Elucidé ou non le meurtre de la postière ? Et quid de Gérald Thomassin?

Lisetoct à posté :

L’interrogatoire tente de reprendre, sur son ADN cette fois. Dans la poste, il a été retrouvé à deux endroits : sur un sac en tissu, à 2 mètres du corps, et sur le monnayeur, mélangé au sang de la victime.

Bonjour à tous,

le sac en tissu fut de toute évidence amené par l'auteur.
Pourquoi, quand M Diallo fouille le monnayeur, laisse t il son ADN mélangé au sang de la victime, et sur le sac d'aspect vide (donc sans intérêt apparent pour un voleur qui fouillerait), n'y a t il que son ADN non ensanglanté ?

La réponse me semble claire, c'est parce qu'il l'a manipulé avant d'avoir du sang sur les mains, parce qu'il est venu avec.


Cordialement,

Manor à écrit :

Bonjour,

J'espère que le parquet fera appel, il leur reste 5 jours pour le faire.
Je trouve cette décision invraisemblable. Les 30 ans requis par l'avocat général étaient logiques.

Bonjour Manor,

voilà qui est fait  

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Le parquet général de la cour d'appel de Lyon a annoncé faire appel de l'acquittement de Mamadou Diallo, le 4 avril, pour le meurtre d'une postière en 2008 dans l'Ain.  

"Le parquet général a interjeté appel de la décision d'acquittement" de Mamadou Diallo.
Mamadou Diallo, 32 ans, qui clamait son innocence dans le meurtre de Catherine Burgod, a été acquitté le 4 avril par la cour d'assises de l'Ain "au bénéfice du doute". L'avocat général Eric Mazaud avait pourtant réclamé une peine de 30 ans de réclusion.

Par cet appel, le parquet général fait vivre un cauchemar à tout le monde, y compris aux parties civiles; je le répète: mon client est innocent, il n'a rien à voir avec ce crime et il va devoir à nouveau supporter les débats et se réexpliquer

a déploré l'avocate de mamadou Diallo, Me Sylvie Noachovitch.

Le corps de Catherine Burgod, 41 ans, a été découvert le 19 décembre 2008 à 09h05 dans l'arrière-boutique de la petite poste de Montréal-la-Cluse, baignant dans une mare de sang. Vingt-huit coups de couteau ont été relevés sur le corps de cette mère de deux enfants, enceinte de 5 mois.


La piste crapuleuse a rapidement été suivie par les enquêteurs, une somme évaluée à 2.490 euros ayant été dérobée. Mais l'arme du crime est restée introuvable et aucun témoignage probant n'avait permis de faire avancer l'enquête.
Les enquêteurs s'étaient d'abord orientés sur la piste de Gérald Thomassin, ex-espoir du cinéma français devenu marginal, qui résidait alors en face de cette poste et dont le comportement après le meurtre avait intrigué. L'ancien acteur a disparu en 2019, avant de bénéficier d'un non-lieu.


L'enquête avait rebondi en 2017 lorsqu'une correspondance avait été établie entre l'ADN prélevé sur un monnayeur et un sac trouvé près du corps de Catherine Burgod, et celui de Mamadou Diallo.
Le jeune homme a reconnu s'être rendu dans cette poste le matin du meurtre et avoir découvert le cadavre de la mère de famille. "J'ai paniqué, je n'ai pas réfléchi, en sortant j'ai pris une liasse de billets, je suis sorti en courant" mais "je ne suis pas un meurtrier", avait-il déclaré à la barre devant la cour d'assises, qui l'a condamné à deux ans d'emprisonnement pour ce vol.




Cordialement,

Oui , le parquet a fait appel . Heureusement .

Bonjour,

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Procès de Mamadou Diallo en appel en octobre 2023.

Christophe Hondelatte relate cette affaire :

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Ce doit être le dernier été libre de Diallo me semble t il. . .Tic tac tic tac. . .


Cordialement,

J'abonde dans ton sens JM.

Pour rappel l’ADN de Mamadou Diallo a été retrouvé sur le monnayeur et un sac trouvé près du corps de Catherine Burgot. C'est accablant.

Mamadou Diallo a reconnu s'être rendu sur les lieux pour «acheter un billet de train» et avoir découvert le corps sans vie de la mère de famille. «J'ai paniqué, je n'ai pas réfléchi, en sortant j'ai pris une liasse de billets, je suis sorti en courant»

De plus, s'il est vraiment innocent du meurtre, pourquoi ne pas se faire connaître auprès des gendarmes pour le vol ????

Pour quelle(s) raison(s) vous êtes certains qu'il sera condamné?
Il a été acquitté au premier procès sans qu'il n'y ait trop de remous.
Entre temps il y a eu l'épisode de Non-Élucidé sur Thomassin, je me demande si c'était pas une commande pour que ça confirme que ce dernier n'a pas fui car il était coupable et que le bénéfice du doute soit levé pour l'opinion publique.

Il ne faut pas oublier que la postière n'était pas morte quand Diallo à prit le fric, elle a encore eu le temps de se trainer dans la poste, car Diallo la situe à un autre endroit que celui ou elle s'est éteinte.
Diallo la savait enceinte. Diallo a enjambé le corps pour accéder au fric.

Si le sac, conçu pour mettre des ballons sportifs, et dont l'ADN du charognard est présent, est bien vide, alors son intention en rentrant dans cette poste ne fait pas de doute.


Cordialement,

Ah mais pour moi il est clairement coupable, je l'ai déjà écrit dans ce topic, il bénéficie juste de sa "bonne gueule" et de sa réputation au village.
Mais qu'est-ce qui pourrait faire pencher la balance vers une condamnation pour le deuxième procès?

Je n'ai jamais compris pourquoi il bénéficiait d'une bonne réputation, c'est un malhonnête qui vole tout ce qui est à sa portée, comme les biens des camarades de son équipe de foot. Ce type n'a rien de positif pour lui.

Ce qui pourrait faire pencher la balance c'est la composition du jury, car bien souvent ce n'est pas les arguments de l'avocat qui l'emportent, mais celui qui raconte la meilleure histoire.
Je suis certain que le moment de colère joué par Diallo faignant l'innocent dégouté n'est pas étranger à son acquittement au bénéfice du doute.

Personnellement, je n'éprouverai aucun remord à envoyer Diallo à la perpétuité en sachant qu'il a laissé mourir CB pour s'accaparer de menue monnaie tel un vautour.


Cordialement,

JM a écrit:
Je n'ai jamais compris pourquoi il bénéficiait d'une bonne réputation, c'est un malhonnête qui vole tout ce qui est à sa portée, comme les biens des camarades de son équipe de foot. Ce type n'a rien de positif pour lui.

Ce qui pourrait faire pencher la balance c'est la composition du jury, car bien souvent ce n'est pas les arguments de l'avocat qui l'emportent, mais celui qui raconte la meilleure histoire.
Je suis certain que le moment de colère joué par Diallo faignant l'innocent dégouté n'est pas étranger à son acquittement au bénéfice du doute.

Personnellement, je n'éprouverai aucun remord à envoyer Diallo à la perpétuité en sachant qu'il a laissé mourir CB pour s'accaparer de menue monnaie tel un vautour.


Cordialement,

Bonsoir à tous,
Avec un jury populaire , il peut s'en sortir . Seul l' ADN le relierait à ce meurtre . On sait bien
qu'il est déjà venu dans ce bureau de poste avec sa mère peu de temps avant le meurtre .
La proie idéale

Salut Lisetoct,

Seul son ADN serait présent sur le sac à ballons. Si ce sac était bien vide, il est à se demander pourquoi il a été amené dans la poste. . .Sa défense qui consiste à dire qu'il a profité de l'occasion pour se faire de l'argent ne tiendrai alors plus, puisqu'il s'agirait d'un acte prémédité.

Ceux qui rentrent avec des sacs vides dans des postes ou des banques ont pour objectifs de les y remplir.


Cordialement,

JM a écrit:

Salut Lisetoct,

Seul son ADN serait présent sur le sac à ballons. Si ce sac était bien vide, il est à se demander pourquoi il a été amené dans la poste. . .Sa défense qui consiste à dire qu'il a profité de l'occasion pour se faire de l'argent ne tiendrai alors plus, puisqu'il s'agirait d'un acte prémédité.

Ceux qui rentrent avec des sacs vides dans des postes ou des banques ont pour objectifs de les y remplir.


Cordialement,

Je sais bien. J'espère juste que justice soit rendue . On ne peut pas massacrer une femme ainsi .
C 'est inadmissible .

Lisetoct à écrit :

Je sais bien. J'espère juste que justice soit rendue . On ne peut pas massacrer une femme ainsi .
C 'est inadmissible .

Ni massacré une femme, ni comme tu l'avais bien fait remarquer, le remettre en liberté au contact de personnes diminuées.

Quand on voit la défense présentée par Noakovitch, du moins ce que nous en connaissons au travers des médias, elle est à elle seule un plaidoyer de culpabilité. . .'' Sa maman dit que c'est un gentil garçon'' ou plus ridicule encore quand elle accuse Gérald Thomassin argumentant que celui ci à commis le crime car dans un film il à joué le rôle d'un homme se servant d'un couteau. Du grand n'importe quoi.

Souhaitons que les jurés ne se foutent plus de l'existence de Catherine Burgod.


belle fin de nuit Lisetoct et Manor,

Procès en appel [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Bonjour,

« Je n’ai rien à voir avec le meurtre de cette pauvre femme. » C’est par cette protestation que s’était ouvert, au printemps 2022, le premier procès de Mamadou Diallo devant la cour d’assises de l’Ain pour le meurtre de la postière de Montréal-la-Cluse. Trente ans de réclusion avaient été requis contre l’accusé. Visage juvénile sur chemise blanche, saisi de tremblements, souvent en larmes, il était parvenu à convaincre les jurés. « Acquitté au bénéfice du doute », avaient-ils tranché après six jours de débats, laissant entière l’énigme d’un crime sordide.

Le parquet général ayant fait appel, c’est avec la même volonté de démontrer son innocence que cet homme de 34 ans se présentera ce jeudi 12 octobre devant la cour d’assises d’appel de Lyon (Rhône). Libre et « terrorisé de devoir de nouveau se réexpliquer après avoir été acquitté », rapporte son avocate, Me Sylvie Noachovitch.

La victime retrouvée avec 28 coups de couteau
19 décembre 2008. Le corps sans vie de Catherine Burgod, 41 ans, est découvert par deux clients dans l’agence postale du haut village de Montréal-la-Cluse. « Appelez vite quelqu’un ! Elle nage dans une mare de sang », s’exclame, effaré, celui qui pousse la porte de la salle du fond. « Mort violente par arme blanche », établira le légiste en dénombrant 28 coups de couteau.

Fille d’un notable de la commune, mère de deux enfants depuis peu divorcée, Catherine Burgod était enceinte de son nouveau compagnon. Ce jour-là, comme d’habitude, elle avait emmené sa cadette avec elle pour ouvrir le bureau où elle officiait depuis une quinzaine d’années. Désactivé l’alarme. Allumé l’ordinateur. Puis avalé un pain au chocolat avec sa fille avant qu’elle parte prendre son bus pour l’école à l’arrêt d’à côté.

8h36 : dernier SMS envoyé par la victime. 9h05 : arrivé du premier témoin. Qui a pu, dans ce court créneau d’une demi-heure, tuer la postière et dérober les 2 600 euros de la caisse avant de se volatiliser sans être vu ? Durant cinq ans, les enquêteurs passent au crible emplois du temps, alibis et ADN.

Parmi les suspects, ils ciblent de plus en plus près un marginal qui réside depuis un an dans un sous-sol en face de l’agence : Gérald Thomassin, dont le comportement intrigue - il est vu mimant le crime sur la tombe de la victime. En 2013, l’acteur déchu, césarisé en 1991 pour son rôle dans « Le Petit criminel » de Jacques Doillon, est mis en examen pour le meurtre et incarcéré. Rien d’autre ne l’accable que son étrangeté et une écoute téléphonique avec son frère Jérôme : « Je vais aller les voir pour leur dire que c’est moi (…). Je ne suis pas coupable, mais comme ça, je saurai la vraie histoire », s’est-il accusé.

L’hypothèse Thomassin, dont un pote de galère est aussi mis en cause, emplit la plupart des cotes du dossier. Avant ce revirement en 2018 : l’un des ADN inconnus prélevé sur la scène de crime « matche » dans les fichiers. Il est celui d’un certain Mamadou Diallo, ambulancier de profession et lycéen de 19 ans à l’époque des faits.

« Je vous répète que je n’ai pas tué cette femme »
En garde à vue, l’homme confesse s’être rendu à l’agence ce jour-là pour acheter un billet de train. Avoir poussé la porte du fond et vu le corps de la victime. S’être enfui, paniqué, tout en se saisissant d’une liasse de billets - il a été condamné pour ce vol. Puis s’être tu, par honte, par crainte d’être accusé.

« Ce que j’ai fait n’est pas excusable, j’en ai conscience. Je vous répète que je n’ai pas tué cette femme qui était déjà morte quand j’ai ouvert la porte », a-t-il toujours maintenu, expliquant le flou du souvenir précis de ses gestes sur les lieux par le choc. « Il est pétri de culpabilité de n’avoir pas dénoncé ce qu’il a vu », souligne Me Noachovitch. « Il était jeune, immature. Il s’est dit : Je suis noir, j’ai volé, on va penser que je l’ai tuée, décrypte-t-elle en insistant : Sa personnalité, profondément calme et équilibré, est incompatible avec la férocité du crime. »

Quand Thomassin s’évapore
En 2019, après onze années d’une instruction conduite par six juges de deux ressorts judiciaires, trois hommes restaient mis en examen pour ce meurtre. En août de cette année-là, le magistrat lyonnais chargé de clôturer avait décidé de les confronter. Parti en train de la gare de Rochefort (Charente-Maritime) pour honorer ce rendez-vous, Gérald Thomassin ne s’est jamais présenté : il a disparu sur le trajet vers Lyon. L’enquête, confiée à la PJ de Poitiers, n’a depuis rien donné.

Début 2020, à l’encontre de l’avis du parquet, le juge a renvoyé le seul Mamadou Diallo devant les assises, innocentant les deux autres. Mais l’ombre de l’ancien suspect n° 1 sur cette affaire à laquelle la journaliste Florence Aubenas a consacré un livre (« L’inconnu de la Poste », éditions de l’Olivier, 2021) continue à planer.

Elle était encore dans la tête du père de la victime, Raymond Burgod, décédé quelques mois après le premier procès. Elle a été utilisée lors des débats, comme levier du doute, par l’avocate de Diallo. « Une innocence ne se prouve pas en accablant un innocent qui n’est plus là pour se défendre », s’insurgeait le frère de Gérald Thomassin dans un courrier à la cour d’assises de l’Ain, avant d’être convié à témoigner - il l’est aussi au second procès.

Que pense la famille de la disparue ?
Raymond Burgod, dévoué corps et âme à la quête d’une vérité sur la mort de sa fille unique, n’est plus. Mais l’aîné de ses petits-enfants, le fils de Catherine, a repris le flambeau, indique l’avocat de la famille, Me Jean-François Barre. Avec une position différente : « Leur intime conviction s’est construite sur une remise à plat du dossier et sur le procès de première instance, explique-t-il. Si Gérald Thomassin faisait figure de coupable idéal, la famille de Catherine Burgod pense désormais que Mamadou Diallo est bien l’auteur des coups de couteau. »

Jugé pour « vol avec arme et meurtre sur personne chargée d’un service public », Mamadou Diallo encourt, une nouvelle fois, la perpétuité. « Je n’ai pas peur de la justice, j’ai peur de l’erreur judiciaire », avait-il aussi clamé au début de son premier procès.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Re bonsoir,

Elle avait 41 ans, était mère de deux enfants et enceinte de cinq mois. Le 19 décembre 2008, alors qu’elle venait d’ouvrir son bureau de poste à Montréal-la-Cluse (Ain), Catherine Burgod a été sauvagement tuée de 28 coups de couteau : la gorge tranchée, les poumons perforés par une lame de 20 millimètres acérée. Il était 9 heures du matin lorsque les premiers clients ont trouvé le corps de la postière, désarticulé, dans une mare de sang. Un meurtre à ce jour non élucidé.

Accusé en 2019 du crime, après avoir été confondu par des traces ADN prélevées sur un sac retrouvé à proximité de la victime ainsi que sur un monnayeur, Mamadou Diallo (19 ans au moment des faits), un ambulancier originaire de Nurieux-Volognat (Ain), a été acquitté le 4 avril 2022 « au bénéfice du doute ». Il a seulement été condamné à deux ans de prison pour avoir dérobé 2 490 euros dans l’agence postale. Le parquet général de la cour d’appel de Lyon ayant fait appel de ce verdict, Mamadou Diallo, 34 ans désormais, est rejugé depuis ce jeudi 12 octobre. L’accusé, qui comparaît libre après avoir purgé sa peine, a de nouveau clamé son innocence au premier jour de son procès pour « vol avec arme et meurtre sur personne chargée d’un service public ».

« Je le dis depuis le début, je n’ai pas tué cette pauvre femme. Je suis innocent. J’attends les débats. » L’argent ? « Oui, j’ai pris une liasse de billets mais pas la totalité » explique-t-il calmement aux jurés. Le président de la cour d’assises Éric Chalbos lui demande de se définir en trois mots. L’accusé répond : « Je suis quelqu’un qui a toujours le sourire, qui aime aider les autres. » Des défauts ? « Je ne sais pas… râleur peut-être. » À la barre, un ami confirme ses dires : « Je connais Mamadou depuis dix, onze ans. Il a été d’un grand soutien pour moi lorsque j’ai traversé des épreuves difficiles. C’est la personne qui m’a le plus aidé. Il a fait preuve de générosité. »

Un profil de gendre idéal
Droit, honnête, travailleur, calme, poli, respectueux, à en croire les témoignages recueillis auprès de ses proches, Mamadou Diallo affiche le profil du gendre idéal. Il s’est marié religieusement, mais ne vit pas avec son épouse, installée à Paris. Mamadou Diallo n’avait pas de casier judiciaire avant cette affaire et a retrouvé un emploi de brancardier à Lyon où il s’est installé. Pour son avocate, Me Sylvie Noachovitch, il ne fait aucun doute qu’il est innocent : « Ce n’est pas la bonne personne qui est dans le box. Les pistes non exploitées le seront durant ce procès » prévient-elle, notamment celle menant à Gérald Thomassin, acteur césarisé pour « le Petit Criminel » de Jacques Doillon, devenu marginal.

Toxicomane, alcoolique, Gérald Thomassin s’était installé à Montréal-la-Cluse après avoir quitté la région parisienne et vécu brièvement à La Rochelle (Loire-Atlantique) Il fréquentait le bureau de poste tenu par Catherine Burgod, où il venait récupérer chaque mois son RSA. C’est à partir de 2013 que les enquêteurs se sont penchés sur cette piste. Mais elle s’est refermée faute d’aveu et de preuves, et a débouché sur un non-lieu. « On s’est épuisé sur cette piste », a confié ce jeudi un enquêteur à la barre. L’avocate de Mamadou Diallo semble pourtant convaincue de la culpabilité de l’acteur, porté disparu en août 2019, après avoir manqué une convocation judiciaire.

Une manière de détourner l’attention de son client ? Me Jean-François Barre, avocat de la famille Burgod, en est convaincu. « On a cette conviction que M. Diallo est l’auteur du crime. Avec ce mélange de sang et cet ADN retrouvés dans la banque postale, avec cet homme qui dit être venu puis reparti aussitôt en emportant simplement de l’argent. Il y a des éléments plus que véridiques concernant la culpabilité de M. Diallo. » Mamadou Diallo encourt la réclusion criminelle à perpétuité
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Lyon : « Je n’avais jamais vu une scène de crime aussi insoutenable », témoigne un enquêteur au procès Diallo
ASSISES Mamadou Diallo, acquitté l’an dernier du meurtre de Catherine Burgod, est rejugé en appel devant les assises du Rhône

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Meurtre de la postière de l’Ain : au premier jour du procès en appel, Mamadou Diallo redit son innocence.

Acquitté « au bénéfice du doute » par la cour d’assises de l’Ain en 2022, Mamadou Diallo est rejugé à Lyon pour le meurtre sauvage de Catherine Burgod, employée de La Poste à Montréal-la-Cluse.

L’avocate de Mamadou Diallo semble pourtant convaincue de la culpabilité de l’acteur, porté disparu en août 2019, après avoir manqué une convocation judiciaire.

Une manière de détourner l’attention de son client ? Me Jean-François Barre, avocat de la famille Burgod, en est convaincu. « On a cette conviction que M. Diallo est l’auteur du crime. Avec ce mélange de sang et cet ADN retrouvés dans la banque postale, avec cet homme qui dit être venu puis reparti aussitôt en emportant simplement de l’argent. Il y a des éléments plus que véridiques concernant la culpabilité de M. Diallo. » Mamadou Diallo encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

L'élément primordial , c'est cet ADN retrouvé mélangé avec le sang de Catherine Burgod.
Espérons que les jurés comprendront ce que cela implique.

Meurtre de la postière de l’Ain : « Jamais je ne tuerai pour de l’argent »

Jugé en appel devant la cour d’assises du Rhône pour le meurtre de Catherine Burgod, tuée de 28 coups de couteau le 19 décembre 2008 à Montréal-la-Cluse, Mamadou Diallo, 34 ans, clame son innocence. Verdict ce jeudi ou le lendemain.

Par Pascale Égré
Le 18 octobre 2023 à 11h57

Sur un dessin à l’encre bleue, des ronds figurent les sièges d’attente, des rectangles les deux bureaux et un trait la porte de la salle du fond de l’agence postale de Montréal-la-Cluse (Ain). Vers le haut de la feuille s’ajoute une silhouette gribouillée aux cheveux longs : elle représente Catherine Burgod, 41 ans, enceinte de 5 mois, tuée de 28 coups de couteau le 19 décembre 2008 sur son lieu de travail. Sa dépouille avait été découverte au petit matin, affalée près d’une flaque et d’éclaboussures de sang, entre l’évier et le coffre-fort. « Comme un pantin cassé », avait décrit avec effroi un policier municipal. Le créneau du crime, établira l’enquête : entre 8h36 et 9h05.

« Je ne suis pas là pour mentir. J’ai vu le corps de la dame », vient d’admettre dix ans après Mamadou Diallo, un ambulancier de 29 ans. Dans l’enregistrement filmé de sa garde à vue, ce 28 mai 2018, la voix d’un des enquêteurs, qui l’a invité à dresser ce croquis et sait que son ADN vient d’être identifié en deux endroits clés de la scène de crime, résonne. « Va falloir être très précis hein Monsieur. » Diallo : « Je ne me rappelle plus trop l’heure. C’était le matin, avant que je commence mon stage. »

Costume impeccable sur chemise blanche, l’accusé écoute et regarde sa propre image d’un air accablé. À droite de la salle d’audience se serrent ses proches. Sur les bancs du milieu, plus nombreux, ceux de la victime. À gauche, le public. Tous fixent l’écran de la cour d’assises du Rhône.

« Un dossier envahi de biais »
Le visage crispé, le fils aîné de Catherine Burgod prend des notes sur un calepin. Depuis jeudi dernier, Mamadou Diallo, 34 ans, acquitté en première instance par les jurés de l’Ain en dépit des trente ans de réclusion requis par le parquet, est rejugé en appel à Lyon. Cette fois libre dans le box, après quatre ans de détention provisoire. Cette fois offensif, sans malaise ni tremblements. Cette fois bien plus seul face à ses juges. Quoique souvent convoquée par son avocate, Me Sylvie Noachovitch, ou par lui-même, l’ombre de Gérald Thomassin, cet acteur marginal et toxicomane longtemps suspect n° 1, disparu en 2019 lors d’un trajet vers Lyon, semble bel et bien s’estomper du prétoire.

« On nous vendait du Gérald Thomassin en permanence », ont décrit lundi à la barre le fils et l’ex-compagnon de la postière, en déplorant « un dossier envahi de biais ». Sans cacher être désormais acquis à la thèse de la culpabilité de l’ambulancier. « Gérald Thomassin est introuvable ! Il est sans doute décédé, il a bénéficié d’un non-lieu. Il vous faut intégrer que c’est vous l’accusé, que c’est votre procès ! » insiste le président de la cour d’assises Éric Chalbos face à Mamadou Diallo. « C’est votre avis, conteste celui-ci. Pour moi, il a fait des aveux par téléphone, il avait le comportement, tous les détails qu’il a donnés… Je suis innocent et vous ne pouvez pas m’enlever de l’idée qu’il est normal que je sois seul ! » s’insurge-t-il.

« Je ne sais pas pourquoi on doute de ma version »
Innocent du meurtre aggravé de Catherine Burgod : Mamadou Diallo le clame sans relâche depuis cette première garde à vue dont des extraits sont diffusés. Coupable du vol d’une liasse de billets dont il se serait emparé en s’enfuyant, paniqué après avoir vu le corps, il l’admet. Soit 400 euros des quelque 2 600 disparus des caisses de l’agence. « Je ne sais pas pourquoi on doute de ma version. Je dis la vérité. Je ne suis pas un assassin. J’ai fait une erreur », plaide-t-il encore à ce procès. « J’ai dit que j’étais allé dans cette agence. J’ai dit tout ce dont je me souviens. Je ne suis pas allé me dénoncer parce que j’ai tué personne. J’ai eu peur, j’ai pris de l’argent, je suis parti. Je n’ai jamais été violent ! » répète-t-il, arguant d’une personnalité dont son entourage a vanté la gentillesse, l’empathie et le calme.

« Il ne suffit de clamer votre innocence, encore faut-il répondre aux questions qui piquent », lui intime le président. Patiemment, quoique de plus en plus agacé par les interventions de l’avocate de la défense, le magistrat redéroule sa version des faits et l’interroge sur les contradictions qu’y perçoit l’accusation. « Le problème, c’est que vous avez donné des versions évolutives », lui oppose-t-il. « J’essayais de me souvenir. Chaque fois que je donnais une réponse, ça ne collait pas », répond Diallo. Que touche-t-il ? « Il y avait du sang partout. Une forte odeur. Je tremblais. J’avais les mains moites. Je ne sais pas ce qui s’est passé. J’ai frotté mes mains sur quelque chose. J’ai dit tout ce dont je pouvais me rappeler », assure-t-il, en invoquant maintes fois « un état de choc ». « J’étais traumatisé. Je n’ai jamais rien dit. J’ai enfoui », répète-t-il pour justifier son silence après.

Son ADN a été identifié « dans l’agence »
« Catherine Burgod était-elle morte ? Elle agonisait ? » interroge le président, qui enchaîne. Il rappelle que Mamadou Diallo n’est pas jugé pour ce crime « parce qu’il est noir », comme l’a avancé, toute à son désespoir, la mère de l’accusé. Mais parce que son ADN a été identifié « dans l’agence » sur les cordons d’un sac de chaussures de sport et sur la tranche d’un monnayeur. Il souligne aussi cette chronologie : le crime s’est produit après le dernier SMS envoyé par la victime à 8h36, le départ de sa fille pour prendre son bus scolaire vers 8h40-45 et l’arrivée des deux clients qui découvrent son corps, « peu après 9 heures ».

« Un ou plusieurs auteurs lui assènent 28 coups de couteau. Repartent en laissant deux liasses et quittent l’agence sans être remarqués et sans que vous ne les croisiez », déroule-t-il. « Justement, quand je suis arrivé, je voulais me garer devant (l’agence) mais l’emplacement était pris, oppose l’accusé, qui fixe désormais son arrivée à 8h55. En redescendant (à pied après s’être garé près de l’église), la voiture n’était plus là. Et vous dîtes : le timing n’est pas bon ? » « Je ne dis pas qu’il n’est pas bon, corrige le président. Je dis qu’il est serré. »

Mamadou Diallo, alors lycéen de 19 ans et stagiaire dans une entreprise de la zone industrielle de Montréal-la-Cluse, explique qu’il venait ce matin-là acheter un billet pour Marseille, où il prévoyait de fêter le réveillon du 31. Qu’il s’était rendu peu avant pour la première fois à l’agence postale avec sa mère. Qu’ils avaient eu affaire à une guichetière « très gentille » qui leur avait confié être enceinte. Que la porte de l’agence était entrouverte. Qu’une fois entré, personne n’a répondu. C’est après qu’il a poussé celle de la salle du fond et vu le corps ensanglanté de Catherine Burgod. Volé l’argent. Fui en courant.

« Et l’argent, il était propre ? Vous avez lavé les billets ? »
Le président de la cour lui demande : qu’aurait-il fait en découvrant un blessé grave sur une scène d’accident ? « J’aurais appelé les secours. » Pourquoi pas là ? Mamadou Diallo crie presque : « Je n’ai pas l’explication ! À 19 ans, je n’ai pas appelé les secours ! J’ai volé ! Je regrette ! Vous croyez que je n’ai pas honte ? » L’avocat des parties civiles, Me Jean-François Barre, s’étonne qu’il ait varié sur les horaires, sur ce qu’il a touché, sur sa route après. « J’essayais de me souvenir. » L’avocat général insiste à son tour : « Le traumatisme vous pousse à aller vers le corps là où les autres ont un mouvement de recul. » Il lui demande, d’un ton patelin : « Et l’argent, il était propre ? Vous avez lavé les billets ? »

« La parole est à la défense », annonce solennellement le président. Après que son avocate lui a demandé une nouvelle fois de raconter la scène, Mamadou Diallo s’adresse aux jurés. « Tout ce que je demande, c’est qu’on me croit, implore-t-il. J’ai peur. Ça fait un an que je suis dehors, j’ai recommencé à travailler, j’aime ce que je fais, j’aime les gens », livre-t-il, pêle-mêle, en affirmant « parler avec le cœur ». « Alors oui, j’hésite sur les horaires… Cela fait dix ou quinze ans maintenant. Oui, je regrette, j’ai honte, je culpabilise. J’ai pris de l’argent, je l’assume. Mais je ne tuerai jamais pour de l’argent. J’ai peur de Dieu mais je crois en la justice des hommes. Je regrette pour la famille de la victime. Je ne suis pas un assassin. Mon destin est entre vos mains. » Le verdict est attendu ce jeudi ou vendredi.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

« Une peine de trente ans de réclusion criminelle. » C’est ce qu’a requis ce jeudi 19 octobre Éric Mazaud, l’avocat général, à l’encontre de Mamadou Diallo (34 ans), le désignant comme l’unique coupable du meurtre de Catherine Burgod, une postière de l’Ain sauvagement assassinée à Montréal-la-Cluse, le 19 décembre 2008.

Depuis l’ouverture de ce procès devant la cour d’assises d’appel de Lyon (Rhône) le 12 octobre dernier, deux visions s’affrontent. Celle de l’avocat des parties civiles Me Jean-François Barre, totalement convaincu de la culpabilité de l’accusé, âgé de 19 ans au moment des faits, et celle de Me Sylvie Noachovitch, qui affirme haut et fort que son client est innocent, et charge celui qui a longtemps été le principal suspect de cette affaire, Gérald Thomassin, un ancien acteur césarisé, devenu marginal, toxicomane, qui résidait, en 2008, dans le village de la victime.

« La justice a du mal à comprendre qu’en cas de doute, on doit acquitter »
Thomassin disparu en 2018, la stratégie de la défense a consisté à le « charger » tout au long de ce procès. « Je suis absolument convaincue qu’il est le coupable », a martelé dans sa plaidoirie Me Noachovitch. « Et je suis certaine qu’il serait aujourd’hui sur le banc des accusés, s’il n’avait pas pris la fuite. »

Elle dénonce une justice qui a peur du vide : « La justice a du mal à comprendre qu’en cas de doute, on doit acquitter. » Des doutes ? Éric Mazaud, pas plus que Me Jean-François Barre, n’en ont pas : « M. Diallo n’est pas un coupable par substitution qui vient par hasard. Il vient parce qu’une vérité scientifique, médico-légale, s’est imposée par rapport à la rumeur. »

Cette rumeur qui s’était propagée localement comme une traînée de poudre au moment de l’assassinat de Catherine Burgod, enceinte de cinq mois et demi, sauvagement tuée de 28 coups de couteau portés à la gorge et au thorax dans l’arrière-salle de son petit bureau de poste de Montréal-la-Cluse, et qui avait très vite désigné le coupable idéal : Gérald Thomassin.

Le sac, un élément clé de l’affaire… sans propriétaire
La découverte de traces d’un ADN – celui de Mamadou Diallo – mêlée au sang de la victime sur un monnayeur de l’agence postale, ainsi que sur un sac de chaussures de sport de marque Gilbert, un équipementier de rugby, a relancé l’affaire en 2018.

Pour l’avocat général, ce sac retrouvé plié sur une table est l’élément clé de cette affaire. « M. Diallo ne laisse pas ses empreintes n’importe où. Il les laisse sur la partie qui sert à fermer le sac. Cela montre bien qu’il a une utilisation appropriative de ce sac. C’est un élément extrêmement incriminant. Il n’était pas venu chercher un billet de bus pour se rendre à Lyon comme il l’a affirmé, mais des billets de banque. Et dans l’affolement, il a oublié ce sac sur les lieux. C’est parfaitement explicable. »

Se pose la question du couteau ? « On n’a pas l’arme du crime pour Mamadou. Évidemment, puisqu’il n’a pas l’intention de commettre un crime » s’emporte Me Sylvie Noachovitch, qui persiste dans son raisonnement de dire que Gérald Thomassin, détenteur d’une arme blanche similaire à celle employée par le meurtrier, a tout à fait pu assassiner Catherine Burgod, juste avant le vol de billets commis par son client entre 8h34 et 8h50.

Ce sont ces horaires qui font tiquer l’avocat général, Éric Mazaud, qui reproche à Mamadou Diallo d’avoir à quatre reprises changé sa version des faits : « En 2008, M. Diallo n’a pas d’argent, effectue un stage non rémunéré, a besoin d’argent pour les fêtes et a un rapport pour le moins particulier à l’argent. Il est entré dans l’agence postale avec ce sac et nécessairement un couteau que l’on n’a pas retrouvé. Peut-être qu’elle lui a mal parlé, lui a résisté, a crié ? Peut-être aussi qu’elle l’a reconnu ? Et Mamadou Diallo, débordé par la situation, a cherché à faire taire sa victime. »

Pour l’avocat général, le doute n’est plus permis. Ce doute qui avait conduit, en première instance, la cour d’assises de l’Ain à acquitter le meurtrier présumé de Catherine Burgod, n’est cette fois plus crédible, selon le magistrat : « Il n’y a pas de place pour un autre que lui sur cette scène de crime. Il est le seul à avoir laissé son ADN, à des endroits incriminants, c’est son crime. »

« Alors, trouvez un mobile », lui rétorque Me Sylvie Noachovitch : « On est capable de faire n’importe quoi parce qu’on veut assouvir le chagrin des victimes. » Pour ces victimes, Cédric et Justine, les enfants de Catherine Burgod, Me Jean-François Barre demande aux jurés de l’objectivité, à l’heure des délibérés : « Catherine Burgod avait 41 ans. C’est un combat de plus quinze ans pour connaître la vérité. Vous devez vous nourrir de la réalité du dossier et des preuves objectives. »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Perso, je suis sur la même ligne que l'avocat général.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Il a pris 16 ans, quel procès stressant et tendu une fois de plus, c'est déjà ça 16 ans tant l'acquittement était possible

16 ans pour un meurtre barbare sur une femme, qui plus est, enceinte c'est rien.
Dans même pas 10 ans il est libre avec les remises de peine etc.

Gérald Thomassin est un bouc émissaire depuis le début, il n'y a aucune trace de son ADN sur la scène de crime !!!

Ah mais tu prêches un converti, je connais plutôt bien le dossier et j'ai toujours trouvé la théorie Thomassin lunaire même s'il s'est tiré une balle dans le pied en s'accusant au téléphone.
Du reste, un nouvel acquittement au bénéfice du doute était envisageable. Heureusement que Noachovitch s'est entêtée en accusant Thomassin et même l'ex mari Mario.
16 ans c'est peu, il sortira vite mais ça va détruire une partie de sa vie et son image de gendre idéal.