’histoire de l’accusé, né en Suède d’un père syrien et d’une mère palestinienne. « Je me dis qu’il a pu chercher une manière de s’inscrire dans son histoire familiale, qui est très importante pour lui, en allant combattre en Syrie… »
Osama Krayem, qui était « parrain » en Suède de « deux enfants de Gaza », a rejoint les rangs de l’EI le lendemain de son vingt-deuxième anniversaire. « Une fois qu’on se retrouve dans cette situation, poursuit le témoin, je pense à une chanson de Jean-Jacques Goldman, Né en 17 à Leidenstadt, et à ces paroles : “Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens, si j’avais été allemand ?” » Un nouveau murmure de réprobation se fait entendre.
« – J’essaie de comprendre quelles sont ces parcelles d’humanité dont vous nous parlez, reprend Me Chemla. Je ne dis pas qu’il est inhumain, mais qu’il est difficile de corréler cette humanité à des actes inhumains.
– Je parle d’un espoir. Il y a en lui cette parcelle d’humanité. »
A l’invitation de la défense, le professeur raconte le moment où il a accepté, lors d’un entretien en prison, la demande de son ancien élève de témoigner à son procès : « Je lui ai dit : “Si on veut vivre en démocratie, il faut que les gens s’expriment au procès”. »
Dans le box, Osama Krayem écoute son ancien professeur ressusciter son humanité sans desserrer les dents.

Lisetoct


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Message par ruth Ven 14 Jan - 13:49

Procès du 13 novembre : interrogatoire aujourd'hui de A. Haddadi
Il était dans l'EI et rentrait sur l'Europe, possiblement aux attentats.
Il a été arrêté sur la route des migrants.

(Live-tweets du procès par Charlotte Piret/Sophie Parmentier, Hélène Sergent, Guillaume Auda, Aurélie Sarrot)

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Message par Lisetoct Ven 14 Jan - 18:05

Il y a une méconnaissance totale de l'islam. Moi, je sais bien ( 72 ans) que c'est une religion mortifère .

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Mr Tambourine Man

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Message par ruth Sam 15 Jan - 11:16



Charlotte Piret (@ChPiret) Tweeted:
Selon nos informations, un nouvel accusé vient d'être testé positif au Covid au procès des attentats du #13Novembre 2015. Il est également symptomatique.

La reprise de l'audience mardi est donc fortement compromise. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

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Message par Lisetoct Dim 16 Jan - 15:39

Procès des attentats du 13-Novembre : Adel Haddadi, djihadiste malgré lui « J’ai dit oui, mais dans ma tête, c’était non »
Selon l’accusation, cet Algérien aurait dû participer aux attaques parisiennes s’il n’avait été arrêté lors de son entrée dans l’Union européenne.
Par Henri Seckel


Dans la nuit du 2 au 3 octobre 2015, Ahmad Al-Mohammad, Mohammad Al-Mahmod, Adel Haddadi et Muhammad Usman, partis la veille de Syrie avec de faux passeports, étaient recueillis sur l’île grecque de Léros, en compagnie de dizaines de migrants avec qui ils naviguaient sur une embarcation de fortune depuis les côtes turques. Quelques semaines plus tard, le 13 novembre, les deux premiers se faisaient exploser devant le Stade de France. Les deux autres n’ont pas eu le même succès dans la mission qui leur avait été confiée par l’Etat islamique : ils se trouvent aujourd’hui dans le box des accusés de la cour d’assises spéciale de Paris.
Contrairement aux deux premiers, de nationalité irakienne, passés entre les mailles du filet policier, l’Algérien Adel Haddadi et le Pakistanais Muhammad Usman avaient été emprisonnés à Léros, trahis par leur méconnaissance du dialecte syrien. Libérés quelques semaines plus tard, ils avaient poursuivi leur route vers le nord et avaient été arrêtés en Autriche, le 10 décembre, sans avoir pu rallier la France où, selon les enquêteurs, ils auraient dû participer aux attentats si tout s’était passé comme prévu.
Vendredi 14 janvier, la cour interrogeait Adel Haddadi sur son appartenance à ce quatuor de kamikazes, et tâchait d’y voir clair dans ses intentions de l’époque. Pendant cinq heures laborieuses, dans un français difficilement compréhensible, l’accusé de 34 ans a tenté – sans grand succès – d’expliquer que, s’il avait rejoint la Syrie début 2015, s’il y avait appris le maniement des armes, et s’il avait été choisi par les hauts dirigeants de l’organisation Etat islamique (EI) pour aller commettre des attentats en Europe, c’était indépendamment de sa volonté. Jamais, dit-il, il n’aurait pu faire une chose pareille : « J’ai dit oui, mais dans ma tête, c’était non. »

« Ils me disaient “c’est comme ça” alors je faisais comme ça »


Englué dans une vie misérable en banlieue d’Alger, Adel Haddadi décolle pour Istanbul en février 2015, sans réel projet, dit-il : « A cette époque, j’étais un peu perdu, je me posais plein de questions sur ma vie. » Arrivé en Syrie pour « faire de l’humanitaire », il intègre l’EI, passe son temps à prier et à cuisiner, mais reconnaît avoir été brièvement formé au maniement des armes. « L’entraînement à la kalachnikov, je ne vois pas ce qu’il y a d’humanitaire, s’étonne le président de la cour, Jean-Louis Périès.
– C’est eux qui ont décidé cela.
– Mais vous l’avez fait.
– Oui. Je n’ai pas posé de questions. Ils me disaient “c’est comme ça”, alors je faisais comme ça. »
C’est en partie pour cette docilité, suggère l’accusé, qu’il sera sélectionné quelque temps plus tard par Oussama Atar, cerveau présumé des attentats, pour être envoyé en Europe. « Comment expliquer qu’il vous choisisse pour une mission-suicide si vous venez en Syrie pour des raisons humanitaires, sans être très décidé, avec une seule semaine d’entraînement militaire et un peu de cuisine, alors qu’il s’agit d’une mission capitale pour l’Etat islamique ?, demande Jean-Louis Périès.
– Peut-être parce que je n’étais pas connu en Europe. Et peut-être parce qu’ils avaient compris que je ne pouvais pas dire non.
– Pourquoi ?
– Parce que je travaillais, je faisais tout ce qu’on me demandait, j’étais quelqu’un deserviable.
– Mais enfin, être serviable et commettre un attentat, c’est pas pareil ! »
L’accusé louvoie, réfute, affirme qu’il avait accepté la mission-suicide, car c’était une porte de sortie pour quitter la Syrie et l’EI : « On m’a dit que j’allais partir en Europe, en France. Je me suis dit : “Si ça se trouve, avec le temps, je vais pouvoir me retirer de tout ça.” » Les occasions de déserter étaient multiples, alors pourquoi ne pas les avoir saisies ? insiste la cour : « J’attendais le bon moment, j’y ai pensé, mais je ne l’ai pas fait. »
Une version inédite

Au contraire, tout au long de son périple, il restera en contact avec Oussama Atar, le tiendra informé par des messages codés, recevra de sa part l’argent lui permettant de poursuivre son chemin. « Ça ne veut pas dire que vous continuez la mission ? », demande le président. Non, répond l’accusé, qui affirme que, une fois sorti de prison en Grèce, l’objectif était de gagner l’Autriche, car un Algérien rencontré en détention lui avait dit : « C’est un beau pays, je vis là-bas, viens, et on trouvera une solution. » « Je n’avais pas vu ça dans le dossier, mais bon… », soupire le président face à cette version inédite.
Du côté des parties civiles, personne ne croit non plus à l’histoire du djihadiste malgré lui. « Il est invraisemblable que l’EI ait pris le risque d’envoyer quelqu’un qui n’était pas sûr, et qui mettait en péril une opération », souligne Me Sylvie Topaloff. « Ce que vous nous dites, enchaîne Me Didier Seban, c’est que, pour l’attentat lemieux organisé par Daech, préparé depuis des mois depuis la Syrie, on enverrait quelqu’un simplement parce qu’il dirait oui à tout ? »
Les explications d’Adel Haddadi ont déjà usé tout le monde quand son avocate prend la parole pour tenter de sauver les meubles. « En vous écoutant, dit Léa Dordilly, on a l’impression que ça n’a été qu’une suite de hasards malencontreux, que vous vous êtes laissé porter, que vous avez subi tout ça sans intervention de votre part. » Elle parvient à lui faire dire qu’il assume une responsabilité, celle d’avoir « suivi des gens qui ont tué des innocents ».
Puis elle lit un passage de l’interrogatoire de son client au cours de l’enquête : « Il faut m’aider M. le juge, je regrette tout, je me sens l’homme le plus bas du monde. Je ne sais pas comment je me suis retrouvé là. » « Sonder les âmes, c’est compliqué », avait dit l’avocate en prenant la parole. Démontrer la sincérité de celle de son client relèvera de l’exploit.

Lisetoct


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Message par ruth Mer 19 Jan - 7:53

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L'audience est interrompue jusqu'au 25 janvier.
L'un des accusés a le covid.

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ruth


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Message par Lisetoct Jeu 20 Jan - 2:59

Après l’Arabie saoudite, une attaque terroriste vise une Française au Maroc
Une femme de 79 ans a été poignardée à mort, samedi 15 janvier, à Tiznit, dans le sud du pays. En France, le Parquet national antiterroriste a ouvert une enquête.
Par Christophe Ayad / Le Monde 20/01.


Pour la deuxième fois en moins de trois semaines, des ressortissants français ont été visés à l’étranger par des attaques terroristes islamistes. La menace djihadiste reste élevée tant à l’intérieur que hors des frontières de l’Hexagone pour un pays identifié, notamment par Al-Qaida, comme le bastion de l’impiété et le plus grand défenseur des caricatures du prophète Mahomet.
La dernière attaque en date remonte au samedi 15 janvier, à Tiznit, dans le sud du Maroc. Un homme a poignardé à mort une Française de 79 ans sur le marché de la ville. On ne connaît pas l’identité de cette femme, mais on sait qu’elle résidait dans un camping de la région. Etait-elle une retraitée installée à demeure dans ce pays, comme il en existe des dizaines de milliers ? Ou plutôt une « migrante saisonnière », comme il en existe aussi beaucoup dans les campings de la côte au sud d’Agadir ? La plage la plus prisée et la plus proche de Tiznit est celle d’Aglou, où sont installées plusieurs dizaines de camping-cars d’Européens entre les mois de décembre et d’avril. Au-delà de six mois, il faut un permis de résidence pour prolonger son séjour au Maroc.

Inquiétudes pour l’économie marocaine

D’après les informations révélées par la police marocaine, il semble que la même personne a poignardé sans la tuer une autre femme, belge cette fois-ci, le même jour à Agadir, 70 kilomètres au nord de Tiznit. Hors de danger, cette dernière a été hospitalisée dans la station balnéaire. Arrêté le soir même à Agadir, le suspect est un Marocain de 31 ans.

Très vite, l’enquête s’est orientée vers la piste terroriste. Lundi soir, le parquet marocain indiquait en effet avoir confié l’enquête à la police antiterroriste du royaume. Le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) « a été chargé de l’enquête dans cette affaire sous la supervision du procureur du roi près de la cour d’appel de Rabat en raison de suspicions sur un mobile terroriste du crime », a précisé une source judiciaire marocaine à l’Agence France-presse. Selon la police marocaine, le suspect a fait un séjour psychiatrique « du 25 septembre au 25 octobre 2021 ».
L’annonce de l’ouverture d’une enquête pour « assassinat en relation avec une entreprise terroriste » par le Parquet national antiterroriste (PNAT) à Paris, mercredi soir 19 janvier, confirme les soupçons sur le caractère djihadiste de l’attaque. « Les investigations ont été confiées à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), à la sous-direction antiterroriste de la direction centrale de la police judiciaire (SDAT) et à la direction centrale de la police judiciaire », a précisé le PNAT dans son communiqué.

La dernière attaque terroriste contre des touristes au Maroc remonte à la fin 2018 lorsque deux touristes scandinaves avaient été enlevées puis décapitées au nom de l’organisation Etat Islamique (EI) dans les montagnes du Haut-Atlas, dans le sud du pays. Les trois auteurs avaient été condamnés à mort – la peine capitale n’est plus appliquée depuis 1993 dans le royaume – lors d’un procès très médiatisé à Rabat.
L’enjeu, ici, est d’autant plus important que l’économie marocaine, durement touchée par la pandémie de Covid-19 et la fermeture des frontières, subirait un coup dur si les nombreux Européens résidents au Maroc, essentiellement des retraités, venaient à quitter ce pays à cause d’une vague d’attentats.

« Il y a peut-être eu un attentat terroriste contre le Dakar »


L’enquête ne devrait pas poser de problème étant donné les liens étroits entre la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) française et son homologue marocaine, la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), dans le domaine de la coopération antiterroriste.

C’est loin d’être le cas de la deuxième attaque terroriste ayant visé des Français : l’explosion, le 30 décembre 2021, à bord d’un véhicule d’assistance de l’équipe Sodicars participant au rallye Paris-Dakar, deux jours avant son départ de Djeddah, en Arabie saoudite. Son conducteur, Philippe Boutron, 61 ans, gravement blessé à la jambe, a été opéré sur place avant d’être rapatrié en France.

Alors que les autorités saoudiennes ont immédiatement parlé d’un « accident » et continuent de le faire à ce jour, les soupçons, alimentés par les témoins directs, n’ont cessé de croître. Le 4 janvier, le PNAT annonçait l’ouverture d’une enquête préliminaire pour « tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste ». Trois jours plus tard, le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, reconnaissait : « Il y a peut-être eu un attentat terroriste contre le Dakar. » Et appelait les autorités saoudiennes à « la transparence ». A deux reprises récemment, la France a déjà été visée à Djeddah : en octobre 2020, une attaque au couteau avait blessé un garde du consulat de France ; deux semaines plus tard, une grenade avait visé une cérémonie d’anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918, en présence de diplomates occidentaux, faisant deux blessés.
L’enquête s’annonce très épineuse. Selon Franceinfo, aucun enquêteur français n’a encore pu se rendre en Arabie saoudite pour examiner le véhicule et effectuer des prélèvements ou encore visionner les enregistrements de la vidéosurveillance de l’hôtel où résidait l’équipe de Sodicars et devant lequel le véhicule visé était garé la nuit précédant l’explosion. Des négociations diplomatiques et judiciaires « très difficiles » sont en cours entre Paris et Ryiad, précise une source proche du dossier.
Christophe Ayad
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Message par ruth Sam 22 Jan - 22:41

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Ça dépasse l'entendement !  Twisted Evil

Un chirurgien de l'hôpital G. Pompidou a Paris a mis aux enchères sur un site internet la radiographie d'une femme blessée au Bataclan. Une balle de kalachnikov apparaissait sur la radio.
Les faits ont été révélés par Médapart et confirmés par le patron de l'AP-HP. Il rend public ce soir (dans le tweet) un mail adressé à tous les personnels, avec toutes les mesures prises.

Il s'agit du Pr. Emmanuel Masmejean, chirurgien orthopédique.

Honte à lui, encore plus en plein procès des attentats du 13 novembre

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(Cet article reprend les faits exposés par Médapart.)

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Message par ruth Mar 25 Jan - 13:51

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Reprise des audiences au procès des attentats du 13 novembre : l'accusé covidé est guéri et apte à comparaître.

Interrogatoire aujourd'hui de Mohamed Usman

(Live-tweets du procès par Charlotte Piret/Sophie Parmentier, Hélène Sergent, Guillaume Auda, Aurélie Sarrot)

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Message par ruth Mer 26 Jan - 14:57

Jour 71 au procès des attentats du #13Novembre
Aujourd'hui sera interrogé l'accusé Bakkali, qui a déjà été condamné à 25 ans de réclusion criminelle par une cour d'assises spéciale à Paris lors du procès de l'attentat du #Thalys
(Sophie Parmentier)

Il a fait appel de ce verdict.
Ici, il refuse de s'exprimer et fait usage de son droit au silence,  contre l'avis de ses avocats, se disant déçu de ce verdict et épuisé.

Encore un grand lâche
Certains n'ont plus le loisir d'être "épuisés ", ils sont morts.

(Live-tweets du procès par Charlotte Piret/Sophie Parmentier, Hélène Sergent, Guillaume Auda, Aurélie Sarrot)

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Message par Lisetoct Jeu 27 Jan - 10:36

Au procès des attentats du 13-Novembre, trous de mémoire et « preuves de guerre »
L’interrogatoire du Pakistanais Muhammad Usman a été l’occasion d’un passionnant débat sur la validité d’une vidéo découverte en zone irako-syrienne et versée aux débats.
Par Soren Seelow  / Le Monde


Après une nouvelle semaine d’interruption due à un deuxième cas de Covid-19 parmi les accusés, le procès des attentats du 13 novembre 2015 a repris son cours, mardi 25 janvier, à la cour d’assises spéciale de Paris, avec l’interrogatoire sur les faits de Muhammad Usman. Au terme de quatre mois d’audience, ce djihadiste pakistanais reste le grand inconnu de ce procès. De cet homme chauve au regard ombrageux, on ignore tout, ou presque, jusqu’à sa date de naissance, qui fait toujours débat.
Muhammad Usman est, avec l’Algérien Adel Haddadi, l’un des deux accusés à avoir échoué à rejoindre à temps les autres membres des commandos pour participer aux attentats du 13-Novembre. Partis de Syrie avec les deux Irakiens qui se sont fait exploser devant le Stade de France, les deux hommes avaient été arrêtés, en octobre 2015, à leur arrivée en Grèce, où ils ont été détenus pendant un mois. Ils avaient finalement repris la route, avant d’être de nouveau arrêtés en Autriche, en décembre, un mois après les attentats.  

S’il reconnaît avoir été missionné en Syrie pour mener une « action violente » en France, Muhammad Usman n’a pas participé directement à la tuerie ni à sa préparation logistique. La cour tâche donc de retracer avec lui son parcours dans les mois qui ont précédé les attentats. Oui, mais voilà, de sa naissance à l’âge adulte, le fil de sa vie est informe. L’instruction n’a pas permis d’en matérialiser les moments-clés, et le récit qu’il en fait est troué d’incohérences et de non-dits.

« Et vous faites quoi à Fallouja ? »

La zone d’ombre la plus critique concerne ses activités dans les rangs de l’organisation Etat islamique (EI) avant son recrutement pour sa mission-suicide en France. « On est un petit peu dans l’incertitude concernant votre départ du Pakistan pour la Syrie et l’Irak. C’était quelle époque ? », demande le président. Cette date, on le verra, est cruciale pour comprendre son évolution dans les rangs djihadistes.
«  2015, lâche l’accusé
– Quel mois ?
– C’était en été…
– Vous aviez parlé d’août 2015, et on vous avait dit que c’était probablement avant, avril-mai. Ça peut être considéré comme l’été aussi ?
– Je ne sais pas. »
Dès son arrivée en Syrie, à une date aussi estivale qu’indéterminée, Muhammad Usman est envoyé en Irak, à Fallouja, où il aurait passé « quelques semaines ». « J’ai accepté », lâche-t-il, sans plus d’explication. Il affirme n’avoir jamais eu de kounia, ce « nom de guerre » islamique pourtant attribué à tous les membres de l’EI. Plus surprenant encore, il assure n’avoir suivi ni formation religieuse ni entraînement militaire, passage obligé pour tout nouvel arrivant.
« Et vous faites quoi à Fallouja ?, s’enquiert le président.
– J’ai rien fait. Je reste à la maison et je vais à la mosquée.
Vous faites tout ce voyage du Pakistan, qui vous coûte assez cher, vous traversez plusieurs pays, des milliers de kilomètres, pour rejoindre la zone irako-syrienne, vous arrivez là-bas et vous ne faites rien ? Y a des batailles un peu partout, ils ont besoin de combattants et, vous, on vous fait venir du Pakistan juste pour lire le Coran et aller à la mosquée ? »

Opération Gallant Phoenix


Après ce mystérieux séjour en Irak dont on ne saura rien, Usman dit avoir été renvoyé à Rakka, en Syrie, où un cadre de l’EI l’aurait recruté avec Adel Haddadi et les deux kamikazes irakiens pour attaquer la France. Pourquoi a-t-il été sélectionné ? Comment a-t-il gagné la confiance de l’état-major de l’EI ? L’accusé est formel : il n’a jamais combattu et ne sait pas pourquoi il a été choisi.
On n’en tirera pas davantage. Mais une vidéo, projetée à l’audience fin novembre 2021, fragilise son récit. Il s’agit, à vrai dire, du seul élément matériel attestant de ses activités dans la zone. Ce film de propagande aurait été tourné en mai 2015, lors de la prise de Ramadi, en Irak, à une soixantaine de kilomètres de Fallouja. Parmi les combattants de l’EI célébrant la victoire, la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a identifié Muhammad Usman, une arme longue à l’épaule. A en croire ce document, l’accusé était donc en Irak avant « août » 2015, ne s’est pas contenté de « lire » à Fallouja et a sans doute combattu.
Cette « preuve de guerre », recueillie sur le champ de bataille par les troupes de la coalition internationale, fait partie des millions de traces abandonnées par les djihadistes (fichiers, téléphones, documents d’identité, ADN…) et mises à la disposition de plusieurs pays, dont la France, par les Etats-Unis, dans le cadre d’un vaste programme baptisé « Operation Gallant Phoenix ». Cette gigantesque base de données, située dans un data center en Jordanie, permet notamment de consolider certaines procédures judiciaires impliquant des djihadistes.


« Ces preuves doivent être discutées »


Et c’est précisément cette consolidation tardive – la vidéo a été versée au dossier par l’accusation à l’été 2021, après la clôture de l’information judiciaire – et la façon dont a été collectée cette « preuve de guerre » que dénonce Me Edward Huylebrouck, l’un des avocats de Muhammad Usman. Demandant que cette pièce soit rejetée, il a engagé un passionnant débat sur la « validité des preuves de guerre ». Cette « problématique nouvelle » interroge, selon lui, deux grands principes : la séparation des pouvoirs et le droit à un « procès équitable ».
« Cette preuve de guerre est défaillante à tous les niveaux, estime-t-il. On s’appuie sur un système industriel de collecte de preuves en marge du judiciaire. Les collecteurs de preuves ne sont plus des officiers de police judiciaire, mais des soldats. Sur les théâtres de guerre, ce sont rarement des documents de première main, ils ont circulé, sont passés par des revendeurs. On présente à la cour des éléments traités comme des preuves judiciaires, alors qu’ils ne sont pas vérifiés, en violation de toutes nos règles de procédure pénale. Pouvons-nous accepter que les soldats soient de nouveaux collecteurs de preuves d’infraction ? Non. L’Etat de droit, ça bouge comme la tectonique des plaques et, au bout d’un moment, on arrive à un tremblement de terre… »
Pour le Parquet national antiterroriste, écarter ces pièces reviendrait à faire des théâtres de guerre « des zones d’impunité et de non-droit ». « Evidemment que ces preuves particulières ont été collectées dans des conditions particulières. Les soldats ne sont pas des officiers de police judiciaire, ils doivent préserver leur vie », souligne l’accusation, en rappelant le principe de la « liberté de la preuve » : « Ce sont des preuves à part entière, sous réserve qu’elles soient débattues de façoncontradictoire. »

A l’issue de trois heures de débats sur les grands principes de la procédure judiciaire à l’épreuve du djihad mondial, la cour tranche en faveur du parquet : « Ces preuves doivent être discutées, sans préjuger de leur valeur probante. » Les trous de mémoire d’Usman devront bien s’accommoder de cette vidéo plus éloquente que son interrogatoire.

Soren Seelow.

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