Re: Le meurtre de Ghislaine Marchal

par JM Lun 21 Mar 2022 - 19:14

Casta à écrit :

Il a prétendu ne quasi pas parler français mais il a été démontré que c'était faux. Il ne se débrouillait pas trop mal, parait-il.
Il jouait aux machines à sous. De nombreux témoins l'attestent. Il espérait peut-être toucher le jackpot.

On ignore ce qui est arrivé mais il est très possible, en effet, qu'il ait réclamé une fois de plus une avance d'argent à sa "patronne" (comme on dit dans le sud) et qu'elle ait refusé, tout en lui faisant la morale. Ce n'est qu'une pure supposition mais ca me parait plausible.
Dur à encaisser ce type d'attitude venant d'une femme pour un fier berbère ? Pas si facile de faire des petites besognes pour des gens "pleins aux as". Ghislaine et son amie avaient été généreuses pour cet homme (et pour sa femme). Etre redevable à ce niveau, c'est un peu humiliant aussi.

Pour ce qui est du couteau, il a pu en trouver un dans l'appartement ou même aller en chercher un chez lui, puis revenir. On ne le saura jamais

Concernant les mobiles, Casta, on peut en imaginer pour toute personne.

Concernant la langue, lorsque l'on tâtonne, il est possible de se débrouiller pour le quotidien, mais il est difficile de se défendre en des termes criminels, policiers, car là on est dans un domaine technique.

Concernant la dague, il aurait été dit par la femme de ménage douteuse ( Parce qu'elle, ce n'est rien de rare) qu'un coupe papier portant les armoiries de la famille de GM, et pouvant correspondre à l'arme du crime aurait disparu, une lame très coupante.
Je ne trouve cependant pas logique, qu'un individu qui aurait commencé à frapper violemment une femme, avec pour simple objectif de la tuer, puis qui partirai chercher une lame dans le but de l'achever, et ne lui infligerai une fois revenu, que des blessures sans profondeur en des endroits non mortels.

Qu'un individu ne connaisse pas les endroits mortels, ok, mais qu'il ne porte pas de coups profonds alors qu'il serait sous le coup de la colère, là je reste très dubitatif sur ses intentions, tout du moins au moment ou il se sert du couteau.

Cordialement,

par Casta Lun 21 Mar 2022 - 20:14

JM

Enfoncer un couteau sur une prondeur de 4 cm dans un corps, ça suppose un coup assez puissant malgré tout, surtout si l'arme blanche utilisée n'est pas un poignard de type militaire (dont le manche et la lame sont conçus pour porter des coups mortels)..

par JM Lun 21 Mar 2022 - 20:47

Re Casta,

nous ne connaissons pas l'aspect du couteau utilisé, ce que nous savons, c'est que sa largeur fait 2CM et que ses deux cotés sont tranchants, comme un poignard de type commando. Les lames fines possédant deux cotés tranchant sont destinées à la pénétration.

Voici des exemples de profondeurs de coups de couteaux :

1) [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

'' On parle de coups entre 12 et 14 cm de profondeur.''

2) [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

'' La profondeur de la pénétration de l'arme était d'environ 20 cm ''

3) [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

'' Un des deux coups de couteau est donné au niveau de l’aisselle, avec une plaie de 10 cm de profondeur.''

Et sur la dizaine de coups, 3 ont pénétrés, pas plus.

Cordialement,

par JM Lun 21 Mar 2022 - 23:35

A titre de documentation:

Voici dans une autre affaire, ce que concluent des légistes, concernant des coups portés peu profondément :

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

'' Concernant les plaies, les légistes ont décrit une multitude de blessures peu profondes, accréditant la thèse de la torture. ''

NB : Ceux qui ont autopsié GM, se sont même trompé de date. . .A moins qu'obligés, ils ne l'aient changé sous ordres.

Cordialement,

par Casta Mar 22 Mar 2022 - 0:04

JM

Si cette malheureuse septuagénaire avait reçu une dizaine de coups de couteau comme ceux assénés à Ghislaine Marchal, elle n'aurait pas survécu longtemps.

Dans l'article dont tu as posté le lien cette septuagénaire avait reçu 389 coups de couteau.
Comparons ce qui est comparable.

par JM Mar 22 Mar 2022 - 0:44

C'est juste Casta,

il faut comparer ce qui est comparable, mais je postais ce lien pour signifier que les coups de couteaux peu profonds, accréditent la torture.

J'essaie de trouver des articles qui traitent de profondeurs de coups d'une longueur de 2 et 4 cm, mais je n'en trouve pas, tout les autres sont portés avec plus de force.

Je te propose, comme moi, et au travers des articles qui traitent d'agressions au couteau, que tu pourras trouver sur le net, de répertorier toutes les profondeurs de coups, et tu pourras alors te rendre compte que les 3 coups sur 10 qui ont pénétrés GM, n'étaient pas portés avec force.. . .Parce que contrairement à l'action de ramper dont nous dissertions hier, nous ne pouvons ici, pas faire de reconstitution Surprised

'' Milou, Milou....Viens près de papa '' parton

Bien à toi,

par Casta Mar 22 Mar 2022 - 13:02

Salut JM

Certes, pour la reconstitution, ce n'est pas possible...

En attendant, pour la justice, Omar Raddad est coupable du meurtre de Ghislaine de Renty... Et cela, jusqu'à ce qu'une éventuelle nouvelle décision vienne à réviser la décision qui l'a condamné. Ce serait une énorme surprise pour moi si cela devait arriver. Sait-on jamais...

par JM Sam 14 Mai 2022 - 23:47

Casta à écrit :

Connait-on un seul crime où la victime a désigné son meurtrier en écrivant son prénom avec son propre sang?

Salut Casta,

il arrive que des victimes désignent leur meurtrier avant de décéder, comme dans l'affaire Guy Mauvillain :

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Au terme d'un second procès, il sera acquitté et indemnisé.

Cordialement,

par Casta Jeu 19 Mai 2022 - 11:38

Omar Raddad : une nouvelle audience ce jeudi

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par Kassandra88 Jeu 19 Mai 2022 - 16:55

merci Casta.

Désormais, l’homme partiellement gracié et libéré en 1998 mise également sur la « piste cachée » révélée dans le livre « Ministère de l’Injustice » paru le 16 mars. Cet ouvrage a dévoilé l’existence d’une enquête menée entre 2002 et 2004 par des gendarmes (distincts de ceux qui ont effectué l’enquête initiale) sous l’autorité du procureur de Grasse, investigations qui auraient peut-être pu innocenter l’ancien jardinier, mais qui ont été étrangement interrompues. Me Sylvie Noachovitch, avocate d’Omar Raddad, va s’appuyer sur ce volet inédit de l’affaire lors de sa plaidoirie, ce jeudi après-midi devant la commission d’instruction de la cour de révision à Paris où se tient une audience cruciale.

Les pressions d’un général pour « étouffer » l’affaire ?
« J’ai pris connaissance de cette piste par la presse. Depuis, j’ai été contactée par trois gendarmes haut gradés, dont un tout récemment qui m’a assuré vouloir être entendu par la commission », confiait la veille de l’audience Me Sylvie Noachovitch, qui doit donc demander l’audition de ces trois officiers qui ont participé à cette enquête déterrée par les auteurs de « Ministère de l’injustice ». Ces investigations jamais ébruitées ont fait suite aux confidences distillées en 2002 par une source imputant la mort de Ghislaine Marchal aux commanditaires d’un cambriolage chez la veuve de Mougins, et qui aurait donc très mal tourné.

« Les informations confiées (…) sur les circonstances du meurtre de Madame Marchal semblent réelles, incontournables et avérées », concluait un PV d’un des gendarmes, qui sollicitait des investigations complémentaires, accordées par le procureur de Grasse le 10 juin 2003. En revanche, quand un capitaine - qui avait jugé la source fiable et relevé dans l’enquête initiale des « fragments qui ne collaient pas » - a sollicité un cadre juridique approprié pour explorer plus avant cette piste, il n’a jamais reçu de réponse. Un officier de gendarmerie a même évoqué les pressions d’un général pour « étouffer » l’affaire.

Les rapporteurs ne décèlent aucune pertinence dans cette thèse
Cette piste cachée s’est en tout cas invitée dans la réflexion de la commission d’instruction de la cour de révision, qui avait décidé d’ouvrir en décembre dernier un supplément d’information après la deuxième requête en révision déposée par Omar Raddad. Au départ, il portait sur l’expertise de quatre ADN masculins inconnus retrouvés sur la porte de la cave à vin et celle de la chaufferie de Mougins, supportant toutes deux les fameuses inscriptions en lettres de sang désignant Omar Raddad comme le meurtrier de Ghislaine Marchal, massacrée à coups de chevron et de couteau dans le sous-sol de sa villa. Après la révélation de l’existence d’une piste oubliée, Me Noachovitch a soumis de nouveaux éléments, le 25 mars et le 10 mai, à la commission. Les deux rapporteurs (qui font partie des cinq magistrats de la commission), comme l’avocat général, seront donc amenés à se prononcer sur cette question ce jeudi.

Selon nos informations, les rapporteurs ne décèlent aucune pertinence dans cette thèse. Les éléments donnés par l’avocate leur semblent très peu fondés. Les magistrats imaginent donc que cette enquête a fait l’objet d’un classement sans suite. Or, il n’existerait pas trace d’une telle décision. Invitée à faire des vérifications, la gendarmerie nationale n’a pas retrouvé l’archive de cette enquête. Et à Grasse ? Les archives y sont supprimées tous les cinq ans, sauf les dossiers les plus sensibles et dans le respect des délais de prescription. Visiblement, le parquet de Grasse aurait jugé que cette enquête ne cochait aucune de deux conditions. Ce qui interroge quand même.

« Je n’ose pas imaginer que la justice s’arrête là »
L’avocat général, toujours selon nos informations, ne croit pas davantage à la piste cachée, estimant que cette enquête n’apporte aucun élément direct en lien avec le meurtre de Ghislaine Marchal. Et les confidences de la source ? Rien d’autre qu’une dénonciation anonyme, selon le magistrat qui n’exclut pas une affabulation voire une manipulation, malgré le crédit accordé à la source par les enquêteurs. À ses yeux, les éléments nouveaux - pièces de procédure incomplètes - ne permettent pas de faire naître un doute sur la culpabilité d’Omar Raddad. L’avocat général devrait toutefois suggérer que la commission ordonne à deux des officiers de gendarmerie de donner l’intégralité des pièces de la procédure en leur possession, même si on imagine mal la commission ne pas les entendre. De leur côté, les rapporteurs devraient d’ores et déjà plaider pour un rejet de la requête, retoquant « piste cachée » et ADN inconnus.

« Je n’ose pas imaginer que la justice s’arrête là, c’est impensable. L’existence de cette enquête cachée conforte la thèse de la piste crapuleuse que je soutiens depuis le début. De plus, elle converge avec nos arguments sur les empreintes génétiques, puisque j’apporte la preuve que les quatre ADN mêlés au sang de la victime ne correspondent pas à celui d’Omar Raddad. Ce n’est pas à lui d’apporter sur un plateau le véritable coupable ! Il appartient à la justice de faire enfin son travail dans cette affaire. Même si on a perdu énormément de temps, on peut encore la résoudre », développe Me Sylvie Noachovitch.

La commission mettra vraisemblablement sa décision en délibéré. Elle pourra soit accorder des investigations supplémentaires, soit rejeter la requête d’Omar Raddad, soit la transmettre à la cour de révision.

« Ministère de l’injustice », de Jean-Michel Décugis, Pauline Guéna et Marc Leplongeon, Éditions Grasset, 256 pages, 20,90 euros.

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par JM Ven 20 Mai 2022 - 16:24

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'' L’avocate d’Omar Raddad, Maître Sylvie Noachovitch revient sur le plateau du 23h de Franceinfo sur la décision prise le 19 mai par le Palais de Justice de Paris, qui pourrait relancer l’enquête. ''

Cordialement,

par Casta Ven 20 Mai 2022 - 16:46

Bonjour JM

Merci.
Le problème dans cette tentative de révision, c'est qu'on ne prend guère en compte le fait qu'il y a 30 ans, en 1991, la police scientifique n'avait fait réaliser un premier test ADN que quelques années plus tôt.

On le sait, de nombreuses personnes ont touché ces deux portes sans prendre beaucoup de précautions (et pour cause !). Un certain nombre de ces personnes sont certainement décédées aujourd'hui. D'autres ne sont même pas connues. Ces portes ont été apportées et exhibées en plein procès ! Incroyable mais vrai...

Ce serait inimaginable aujourd'hui mais, à l'époque, on ne prenait pas en considération la possibilité de faire parler l'ADN, ni sur les scènes de crime ni même en déplaçant les corps.

Ça n'enlève rien au mérite de cette avocate, qui tente de faire réhabiliter son client mais je crois qu'il faut relativiser la valeur scientifique des tests ADN qu'elle entend défendre comme probants.
C'est un peu pareil concernant les dernières tentatives similaires dans l'affaire Gregory, je crois.

par JM Ven 20 Mai 2022 - 18:30

Casta à écrit :

On le sait, de nombreuses personnes ont touché ces deux portes sans prendre beaucoup de précautions (et pour cause !).

Salut Casta,

il est quand même troublant qu'un des quatre ADN mélangés au sang de la victime, celui qui se trouve présent sur la porte de la cave à vin, soit répertorié au fichier national des empreintes génétiques.

Cordialement,

par Casta Ven 20 Mai 2022 - 19:05

D'accord JM, mais il y a pas mal de gens en France dont l'ADN figure au FNAEG, près de 5 millions, parait-il et les trois-quarts d'entre eux n'ont jamais été condamnés, parait-il.

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par Kassandra88 Dim 11 Sep 2022 - 0:12

Affaire Omar Raddad : Nouvelle audience le 15 septembre pour sa requête en révision
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par Kassandra88 Ven 16 Sep 2022 - 10:56

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par Casta Lun 10 Oct 2022 - 12:47

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À voir : Un extrait de cette émission récente en Replay sur W9 au sujet d'interventions des urgentistes d'un hôpital de Nice.

A 11 minutes 30, dans cette vidéo, on voit cette dame très âgée, Eugénie, 94 ans, qui s'est cassé le tibia (une fracture ouverte, au point que son tibia formait un angle droit) et qui a réussi à se traîner à la seule force de ses bras jusqu'à la porte de son appartement pour appeler de l'aide.

C'est une bonne illustration des ressources extraordinaires que sont capables de trouver certains êtres humains face aux pires situations. Je pense évidemment à Ghislaine Marchal, qui avait 30 ans de moins qu'Eugénie.

Remarquable exemple aussi de courage de cette dame et de dévouement des équipes de secours. Ne manquez pas de regarder cette belle histoire vécue si vous avez dix minutes.
Je crois en tout cas parfaitement plausible que Ghislaine Marchal ait pu se barricader seule dans cette cave et ait trouvé la force de dénoncer son meurtrier avant de succomber à ses blessures.

par Kassandra88 Jeu 13 Oct 2022 - 9:05

OMAR RADDAD : L’EX-JARDINIER FIXÉ AUJOURD'HUI SUR LES SUITES DE SA REQUÊTE EN RÉVISION
L’ancien jardinier marocain Omar Raddad, condamné en 1994 à 18 ans de prison pour le meurtre de Ghislaine Marchal, saura ce jeudi 13 octobre si un nouveau procès aura lieu.
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par weltG Jeu 13 Oct 2022 - 14:49

Bonjour,

Omar Raddad n’aura pas de second procès, sa requête en révision à nouveau rejetée

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par Lisetoct Jeu 13 Oct 2022 - 18:51

weltG a écrit:Bonjour,

Omar Raddad n’aura pas de second procès, sa requête en révision à nouveau rejetée

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Une bonne nouvelle .

par Kassandra88 Jeu 13 Oct 2022 - 23:23

Omar Raddad reste coupable : pourquoi la justice lui refuse un nouveau procès

La requête en révision de l’ancien jardinier, condamné pour le meurtre de sa patronne Ghislaine Marchal en 1991, a été jugée irrecevable ce jeudi. Décryptage des motivations de la Cour de cassation, qui écarte les éléments apportés par la défense.

Omar Raddad a tué Ghislaine Marchal. Cette vérité judiciaire, contre laquelle se fracassent les cris d’innocence de cet homme depuis plus de trente et un an, reste l’unique récit officiel pour expliquer ce crime atroce perpétré le juin 1991 à Mougins (Alpes-Maritimes). Cette version sort renforcée par la décision rendue à la Cour de cassation ce jeudi.

La commission d’instruction de la Cour de révision et de réexamen, composée de magistrats de la Cour de cassation, a, en effet, rejeté la requête de l’ancien jardinier qui sollicitait la révision de sa condamnation en 1994 à 18 ans de réclusion pour le meurtre de sa riche patronne, et demandait de nouveaux actes d’investigations. Gracié partiellement par Jacques Chirac, il n’a jamais été innocenté. Après 2002, c’est le second refus qu’essuie cet homme âgé aujourd’hui de 60 ans, libre depuis 1998 mais semble-t-il enfermé à vie dans ce rôle de coupable, dans une affaire où l’absence à elle seule de l’ADN du condamné sur la scène de crime, pourtant très sanglante, fait le lit du doute.

« C’est une décision scandaleuse et grotesque qui ne respecte pas la réforme de la procédure de révision et de réexamen d’une condamnation définitive. Je reste déterminée, nous allons saisir la Cour européenne des droits de l’Homme, et surtout je vais continuer à amasser de nouveaux éléments liés à la piste du cambriolage qui a mal tourné », réagit auprès du Parisien Me Sylvie Noachovitch, avocate d’Omar Raddad dont la requête s’appuyait sur deux éléments principaux.

Quatre ADN d’hommes, certes, mais « impossible de dater le dépôt »
D’abord, l’existence de quatre ADN masculins inconnus retrouvés sur la scène de crime, parfois mélangé au sang de Ghislaine Marchal. Et ensuite sur la révélation en mai dernier dans le livre « Ministère de l’injustice » d’une enquête dite cachée. Menée entre 2002 et 2004 par les gendarmes, sous l’autorité du procureur de Grasse, elle se basait sur les informations d’une source anonyme désignant Martial B., délinquant notoire mort en mai dernier à 72 ans, comme le commanditaire d’un cambriolage chez Madame Marchal, achevé par un bain de sang. Une piste que les gendarmes ont demandé à creuser, mais l’enquête a été interrompue sans motif officiel connu, enfin jusqu’à ce jeudi…

Dans sa décision de douze pages, la commission d’instruction a écarté les arguments à l’appui des demandes présentées par la défense d’Omar Raddad. Pour les quatre ADN, elle estime que « la découverte de nouvelles empreintes ne suffit pas, à elle seule, à établir leur rapport avec les faits, ces traces ayant pu être laissées antérieurement ou postérieurement au meurtre. » L’impossibilité de dater leur dépôt sur la scène de crime rend, à ses yeux, injustifiée les demandes d’expertises génétiques approfondies que les progrès de la science permettraient.

« C’est incompréhensible de ne pas aller chercher dans le FNAEG (Fichier national automatisé des empreintes génétiques, qui sert à identifier les auteurs d’infractions) au motif que les quatre ADN ne seraient pas datées. Avec un tel raisonnement, on annihile toutes les enquêtes où il y a de l’ADN ! », tempête l’ancien juge et député Georges Fenech, fidèle soutien d’Omar Raddad, qui vit l’irrecevabilité de la requête comme un « coup de massue ».

Les gendarmes voulaient approfondir leurs investigations
Sur l’autre point, la commission considère que l’enquête des gendarmes, « dépourvue de tout caractère occulte », ne repose que sur les déclarations d’un témoin anonyme, qu’elle n’a pas permis de recueillir d’éléments « touchant le fait majeur » (le meurtre) et enfin, qu’elle a été classée sans suite par le parquet de Grasse. « C’est faux. La Cour de révision ne nous a transmis aucune ordonnance de classement », objecte Me Noachovitch. Un point qui reste sensible.

Selon nos informations, la commission d’instruction se fonderait sur une feuille volante du parquet de Grasse non datée qui interroge le parquet général d’Aix-en-Provence sur les suites à donner à cette enquête, considérant que son avis serait de classer. Quelle que soit sa valeur judiciaire, ce document va à l’encontre de ce que demandaient les gendarmes à l’époque, à savoir un cadre procédural idoine pour approfondir leurs investigations et recoupements susceptibles, comme ils l’écrivaient en 2004, « d’innocenter de façon définitive Omar Raddad ». « Même classée, cette enquête aurait dû être transmise à la Cour de cassation et portée à la connaissance de la défense. Cela n’a pas été le cas, elle est restée occulte, c’est scandaleux », ne décolère pas Me Noachovitch.

La famille de Ghislaine Marchal voudrait en finir « définitivement » avec l’affaire
Sollicité ce jeudi, l’un des gendarmes de l’époque se dit très étonné par les motivations de la commission. « Nous n’avons jamais eu de retour du parquet comme quoi cette enquête a été classée. Nous n’avons, seulement, jamais eu de suite à notre demande », confie cet officier à la retraite qui a été interrogé par la commission. « Mais pas sur le fond du dossier. Un juge est venu m’interroger et m’a simplement demandé de vérifier l’authenticité des PV. Ce que j’ai fait. Mais ils se sont bien gardés de me demander ce que je pensais de la procédure et de l’affaire », s’étonne-t-il.

Autre source d’étonnement, cet officier note que la commission n’a pas jugé opportun « d’interroger sous serment » deux ex-collègues, toujours en vie, qui ont recueilli les déclarations de l’informatrice, pour authentifier l’existence et la crédibilité de ce témoin.

« La famille de Ghislaine Marchal regrette que cette affaire fasse l’objet depuis trente ans d’une agitation médiatique, attisée par certains en recherche de notoriété. Elle souhaite que cette décision rendue ce jeudi 13 octobre mette un terme définitif à une affaire douloureusement vécue par elle », ont fait savoir Mes Anne Sevaux et Paul Mathonnet, avocats de la partie civile dans cette procédure qui, malgré ce vœu, pourrait connaître d’autres prolongements.

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par Lisetoct Lun 17 Oct 2022 - 17:47

"Dans sa décision de douze pages, la commission d’instruction a écarté les arguments à l’appui des demandes présentées par la défense d’Omar Raddad. Pour les quatre ADN, elle estime que « la découverte de nouvelles empreintes ne suffit pas, à elle seule, à établir leur rapport avec les faits, ces traces ayant pu être laissées antérieurement ou postérieurement au meurtre. » L’impossibilité de dater leur dépôt sur la scène de crime rend, à ses yeux, injustifiée les demandes d’expertises génétiques approfondies que les progrès de la science permettraient."
C'est une décision absurde : on sait tous que l'ADN ( à ce jour) ne permet pas de dater quand cet ADN a pu être déposé . Pourquoi refuser cette recherche sur ces ADN retrouvés ?
Si c'est pour des motifs économiques , qu'ils le disent .Encore que cela voudrait dire que ces recherches génétiques sont d'un prix exorbitant , mais c'est faux . Pourquoi alors refuser ces expertises génétiques sur 4 ADN ? Cela n'a pas de sens quand on connaît les dernières découvertes en matière d' ADN.

par Electra Sam 22 Oct 2022 - 10:39

Bonjour à tous

Le contenu exact de la décision de rejet ici :

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par Electra Sam 22 Oct 2022 - 10:47

Kassandra88 a écrit:
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Il est inexact que les traces inconnues n'aient pas été entrées au FNAEG, celles qui le pouvaient l'ont été, voir la décision de rejet postée ci dessus :

<< 41. Par ailleurs, les traces n° 1 et n° 3, seules à pouvoir l'être, ont fait l'objet d'une inscription au FNAEG. Les demandes formulées à ce titre sont donc sans objet. >>

par Casta Sam 22 Oct 2022 - 10:55

Bonjour Electra

Merci. Très intéressant.
Je retiens en particulier ce passage :

"Il précise à cet égard que « le meurtre date d'une époque où aucune précaution n'était prise pour préserver les traces ADN sur la scène de crime, non plus que pour la protection et la conservation des scellés. » II relève que lors du procès, « il semblerait que les portes aient été exposées sans protection particulière. »

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