Re: Jean-Marc Reiser

par Kassandra88 Ven 6 Mai - 0:14

Assassinat de Sophie Le Tan : Jean-Marc Reiser sera jugé en en juin prochain

Il conteste catégoriquement toute préméditation dans le meurtre de la jeune femme, et avait saisi la Cour d’appel de Colmar puis la Cour de cassation, mais son pourvoi vient d’être rejeté, a indiqué Me Pierre Giuriato, confirmant une information des Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA).

« Tout l’enjeu de la défense sera de mettre à mal la thèse de la préméditation, et de soutenir les déclarations constantes de Jean-Marc Reiser depuis janvier 2021, celles de violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner », a expliqué Me Giuriato.
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par Sortcière Ven 6 Mai - 11:29

Kassandra88 a écrit:Assassinat de Sophie Le Tan : Jean-Marc Reiser sera jugé en en juin prochain

Il conteste catégoriquement toute préméditation dans le meurtre de la jeune femme, et avait saisi la Cour d’appel de Colmar puis la Cour de cassation, mais son pourvoi vient d’être rejeté, a indiqué Me Pierre Giuriato, confirmant une information des Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA).

« Tout l’enjeu de la défense sera de mettre à mal la thèse de la préméditation, et de soutenir les déclarations constantes de Jean-Marc Reiser depuis janvier 2021, celles de violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner », a expliqué Me Giuriato.
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Merci Kassandra,
Reiser a aussi eu des déclarations constantes pour nier les faits. Il n'a plus aucune crédibilité, et pire encore au regard de son passé criminel.
Ses Avocats auront du boulot pour ne pas se ridiculiser eux-mêmes avec ce genre de défense.

par Kassandra88 Mer 22 Juin - 0:07

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par Kassandra88 Mer 22 Juin - 18:14

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par ruth Mer 22 Juin - 19:03

Kassandra88 a écrit:[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Il n'aurait jamais voulu tuer Sophie Le Tan et moi, je crois bien que je serai bientôt nommée Archevêque de Paris. Twisted Evil

Sérieux ! Il est libre de sa ligne de défense, mais là, c'est limite f*utage de gueule..

par Kassandra88 Lun 27 Juin - 8:51

Affaire Sophie Le Tan : Jean-Marc Reiser, le procès d’un prédateur

Jean-Marc Reiser comparaît à partir de ce lundi à Strasbourg (Bas-Rhin) pour l’assassinat de cette jeune fille de vingt ans, en septembre 2018, qu’il avait piégée par une petite annonce. Déjà condamné pour viol en 2003, c’est la quatrième fois qu’il est jugé par une cour d’assises.

Plus d’un an que les battues succédaient aux campagnes de fouilles, que les militaires ratissaient les forêts des environs de Strasbourg et traquaient en hélicoptère la moindre anomalie qui aurait permis de mettre en évidence le corps de Sophie Le Tan. L’étudiante avait disparu le 7 septembre 2018, le jour de son vingtième anniversaire. Le 23 octobre 2019, c’est un cueilleur de champignons qui fait la macabre découverte de son squelette, initialement dissimulé dans une fosse de 50 cm de profondeur, creusée au sommet d’un tertre de 3,20 m par 3,60 m, au cœur de la forêt de Rosheim.

Son assassin avait-il paradoxalement voulu manifester un ultime égard à la dépouille de la jeune fille ? Rien n’est moins sûr. Lors de la reconstitution, Jean-Marc Reiser, 62 ans, n’avait pas cherché à dissimuler un rictus de contentement. C’est le sourire aux lèvres, comme le notait le médecin légiste, qu’après avoir nié des mois durant, il rejouait dans le détail son passage à l’acte, montrant comment il avait tué l’étudiante, avant de démembrer son corps à l’aide d’une scie à métaux en moins d’une demi-heure. La tâche lui avait paru à la fois « assez rapide » et « pas compliquée ».

Sur l’annonce, les photos de l’appartement de sa mère
C’est donc cet homme qui comparaît à partir de ce lundi et jusqu’à mardi prochain devant cour d’assises du Bas-Rhin à Strasbourg pour l’assassinat de Sophie Le Tan. Un homme, selon les mots de Me Gérard Welzer, l’avocat de la famille de la victime, pour lequel découper une jeune fille semble un acte d’une « banalité absolue ». La tuer l’a-t-il été tout autant ?

Avant d’en arriver à ce macabre 7 septembre, Reiser a soigneusement tissé sa toile. Des semaines durant, en guise d’appât, à l’été 2018, il laisse sur Leboncoin une annonce de location pour un appartement destiné aux étudiants. Un logement fictif. Les photos qui l’illustrent sont celles de l’appartement de sa mère. L’annonce, postée depuis un cybercafé, renvoie à plusieurs numéros de téléphone acquis sous de fausses identités. De son logement de Schiltigheim, au sixième étage, il scrute à la jumelle les visiteuses qui se présentent. Qu’elles soient accompagnées ou qu’il ne les trouve pas à son goût, et elles auront la vie sauve.

Le 7 septembre au petit matin, c’est donc Sophie qui se présente. Elle coche toutes les cases. Son bourreau n’est jamais parvenu à cacher une fascination malsaine pour les jeunes femmes d’origine asiatique. Il reconnaîtra par ailleurs avoir déjà croisé Sophie à l’université, là où lui-même avait repris des études en master d’archéologie des mondes anciens, mention civilisation byzantine.

Longtemps, pour justifier la présence de sang et de traces ADN de la victime à de multiples endroits de son logement, Reiser prétextera qu’il a d’abord croisé par hasard Sophie dans la rue, qu’elle s’était blessée à la main et qu’il lui a proposé de lui prodiguer les premiers soins. Il aurait alors tenté de l’embrasser. Face à son refus, il serait alors rentré dans un état second, « un trou noir », lui assenant une pluie de coups mortels.

La première partie du scénario est clairement irrationnelle, et démentie par les investigations. Aux dires des experts, la seconde est plus crédible. Sauf quand Reiser avance que Sophie serait décédée lorsque sa tête a heurté le chauffe-eau, « peu vraisemblable », selon les légistes. Ce qui l’est plus, c’est le calvaire subi par la jeune fille dans les mains de ce prédateur froid et sans affect, dont le glaçant parcours judiciaire montre qu’il est un criminel d’habitude.

« Il n’a fait jusqu’à présent que mentir »
Fils d’un garde forestier alcoolique et violent, interné une première fois à l’âge de 14 ans, solitaire passionné de randonnée, Reiser n’est pourtant pas l’homme des bois fruste et taiseux que l’on peut imaginer. Il est doté d’une « intelligence vive », selon une expertise. Après un BEP, il reprend ses études, à 27 ans, intégrant l’Institut régional de l’administration (IRA) de Bastia. Père d’une petite fille, enchaînant les postes administratifs en lycée ou à l’université, son masque de Monsieur Tout-le-Monde tombe une première fois en juin 1997.

Lors d’un contrôle dans le Haut-Doubs, les douanes de Morteau lui font ouvrir son coffre. Elles y découvrent un fusil à pompe à canon scié, un pistolet, des munitions, un cran d’arrêt, une cordelette, un flacon de produits anesthésiants et des « poucettes », instrument de torture permettant d’écraser les extrémités. Un jeu de photos montre des femmes pénétrées par des objets. Elles semblent endormies. Dans les faits, elles ont été droguées, comme l’attestera la seule à avoir été retrouvée, une amie de sa compagne. Les autres ? Aucune ne sera jamais identifiée.

L’enquête permet cependant de confondre Reiser comme l’auteur du viol d’une autostoppeuse, abusée sous la menace d’un cutter en 1995 dans la région de Bordeaux, alors qu’il séjournait dans les Landes. Dans le même temps, les investigations font ressortir qu’il avait été un temps suspecté de la disparition d’une autre jeune femme. Le 8 septembre 1987, Françoise Hohmann, une représentante en aspirateurs de 23 ans, disparaît dans le quartier Hautepierre, à Strasbourg. Son dernier client visité : un certain… Jean-Marc Reiser. Mis en examen pour homicide volontaire, il est acquitté en 2001.

En 2003, il est en revanche condamné à quinze ans de prison pour viols. Libéré en 2010, il est ensuite interpellé à deux reprises, en 2012 et 2016, pour des tentatives de cambriolages de cliniques vétérinaires. Des officines dont les placards sont remplis de produits analgésiques. Toutes ses partenaires ont décrit son impulsivité, et les violences subies. La majorité de ceux qui l’ont croisé en est convaincue : Jean-Marc Reiser est un iceberg dont la partie immergée reste un mystère.

« Il aura beaucoup de choses à dire », prévient Me Francis Metzger, l’un de ses avocats, pour lequel il sera indispensable que son client « puisse s’exprimer longuement. » À l’inverse, « je n’attends rien de lui, balaie Me Welzer. Il n’a fait jusqu’à présent que mentir, et sa culpabilité est entièrement démontrée. Pour la famille de Sophie Le Tan, ce procès va être une épreuve de plus. »

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par Sortcière Lun 27 Juin - 19:36

Première journée du procès

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par Manor Lun 27 Juin - 19:40

Je savais pas qu'ils visaient un nouveau procès concernant Françoise Hohmann, ça me ravit.

par Tristandu83 Lun 27 Juin - 20:37

Il n'y a pas de place dans la société pour ce genre de triste sire, qu'il prenne la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans.

Pour moi, ce genre d'individu doit prendre la perpétuité incompressible aucune pitié, mais bon en France c'est la justice des bisounours.

par Tristandu83 Lun 27 Juin - 22:38

Résumé au premier jour.

Procès de l’affaire Sophie Le Tan : «C’est dur d’être la sœur de Reiser»
Au premier jour du procès de Jean-Marc Reiser, jugé pour l’assassinat de Sophie Le Tan, sa mère et sa sœur ont dressé ce lundi le portrait d’un enfant impulsif, élevé par un père alcoolique. Mardi, la cour d’assises du Bas-Rhin, à Strasbourg, entendra le calvaire unanimement subi par des ex-compagnes.
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Même les tueurs ont une mère, et rarement mère aura rendu cette évidence aussi évidente. Mais ce n’est pas pour autant qu’il faudra compter sur Marie-Louise Reiser pour éclairer la personnalité de son fils, Jean-Marc, 62 ans, poursuivi devant la cour d’assises du Bas-Rhin, à Strasbourg, pour avoir assassiné en 2018 Sophie Le Tan, une étudiante de tout juste 20 ans.
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Marie-Louise Reiser aura été la grande absente de cette première journée d’audience, se faisant porter pâle. Ce sont donc ses procès-verbaux d’audition qui viennent illustrer le lien si particulier unissant l’octogénaire à son aîné. S’il ne devait en rester qu’une à le croire innocent, en dépit même de ses aveux, ce serait elle. Car Jean-Marc, « c’est un bon fils ». « Il a pas tué. C’est pas vrai. Il est tellement gentil. Il me l’aurait dit à moi s’il l’avait fait. » Rien, ni personne, ne peut entamer cet aveuglement maternel qui confine à la cécité volontaire.
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Lorsqu’elle est entendue le 21 septembre 2018, cela fait une semaine que Jean-Marc a été interpellé, deux que $ a disparu. Et Marie-Louise ne peut se résoudre à admettre que son Jean-Marc a un quelconque lien avec cette histoire dont elle dit d’ailleurs tout ignorer, elle qui écoute « seulement des CD, pas la radio ». Certes, Jean-Marc a déjà fait de la prison, mais « alors qu’il avait rien fait ». Pour sa mère, ces quinze ans de réclusion prononcés en 2003 par la cour d’Assises de Besançon, « c’est à cause de quelque chose avec une fille ». « Je sais pas vraiment. Les gendarmes m’ont jamais dit. » « Pour des viols ? » l’interrogent cette fois les policiers. « C’est possible », concède-t-elle du bout des lèvres.
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« On n’était pas des enfants battus »
Mais pour ce qui concerne Sophie, ça ne peut être lui. « J’aurais remarqué s’il avait fait quelque chose de mal. » Le samedi 8 septembre, moins de vingt-quatre heures après avoir tué l’étudiante, démembré son corps à la scie et dissimulé ses restes dans la forêt, Jean-Marc va manger chez sa mère à Niederbronn-les-Bains, comme il en a l’habitude. « Des pommes de terre avec du fromage blanc », se souvient-elle. Après, ils sont allés déguster une glace à l’étang. « Un Orangina » pour elle, « trois boules pistache-banane-fraise » pour lui. Le parfum de la normalité. « J’aurais remarqué s’il avait fait quelque chose de mal. Il était gentil, gai, comme toujours. » Pas comme toujours.
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« Il pouvait être impulsif », nuance Christiane, la sœur cadette de cinq ans de l’accusé. Christiane sera donc la seule de la famille Reiser à déposer à la barre. Elle y semble comme absente à elle-même, absente à son enfance et à ce frère avec lequel elle justifie le manque de communication par leur écart d’âge. « Ça lui arrivait de péter des câbles », raconte-t-elle. Comme ce jour de 1995 où, avec leurs conjoints respectifs, ils partent en vacances. Christiane veut donner un bonbon à Amandine, la fille unique de Jean-Marc. Joëlle, sa compagne, s’y oppose. Le ton monte. Jean-Marc se met à hurler, puis finit « par poursuivre quelqu’un avec un couteau ».
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Avec ce « frère solitaire », Christiane a vécu sous la coupe d’un père alcoolique. Hubert, garde forestier de son état, carburait en moyenne à un litre de vin rouge par jour. Régulièrement, il corsait les doses, ivre à ramper ou à en éclater les pots de moutarde au mur. Christiane réfute avoir assisté à des violences conjugales. « Y avait des disputes, mais on n’était pas des enfants battus. » En revanche, elle revit parfaitement ce jour où son père et son frère se sont affrontés, et qui semble avoir constitué un point de bascule. « Ils se tapaient à mains nues. Ils hurlaient. Mon père le giflait. Ils s’entendaient pas Jean-Marc et papa, à cause de l’alcool. »
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« Si c’est lui qui a fait ça, c’est un monstre »
Dans son dossier judiciaire, il est dit que Jean-Marc, ce jour-là, a brandi une hache contre son père. Il est interné en psychiatrie. Il n’a que 14 ans. « Il est parfois nerveux quand il s’énerve, a admis Marie-Louise pendant l’instruction. Lui et son père, ils se frappaient un peu, mais pas méchamment. La maison de psychiatrie, c’était pour lui apprendre la politesse, à ne pas taper sur son père. »
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Cette fois, c’est Christiane qui vient au secours de sa mère. « À la mort de mon père, elle a eu un épisode de démence. Elle ne buvait plus d’eau du robinet car elle la croyait empoisonnée, et elle allait à la gendarmerie pour dire qu’il y avait des gens cachés dans les arbres. Maman, Jean-Marc, c’est son fils, et je ne crois pas qu’elle réalise toute cette histoire. » Christiane, elle, en a pris toute la mesure. « Si c’est lui qui a fait ça, c’est un monstre, avait-elle confié. J’ai honte. On choisit ses amis, pas sa famille. » « C’est dur d’être la sœur de Reiser », résume-t-elle à l’audience.
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Dans le box, son frère ne pipe mot. Pas plus qu’il n’a montré d’émotion lorsque, l’audience pas encore officiellement ouverte, une plainte de douleur a monté des rangs de la partie civile. Prise d’un malaise, la mère de Sophie a dû être évacuée, alors que ses proches, brandissant des portraits de la jeune femme, se faisaient méchamment rabrouer par l’huissier.
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Crane glabre, tee-shirt marron, lunettes posées à la toute pointe de son nez, Reiser commence par fixer l’estrade. Lorsqu’il ne se sent plus l’unique objet d’attention, il s’autorise à observer en douce le public. Plus tard, alors que sa sœur dépose, il ferme longuement les yeux, visage dissimulé derrière un masque chirurgical. On le pense assoupi, succombant à la torpeur d’une salle d’audience surchauffée. Il n’en est rien. Tel un saurien, il émerge d’un coup de cette fausse léthargie, dardant sur le prétoire un regard noir. « Il faut qu’il réponde de ses actes », en termine Christiane. « Vous pouvez rester dans la salle, si vous le souhaitez », invite le président. « Je ne préfère pas. »
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Par Nicolas Jacquard, envoyé spécial à Strasbourg (Bas-Rhin)
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par Kassandra88 Mar 28 Juin - 9:39

Disparition de Sophie Le Tan : la famille attend des réponses de Jean-Marc Reiser à son procès
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L’intéressé, qui vivait seul et au RSA, maintient qu’il souhaitait sous-louer son logement social le temps d’un voyage et préférait rester discret sachant que c’était interdit. Féru de randonnées, il assure que les jumelles retrouvées à son domicile servaient à regarder le paysage et non à épier les personnes se présentant au rendez-vous. « Il n’a jamais tendu un piège à Sophie », martèle Pierre Giuriato, un de ses deux avocats. Lequel défendra la thèse de son client – « des violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner » – et réclamera une « peine sévère mais juste ».

Lire aussi - Disparition de Sophie Le Tan : retour sur un an d’enquête

Jean-Marc Reiser, un homme intelligent mais psychorigide cherchant à tout maîtriser, selon les experts judiciaires, adapte ses déclarations aux avancées de l’enquête. Il a d’abord affirmé n’avoir jamais croisé la jeune femme. Puis l’avoir brièvement reçue pour soigner une blessure à la main. Avant de finir par avouer, le 19 janvier 2021, plus d’un an après la découverte du corps.

À la fin de la visite, raconte-t‑il, il aurait pris la main de l’étudiante, voulu l’enlacer, puis l’embrasser. Mais la brune d’origine vietnamienne l’aurait repoussé, insulté, et il aurait « perdu les pédales », la frappant au visage, à coups de poing et de pied. « Je ne me contrôlais plus, lâche-t‑il, comme ça m’est déjà arrivé dans le passé. »

La scène, selon lui, aurait pu durer dix à vingt secondes. Sophie Le Tan serait tombée « comme une masse », heurtant le rebord des toilettes. Il aurait essayé de la réveiller, puis serait resté prostré une heure ou deux avant de décider de se débarrasser du corps. Il lui aurait fallu une demi-heure pour le découper et le mettre dans deux valises à roulettes. « Le démembrement, ça n’a pas paru compliqué, ça m’a surpris moi-même », commente-t‑il lors de la reconstitution. Ce fils de garde forestier, qui connaît les Vosges comme sa poche, a ensuite enterré la dépouille en forêt.

Impossible de savoir si cette dernière version correspond à la réalité. Le corps a été exhumé plus d’un an après les faits. Le médecin légiste n’a pu établir la cause du décès. Ni se prononcer sur une éventuelle présence de drogue. Ni sur des agressions sexuelles. Toutefois, l’hypothèse d’une mort quelques secondes après la chute lui apparaît peu vraisemblable.

Le fantôme de Françoise
L’accusé évoque « un accès de fureur », comme un dérapage imprévisible. Mais son nom était déjà apparu, trente ans plus tôt, dans la disparition d’une autre étudiante. Le 8 septembre 1987, Françoise Hohmann, une Strasbourgeoise de 23 ans, se volatilise alors qu’elle fait du porte‑à-porte pour vendre des aspirateurs. Jean-Marc Reiser, âgé de 26 ans à l’époque, préposé aux PTT, est le dernier à lui avoir ouvert. Le corps n’a jamais été retrouvé.

Si l’instruction a abouti à un non-lieu, un procès s’est finalement tenu en 2001, après que la personne ayant fourni un alibi à Reiser s’était rétractée. « J’étais convaincue que c’était lui, se souvient Me Valérie Gletty, qui représentait les parents de la victime. Mais à l’époque, le luminol [un produit chimique permettant de faire apparaître des taches de sang], la recherche de preuves grâce à l’ADN ou la localisation par le téléphone portable n’existaient pas. On pouvait plus facilement passer entre les mailles du filet… »

On peut supposer que Reiser est un redoutable prédateur

Reiser a beau avoir été acquitté, le fantôme de Françoise Hohmann planera sur son nouveau procès. « On peut supposer que Reiser est un redoutable prédateur », avance Me Thierry Moser, qui a fait rouvrir l’ancien dossier, cette fois pour « enlèvement, séquestration et recel de cadavre ». D’ailleurs, pourquoi l’accusé conservait-il une photo de la jeune femme à son domicile ?

Des ex-compagnes terrorisées
« Sophie Le Tan est la dernière victime de Jean-Marc Reiser, mais tout le dossier montre sa violence permanente à l’égard des femmes, la peur qu’il suscitait chez toutes ses compagnes », insiste Gérard Welzer, l’avocat de la famille Le Tan. Isabelle, par exemple, qui a vécu avec lui de 1980 à 1985, explique qu’il était « violent et imprévisible », qu’il l’a menacée avec un couteau. Elle confie qu’il sortait parfois des nuits entières… et revenait avec une « odeur d’hôpital ».

Une autre Isabelle décrit un homme « autoritaire et violent ». Ne supportant pas qu’elle aille à la piscine sans lui, il la conduit par exemple dans un bois, la roue de coups de pied pendant une ou deux heures, puis la ramène chez lui. Quand elle tente de s’enfuir par la fenêtre du rez-de-chaussée, il la rattrape, met ses mains autour de son cou, puis change tous les verrous du logement pendant la nuit. Elle s’échappe grâce à l’intervention de son frère.

Plus tard, Reiser intègre l’institut régional d’administration de Bastia. Il y rencontre Virginie. Leur relation ne dure qu’un mois, mais il ne cesse ensuite de la harceler. La famille de l’étudiante se relaie pour l’accompagner en cours jusqu’à la fin de l’année.

Lire aussi - Affaire Sophie Le Tan : la police s'intéresse à d'autres cas de disparitions

Violences et méfiance résument aussi ses rapports avec Anne, sa compagne au moment de la disparition de Sophie Le Tan. « Il sait où taper et comment taper pour faire mal », témoigne-t‑elle, évoquant « un fort besoin de possession ». Joëlle, une employée de la Poste avec laquelle il a eu un enfant, évoque des gifles et des coups de poing. Leur fille, née en 1992, se souvient de son père plaquant sa mère au sol, un couteau sur la gorge.

« Peut-être que je suis un peu impulsif », concède-t‑il. Un épisode laisse entrevoir une face plus inquiétante. En 1997, lors d’un contrôle, les douanes découvrent dans son coffre une sinistre panoplie : des armes, une cagoule, des cordelettes, un anesthésique et des photos pornographiques de femmes paraissant inanimées. Une ancienne maîtresse se reconnaît sur les clichés. Elle n’a aucun souvenir des poses scabreuses, seulement de s’être assoupie, et réveillée « groggy ».

« Un profil de tueur en série » ?
En 2003, Jean-Marc Reiser est condamné, en appel, à quinze ans de prison pour ce viol et celui d’une jeune auto-stoppeuse. En première instance, l’avocat général a prévenu : « C’est un iceberg dont on ne voit qu’un petit morceau. » Quand l’homme ressort, en 2010, il s’inscrit à l’université, obtient un master, s’intéresse aux étudiantes. Et son casier judiciaire s’alourdit. En 2012, lui qui se vante d’avoir joué aux cartes avec Guy Georges et Francis Heaulme en détention est surpris en train de forcer l’entrée d’une clinique vétérinaire. En quête d’anesthésiant, avancent certains. La police l’interpelle : la banquette arrière de son véhicule est recouverte d’un plastique noir et le plancher, protégé d’une bâche…

C’est un iceberg dont on ne voit qu’un petit morceau

En défense, les avocats de Reiser ne manqueront pas de rappeler son enfance chaotique, sur fond de violences intrafamiliales, mais aussi « les regrets, la honte et la culpabilité exprimés pendant ses aveux ». « J’espère qu’il s’adressera à la famille de Sophie Le Tan », confie Me Giuriato. Les experts, eux, décrivent un homme « froid », « détaché » et « secret ». Et le psychiatre qui l’a examiné met en garde contre une « dangerosité criminologique exceptionnelle ».

L’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) a tenté de retracer son parcours, ses séjours à l’étranger, pour voir s’il n’y avait pas eu, en parallèle, des disparitions inquiétantes. Sans rien trouver pour l’instant. « Mais il a le profil d’un tueur en série », glisse une source proche de l’enquête. Les recherches pourraient continuer après le procès, dans le cadre du pôle national chargé d’élucider les affaires classées nouvellement lancé à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine. 

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par Sortcière Mar 28 Juin - 10:47

Bonjour Kass,

"’il souhaitait sous-louer son logement social le temps d’un voyage et préférait rester discret sachant que c’était interdit."

Et comme par hasard il faisait des recherches sur internet pour trouver un pays qui n'extrade pas, si je me souviens bien ...

par Kassandra88 Mar 28 Juin - 11:16

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Il a fortement changé au fil des années:

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...Et sa Momannn Surprised

par Sortcière Mar 28 Juin - 14:37

Deuxième journée du procès

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par Ness Mar 28 Juin - 19:12

Bonjour à tous et merci pour les liens
Père violent et abandon de la mère à une période critique.
Ce criminel sexuel semble après sa première victime , Françoise, avoir trouvé un système de substitution pour assouvir son fantasme : un acte sexuel violent et laisser une victime inanimée. Il utilise un puissant sédatif.
Pourquoi n’a-t-il pas seulement endormi cette pauvre fille ? Certainement parce qu’elle le connaissait déjà .
Il n’a pas voulu prendre le risque .
C’était passé une première fois pourquoi pas deux ?
Ses voyages solitaires en Asie font froid dans le dos .
Le squelette de Françoise gît certainement quelque part , démembré dans une forêt ...

par Tristandu83 Mar 28 Juin - 20:17

Ness a écrit:Bonjour à tous et merci pour les liens
Père violent et abandon de la mère à une période critique.
Ce criminel sexuel semble après sa première victime , Françoise, avoir trouvé un système de substitution pour assouvir son fantasme : un acte sexuel violent et laisser une victime inanimée. Il utilise un puissant sédatif.
Pourquoi n’a-t-il pas seulement endormi cette pauvre fille ? Certainement parce qu’elle le connaissait déjà .
Il n’a pas voulu prendre le risque .
C’était passé une première fois pourquoi pas deux ?
Ses voyages solitaires en Asie font froid dans le dos .
Le squelette de Françoise gît certainement quelque part , démembré dans une forêt ...

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Reiser ne semble pas être un pédophile, il a juste fait des victimes majeures paraît-il.

J'aimerai savoir ou exactement en Asie ? C'est grand l'Asie.

Si c'est en Thaïlande, ou encore au Philippines il y a de quoi être en sueur.

par Sortcière Mar 28 Juin - 20:52

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par Tristandu83 Mar 28 Juin - 22:09

Je suis étonné qu'un individu décrit comme calculateur, très intelligent, ait pu penser qu'avec une fausse annonce sur leboncoin et un numéro d'une ligne prépayée, il allait berner les enquêteurs.

De plus, il garde la scie dans sa cave après la sale besogne ? Il ne pouvait ignorer qu'avec son lourd casier judiciaire, les enquêteurs allaient venir illico presto faire une perquisition à son domicile et sa cave avec le bluestar. Pas besoin d'être un génie du crime pour savoir cela.

À trop être dans la toute-puissance en permanence ils finissent par faire des erreurs grossières, et c'est tant mieux!

par Ness Mer 29 Juin - 10:12

Tristandu83 a écrit:Je suis étonné qu'un individu décrit comme calculateur, très intelligent, ait pu penser qu'avec une fausse annonce sur leboncoin et un numéro d'une ligne prépayée, il allait berner les enquêteurs.

De plus, il garde la scie dans sa cave après la sale besogne ? Il ne pouvait ignorer qu'avec son lourd casier judiciaire, les enquêteurs allaient venir illico presto faire une perquisition à son domicile et sa cave avec le bluestar. Pas besoin d'être un génie du crime pour savoir cela.

À trop être dans la toute-puissance en permanence ils finissent par faire des erreurs grossières, et c'est tant mieux!

Non visiblement il ne s’attaquait qu’aux jeunes filles d’une vingtaine d’années. Il avait 50 ans et Sophie le Tarn :20 .
Au vu de ses recherches sur les pays qui n’ont pas d’accord d’extradition avec la France, il pensait peut-être prendre la poudre d’escampette.
Peut-être a-t-il pensé que cette jeune asiatique n’avait pas sa famille en France ?
Il ignorait certainement à quel point elle était entourée et qu’ils étaient tous au courant de la visite de cet appartement. Il aurait suffit que cette jeune fille soit isolée pour que le plan fonctionne ?
Les enquêteurs sont remontés à lui en un temps record , en moins d’une semaine.
Vu sa précédente expérience il ne devait pas trop être stressé.

par Kassandra88 Mer 29 Juin - 10:32

Ness a écrit:
Les enquêteurs sont remontés à lui en un temps record , en moins d’une semaine.
Vu sa précédente expérience il ne devait pas trop être stressé.

Bonjour,
Ce sont surtout ses amis qui ont mené l'enquête.

par Sortcière Mer 29 Juin - 11:04

Kassandra88 a écrit:
Ness a écrit:
Les enquêteurs sont remontés à lui en un temps record , en moins d’une semaine.
Vu sa précédente expérience il ne devait pas trop être stressé.

Bonjour,
Ce sont surtout ses amis qui ont mené l'enquête.

Bonjour Kass et Ness,

Absolument ! Reiser n'avait pas imaginé que Sophie avait une famille très proche et des amis nombreux qui ont réagi en un temps record, au courant de l'annonce sur le bon coin et de son déplacement, compétents pour pour chercher à localiser son parcours et qui ont immédiatement lancé un appel à témoins en expliquant les circonstances de sa disparition. C'est ce qui a permis à ceux qui avaient répondu aussi à l'annonce du bon coin à se signaler et raconter leur mésaventure, etc etc
Les enquêteurs n'ont fait dans un premier temps qu'analyser et exploiter les indices qui leur ont été fournis par l'enquête de la famille et des amis.

par ruth Mer 29 Juin - 11:28

Bonjour à tous,

Merci pour les liens.

De plus, les proches de Sophie ont réagi le jour même : c'était son anniversaire et ils devaient le fêter dans un resto au déjeuner, juste après la fameuse visite de l'appartement... Crying or Very sad

Pas de Sophie sur place, téléphone éteint et aucune réponse aux nombreux messages d'anniversaire de ses amis sur les RS.
Tout était d'emblée très inquiétant : elle était très souvent connectée.

C'est d'ailleurs très bien que ses parents ait pu avoir de l'aide de ses autres enfants, de toute la jeune génération et d'un cousin qui s'est fait leur porte-parole.
Ils sont d'un milieu modeste et parlent très peu le Français.

par Sortcière Mer 29 Juin - 11:51

Troisième journée du procès

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par Sortcière Mer 29 Juin - 12:12

ruth a écrit:Bonjour à tous,

Merci pour les liens.

De plus, les proches de Sophie ont réagi le jour même : c'était son anniversaire et ils devaient le fêter dans un resto au déjeuner, juste après la fameuse visite de l'appartement...

Pas de Sophie sur place, téléphone éteint et aucune réponse aux nombreux messages d'anniversaire de ses amis sur les RS.
Tout était d'emblée très inquiétant : elle était très souvent connectée.

C'est d'ailleurs très bien que ses parents ait pu avoir de l'aide de ses autres enfants, de toute la jeune génération et d'un cousin qui s'est fait leur porte-parole.
Ils sont d'un milieu modeste et parlent très peu le Français.

Bonjour ruth,

C'est la maman de Sophie qui raconte aux Assises :

"Chaque fois que je l'appelle, elle répond toujours. A 9h ce jour-là, je l'ai appelée mais elle n'a pas répondu. J'ai pensé qu'elle était fatiguée et qu'elle dormait un peu parce qu'elle avait travaillé la nuit. A 10h30, je n'avais toujours pas de nouvelles et j'étais très inquiète. Je suis allée à la gendarmerie, ils m'ont dit de revenir dans deux jours parce que Sophie était déjà majeure. J'ai appelé toute la famille, les amis de Sophie qui sont allés à la police de Strasbourg. Même réponse. Je n'ai pas compris pourquoi les recherches ne s'étaient pas faites tout se suite. Pendant les deux jours d'attente, je ne pouvais plus rien rien faire. Je me suis écroulée. "

par ruth Mer 29 Juin - 15:02

Quelle désolation...

Procès - Le Direct - Jour 3
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